Catherine Millet sur "Quotidien" et France Inter : compassion pour les "frotteurs" et polémique sur le consentement (vidéos)
Invitée dans l'émission Quotidien sur TMC jeudi 11, Catherine Millet a à nouveau créé la polémique avec ses propos sur le harcèlement et les agressions sexuelles. L'auteure est l'une des signataires de la tribune "pour la liberté d'importuner" parue dans Le Monde mardi 9 et qui a beaucoup fait réagir.
Cette fois-ci, elle a été interrogée sur les agressions sexuelles subies par les femmes dans les transports en commun. Pour elle ces agissement, punis par la loi, ne méritent pas qu'une femme se sente traumatisée ou blessée.
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Elle a expliqué à Yann Barthès qu'elle-même, lorsqu'elle était plus jeune, avait expérimenté de tels actes. "Je sais que c'est un délit aujourd'hui et pour vous dire les choses, moi j'étais contre cette loi. Tout le temps où j'avais le même âge que vous et que ça m'arrivait, et bien il suffisait que je me retourne (…). Je lui faisais honte devant tout le monde et puis ça passait. je sortais du métro et j'avais oublié cette affaire", a expliqué Catherine Millet à Valentine Oberti.
Pour elle, et les autres signataires de la tribune, les femmes ne doivent pas se placer dans le rôle de victime et "prendre leurs responsabilités".
Elle a ensuite parlé du cas de ces agresseurs, profitant des heures de pointe dans les transports en commun pour se frotter à des femmes. "J'ai une certaine compassion pour les frotteurs", a-t-elle répété devant un Yann Barthès étonné. "Quelqu'un qui en est réduit à ça pour trouver une satisfaction sexuelle doit être dans une certaine misère sexuelle", a-t-elle ensuite poursuivit.
Très rapidement après avoir prononcé ces mots, l'auteure a été la cible de critiques, notamment sur les réseaux sociaux. Et même la secrétaire d'Etat chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa a tenu à réagir à ses propos.
"Bonjour Quotidien: en effet les frotteurs du métro ce n'est pas du harcèlement: c'est de l'agression sexuelle", a-t-elle commencé avant de souligner que de tels actes étaient passibles d'une peine de prison et de 75.000 euros d'amende. "Le corps des femmes n'est pas un bien public ou un réceptacle à misère sexuelle".
Catherine Millet : "On va signer un contrat maintenant devant notaire avant d'aller baiser?" #le79Inter @AliBaddou pic.twitter.com/Cw759PsUJj
— France Inter (@franceinter) 12 janvier 2018
Catherine Millet a cependant été loin de revenir sur ses propos ce vendredi 12 alors qu'elle était invitée dans la matinale de France Inter. Elle a ainsi expliqué qu'un homme qui fumait un cigare près d'elle "l'importunait" plus qu'un autre qui lui mettait la main sur le genou. Elle a aussi pesté contre un projet de loi suédois autour du consentement sexuel.
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"Ce qui m'a fait réagir sur cette histoire de consentement c'est ce projet de loi qui a été adopté en Suède et qui voudrait si en effet la loi passe qu'avant tout rapport sexuel il y ait un consentement explicite des deux parties. Non mais vous voyez on va maintenant signer un contrat devant un notaire avant d'aller baiser?", s'est exclamée l'auteure avant qu'Ali Badou lui fasse remarquer qu'en France une tel projet de loi n'était pas sur le point de voir le jour.
"Et si je peux me permettre, je voudrais rappeler que dans les relations sexuelles ou amoureuses, il y a parfois une zone de flou", a ajouté l'écrivaine qui craint "qu'on empêche le flirt" aujourd'hui.
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