Cristina d'Espagne, fidèle soutien de son mari condamné
Eprouvée, réprouvée, Cristina d'Espagne vit depuis 2011 à l'écart de la famille royale: la justice l'a lavée vendredi des soupçons de fraude fiscale mais elle soutient indéfectiblement son mari, condamné à la prison pour malversations.
En janvier 2016, Cristina de Bourbon et de Grèce avait été le premier membre de la famille du roi d'Espagne à comparaître devant un tribunal, pour complicité de fraude fiscale.
Le tribunal de Palma de Majorque a finalement conclu qu'elle n'avait commis aucun délit, même si elle est condamnée en tant qu'épouse d'Inaki Urdangarin à une amende au titre de la "responsabilité civile solidaire".
Son époux depuis bientôt vingt ans, avec lequel elle a eu quatre enfants, a été le principal protagoniste d'un scandale de détournement de fonds publics, en tant que président d'une fondation.
L'ancien duc de Palma a écopé vendredi de six ans et trois mois de prison.
Et envers et contre tous, Cristina lui reste unie. "Elle croit et continuera de croire en son innocence", a dit vendredi son avocat, Miquel Roca.
Née le 13 juin 1965 à Madrid, Cristina était réputée la plus vive et la plus indépendante des trois enfants des souverains Juan Carlos et Sofia.
Une de ses biographes, Consuelo Leon, l'a cependant décrite comme "timide et introvertie", après une enfance "très protégée dans une école conçue pour l'aristocratie madrilène".
- Loin de Madrid -
Intellectuelle et sportive, passionnée de voile, elle fait sensation à 19 ans en choisissant d'étudier les sciences politiques dans une faculté de Madrid où elle suit les cours avec une garde du corps.
Après un master en relations internationales à New York, la voici qui s'installe à Barcelone, s'éloignant à 27 ans du couple parental déchiré par les infidélités du roi.
En 1997, ses noces avec le handballeur vedette du FC Barcelone Iñaki Urdangarin marquent l'apogée de la popularité de la famille royale: Cristina, radieuse sous son diadème, offre au pays un rare moment de communion nationale en épousant en Catalogne un natif du Pays basque.
"C'est elle qui était tombée éperdument amoureuse d'Inaki", assure Jaime Peñafiel, chroniqueur controversé des grandeurs et décadences de la royauté. Et "elle le reste, prête à l'accompagner jusqu'en prison", soutient-il, en assurant que son père et son frère auraient préféré qu'elle divorce.
"Le couple est plus uni que jamais", a affirmé cette semaine le magazine des célébrités Hola.
- 'Les méchants du film' -
En 2004, Cristina et Inaki avaient acquis à Barcelone un hôtel particulier à 6 millions d'euros. "D'où vient l'argent?", s'interrogeait alors le quotidien El Mundo, évoquant déjà des soupçons sur la façon dont Urdangarin, à la tête de l'institut Noos, jonglait avec les fonds publics et privés.
Quand le scandale éclata, fin 2011, en pleine crise économique, le couple incarna soudain "pour les Espagnols +les méchants du film+", "égoïstes et hédonistes", assurait l'an dernier une spécialiste de la famille royale, Ana Romero.
Exilée à partir de 2009 à Washington, puis à Genève depuis 2013, Cristina est restée salariée de la fondation de la banque La Caixa et de l'Aga Khan, un ami de son père.
"Cristina n'accepte pas ce qui s'est passé: c'est énorme, depuis 2011, elle et son mari ont été exclus des activités de la Maison royale et leur expulsion du paradis a été d'autant plus douloureuse qu'elle s'est faite progressivement", assure Ana Romero, auteure d'un livre sur la fin du règne de Juan Carlos Ier, contraint d'abdiquer en 2014, ébranlé par divers scandales dont l'affaire Noos.
Felipe, le frère dont Cristina était si proche, ne l'avait pas invitée à assister à sa proclamation en tant que roi. Puis il lui avait retiré le titre de duchesse de Palma, reçu en cadeau de mariage.
Sa mère, Sofia de Grèce, 78 ans, et sa soeur Elena, 53 ans, soutiennent - discrètement - l'infante dans l'épreuve, selon la presse des célébrités.
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