Conflit autour d'une usine de Montreuil : deux parents d'élèves jugés en mars
Deux parents d'élèves, qui manifestaient mercredi à Montreuil (Seine-Saint-Denis) contre une usine qu'ils accusent d'être toxique, seront jugés en mars, notamment pour violences sur personne dépositaire de l'autorité publique, a indiqué vendredi à l'AFP le parquet de Bobigny.
L'un d'entre eux sera également jugé pour rébellion, a précisé le parquet. Placés sous contrôle judiciaire, ils comparaîtront le 6 mars devant le tribunal correctionnel de Bobigny.
Les deux hommes, nés en 1978 et 1983, sont tous deux parents d'élèves de l'école Jules Ferry, a précisé à l'AFP Antoine Peugeot, l'un des leaders de la contestation qui dure depuis plusieurs mois. L'établissement scolaire se trouve à quelques dizaines de mètres de la SNEM, une usine de traitement chimique de pièces aéronautiques située au cœur d'un quartier résidentiel.
Mercredi, une petite centaine de manifestants qui réclament la fermeture "immédiate et définitive" de l'usine avaient tenté d'en bloquer l'accès, avant d'être délogés par les forces de l'ordre. Un policier avait été légèrement blessé, selon une source policière, ainsi que six manifestants, a indiqué M. Peugeot.
"Odeurs âcres, déversements d'acides sur les trottoirs, fenêtres des ateliers grandes ouvertes..." Depuis plusieurs années, des riverains dénoncent les conditions d'exploitation de ce sous-traitant des groupes Airbus et Safran, une installation classée pour la protection de l'environnement (ICPE), c'est-à-dire soumise à de nombreuses réglementations de prévention des risques environnementaux.
La mobilisation a pris une nouvelle tournure après qu'une leucémie a été diagnostiquée chez un écolier du quartier en juin. Et n'a pas faibli bien que plusieurs séries d'analyses conduites depuis, sous l'égide de la préfecture de Seine-Saint-Denis, aient conclu à "l'absence de risque pour les populations avoisinantes".
Dans un communiqué mercredi, l'État a prévenu qu'au vu de ces résultats, il "n'acceptera aucun trouble à l'ordre public ou tentative d'entrave à l'activité de cette usine ou au service public de l'Education nationale" dans les écoles voisines.
La préfecture a ajouté que l'exploitant, qui avait été mis en demeure d'améliorer sa gestion des déchets et son système d'aération, avait entrepris les travaux demandés dans les temps impartis.
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