AVC : trop de Français n'ont pas le réflexe d'appeler les urgences
Plus d'un tiers (35%) des Français n'auraient "pas la réaction appropriée" en cas d'AVC (accident vasculaire cérébral) d'eux-mêmes ou d'un proche et n'appelleraient pas le 15, le numéro pour les urgences médicales, selon un sondage publié jeudi.
"24% des Français appelleraient les pompiers, 10% iraient aux urgences, 1% attendraient de voir si les symptômes persistent et 65% auraient en revanche le bon réflexe en appelant le 15", selon ce sondage Odoxa réalisé pour la Fondation sur la recherche contre les AVC, avant la journée mondiale des accidents vasculaires cérébraux dimanche.
"L'élément le plus important dans la prise en charge des AVC est le temps (...) Certains traitements très efficaces ne sont possibles que s'ils sont réalisés dans les premières heures suivant l'accident. Il est donc essentiel d'appeler le 15 en cas d'AVC", explique le neurologue Jean-Louis Mas, président de la fondation, cité dans le sondage.
L'AVC, ou "attaque cérébrale", est dû à l'arrêt brutal de l'irrigation sanguine qui prive d'oxygène les zones du cerveau touchées. C'est une urgence absolue, qui peut entraîner le décès ou des séquelles motrices ou intellectuelles importantes.
Les principaux symptômes sont une déformation de la bouche, des difficultés à parler ou la perte d'une fonction motrice.
Plus du tiers des personnes interrogées (34%) ont été confrontées à un AVC, qu'il les ait touchées elles-mêmes (3%) ou un de leurs proches (31%).
"Des préjugés existent sur la réintégration dans le monde professionnel des personnes ayant été victimes d'un AVC", note le sondage: 22% des sondés conseilleraient à un proche victime d'un AVC d'éviter d'en parler dans sa sphère professionnelle.
Cette proportion monte à 45% s'agissant des personnes elles-mêmes victimes d'un AVC.
Chaque année, 140.000 personnes sont victimes d'un AVC en France.
Selon une étude parue en février dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de l'agence Santé publique France, les AVC tuent plus de 30.000 personnes par an dans l'Hexagone.
C'est la première cause de mortalité chez les femmes, devant le cancer du poumon, avec 18.343 décès enregistrés en 2013, et la troisième chez les hommes (13.003 décès) après le cancer du poumon et les causes externes (accidents, suicide).
Le sondage a été réalisé en ligne les 4 et 5 octobre auprès de 986 personnes de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.
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