8 Janvier 1996, la mort de François Mitterrand (VIDEO)
Le 8 janvier 1996, François Mitterrand meurt à 79 ans, des suites de son cancer de la prostate qu'il avait caché pendant ses deux septennats. Trois jours plus tard, sa maîtresse Anne Pingeot et leur fille Mazarine, autre grand secret présidentiel, assisteront à ses obsèques à Jarnac.
"Mitterrand est mort", titre simplement France-Soir, en gros caractères, sur toute la largeur de sa première page du lundi 8 janvier 1996.
Le quotidien ajoute: "L'ancien Président souffrait d'un cancer de la prostate. Il est décédé ce matin à l'âge de 79 ans. Chirac s'est recueilli devant sa dépouille".
Un peu plus de sept mois après avoir transmis le pouvoir à son successeur Jacques Chirac le 17 mai 1995, François Mitterrand s'est éteint dans son appartement de fonction du 9 avenue Frédéric-Le-Play, dans le 7e arrondissement de Paris.
France-Soir, qui consacre six pages spéciales à l'événement ce lundi 8 janvier, reproduit en Une le premier hommage de Jacques Chirac, lors d'une cérémonie de voeux à l'Elysée dans la matinée. "Face à la maladie, il a montré un courage tout à fait exceptionnel. C'est une grande figure qui nous quitte, et je le salue avec émotion et respect", y dit notamment le chef de l'Etat.
Dans la soirée, lors d'une déclaration télévisée, Jacques Chirac rendra un hommage encore plus appuyé à son prédécesseur. Dans cette intervention de six minutes et demie (voir vidéo ci-dessous) que n'aurait pas reniée le plus mitterrandien des dirigeants socialistes, il tiendra à "saluer la mémoire de l'homme d'Etat mais aussi rendre hommage à l'homme, dans sa richesse et sa complexité". Il saluera "l'alternance maîtrisée" qu'aura su mettre en place François Mitterrand, lors de ses deux septennats, pendant les deux cohabitations de mars 1986 à mai 1988 (gouvernement Chirac) et de mars 1993 à mai 1995 (gouvernement Balladur). Il rendra aussi hommage à "la passion de la vie" et "la passion de l'amitié" de son prédécesseur, exprimant devant les Français "du respect pour l'homme d'Etat et de l'admiration pour l'homme privé, qui s'est battu contre la maladie avec un courage remarquable".
François Mitterrand est décédé des suites d'un cancer de la prostate, dont il connaissait l'existence avant même son élection en 1981 et qu'il cacha pendant ses deux septennats, faux bulletins médicaux à l'appui. Il savait que la maladie finirait par l'emporter. Un peu plus d'un an avant son décès, le 31 décembre 1994, il avait terminé ses derniers voeux présidentiels télévisés par cette phrase mystérieuse et demeurée célèbre: "Je crois aux forces de l'esprit et je ne vous quitterai pas".
Après son décès, le président Chirac décrètera un jour de deuil national le jeudi 11 janvier 1996, jour des obsèques. Ce jour-là, une messe sera célébrée dans la cathédrale Notre-Dame-de-Paris, en présence d'une soixantaine de chefs d'Etat.
Les obsèques proprement dites auront lieu le même jour à Jarnac (Charente), la ville natale de François Mitterrand, dans une intimité familiale toute relative. Pour la première fois en public, autour du cercueil, seront réunies les deux "familles" de l'ancien chef de l'Etat: son épouse Danielle et leurs deux fils Jean-Christophe et Gilbert, et sa maîtresse Anne Pingeot et leur fille Mazarine, 21 ans –dont l'existence n'était connue du grand public que depuis novembre 1994.
François Mitterrand repose au cimetière de Jarnac, dans le caveau familial, après avoir renoncé à être enterré sous un chêne au sommet du mont Beuvray, dans le Morvan (Bourgogne), là où Vercingétorix fut proclamé chef des Gaules unifiés.
Sa veuve Danielle Mitterrand, décédée en 2011, a été inhumée dans le caveau de sa famille à Cluny (Saône-et-Loire), à 400 kilomètres de là.
(Voir ci-dessous déclaration de Jacques Chirac le lundi 8 janvier 1996):
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