Burn-out : un chercheur alerte sur les risques dans son ouvrage "Ne vous tuez plus au travail"
A force de trop tirer sur la corde, les employeurs finissent par épuiser leurs salariés. Le stress, la fatigue et la dépression finissent alors bien souvent par les envahir, un état d'épuisement professionnel que l'on appelle le burn-out. Interviewé par Ouest-France, Jean-Denis Budin a tiré la sonnette d’alarme sur ce syndrome lié au monde du travail. Ce chercheur, confondateur du Credir (une association qui vient en aide aux dirigeants et cadres d’entreprise en état d’épuisement physique et mental), vient de publier un ouvrage baptisé Ne vous tuez plus au travail (ed.Leduc.s) dans lequel sont recensés quelque 200 témoignages recueillis par l'organisme pendant quatre ans.
Sorti début février, ce livre, qui se veut être "lanceur d'alerte" évoque le "syndrome des 3S: suractivité, stress prolongé, sommeil insuffisant". Une accumulation qui déclencherait, selon l'auteur, ce cercle infernal. Il met également en garde contre les risques du burn-out, parfois fatales. "Aujourd’hui les études sur les risques cardiovasculaires des gens en surtravail prouvent qu’il y peut y avoir des AVC chez des gens qui ont une diététique parfaite, n’ont pas particulièrement de contrariétés mais qui travaillent trop et surtout ne dorment pas assez", a-t-il ainsi expliqué. Alors pour éviter de tomber dans cet état d'épuisement professionnel, 50 recommandations sont inscrites à la fin de l'ouvrage. Parmi elles: se déconnecter des outils numériques une à deux heures avant de se coucher ou bien ne pas dépasser 80 heures d'activités professionnelles et extraprofessionnelles.
Littéralement, faire un "burn-out", signifie se "brûler de l'intérieur, se consumer". En France, près de 3 millions de salariés seraient actuellement au bord de cet état d'épuisement, selon une étude du cabinet Technologia. Ce processus qui progresse de manière lente, se caractérise pas trois phases: la fatigue psychologique et l'incapacité de retrouver de l'énergie; la dépersonnalisation; et la perte du sentiment d'accomplissement personnel.
Récemment, le burn-out est revenu au centre des préoccupations. Plusieurs élus, en charge d'une mission parlementaire sur le sujet, ont présenté 27 propositions devant la Commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale pour reconnaître et mieux comprendre cet état d'épuisement professionnel.
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