"Strictly Criminal" : Johnny Depp joue les durs (VIDEO)

Auteur(s)
Jean-Michel Comte
Publié le 24 novembre 2015 - 16:17
Mis à jour le 25 novembre 2015 - 15:29
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Johnny Depp Film Strictly Criminal
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©Warner Bros.
Johnny Depp et Joel Edgrton: le truand et le flic sont amis d'enfance.
©Warner Bros.
Dans "Strictly Criminal", qui sort ce mercredi sur les écrans français, Johnny Depp s'est physiquement métamorphosé pour incarner un truand de Boston, Whitey Bulger, longtemps protégé par le FBI puis ensuite recherché dans tout le pays pendant 16 ans et finalement arrêté en 2011.

Un postiche sur le front pour faire dégarni, des lentilles de contact claires qui lui donnent un regard de vampire, des implants de silicone pour modeler son visage, de fausses dents: Johnny Depp est méconnaissable dans son dernier film, Strictly Criminal (ce mercredi 25 sur les écrans), dans lequel il incarne un des plus grands gangsters de l'histoire récente américaine.

C'est une histoire vraie. Avant son arrestation en 2011 en Californie après 16 années de cavale, James "Whitey" Bulger était l'un des criminels les plus recherchés des Etats-Unis. Après avoir été, pendant des années, protégé par certains membres du FBI qui avaient passé un accord avec lui.

Tout commence dans les années 70, à Boston, dans le quartier sud de la ville surnommé "Southie". Whitey Bulger, son frère Billy et John Connolly sont des amis d'enfance. Les deux derniers font une brillante carrière: Billy Bulger (Benedict Cumberbatch) est sénateur, John Connolly (Joel Edgerton) est agent du FBI. Mais Whitey Bulger, lui, a sombré dans la délinquance et, aidé par ses hommes de main, n'hésite pas à faire assassiner (ou à tuer lui-même) ses rivaux de la pègre.

Le FBI et lui ont un ennemi commun: la mafia italienne, qui veut régner sur Boston. C'est ce qui amène l'agent John Connolly à proposer une alliance secrète à son ami d'enfance devenu truand. Whitey hésite, et finit par accepter. Lui et ses hommes vont aider les policiers à traquer les malfaiteurs du clan rival. En échange de quoi, le FBI va fermer les yeux pendant des années sur ses propres crimes...

C'est en 1988 que le Boston Globe révéla que Whitey Bulger travaillait comme indic pour le FBI. À l'époque journalistes du quotidien, Dick Lehr et Gerard O'Neill, qui avaient été les premiers à divulguer le scandale, ont par la suite retracé toute l'affaire dans un livre, Black Mass: Whitey Bulger, the FBI, and a Devil’s Deal, dont est tiré le scénario du film.

Le film ne manque pas de rythme, bien que suivant la trame de cette histoire vraie, avec dialogues bien écrits et parfois des scènes très violentes. La réalisation est assez classique, avec des accélérations qui rappellent les films de Martin Scorsese (celui-ci s'est en partie inspiré de l'histoire de Whitey Bulger pour son film Les affranchis).

"Je voulais évoquer les rapports de fraternité et de loyauté –mais aussi l'ambition, l'avarice et l'orgueil démesurés– qui animaient tous ces personnages", explique le réalisateur, Scott Cooper. "Pour moi, il était essentiel de ne pas se contenter de raconter une histoire de criminels qui, au fond, étaient des êtres humains, mais de parler d'êtres humains, condamnables ou pas, qui étaient aussi des criminels. Et je ne voulais surtout pas perdre de vue le fait que dans le Boston des années 70 et 80, certains policiers et criminels pouvaient presque se confondre".

C'est son troisième film comme réalisateur, après le brillant Crazy Heart en 2009, avec Jeff Bridges et Maggie Gyllenhaal, histoire d'un chanteur de country alcoolique sauvé par une histoire d'amour, et Les brasiers de la colère en 2013 avec Christian Bale et Woody Harrelson, moins remarquable et moins remarqué.

Dans Strictly Criminal, le casting est impeccable (il y a aussi Kevin Bacon en chef local du FBI et Dakota Johnson, l'actrice de 50 nuances de Grey, en épouse de Whitey Bulger) mais c'est bien sûr Johny Depp qui crève l'écran, dans un personnage impitoyable et glaçant, loin de provoquer l'empathie du spectateur, mais à la performance d'acteur qui pourrait impressionner les votants des prochains Oscars (au moins pour celui du meilleur maquillage...).

(Voir ci-dessous la bande-annonce du film):

 

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