"Charlie Hebdo" : ruée sur les kiosques
L'hebdomadaire est toujours en vie. Une semaine jour pour jour après la fusillade qui a décimé une partie de sa rédaction, Charlie Hebdo sort ce mercredi un nouveau numéro. Tiré à trois millions d'exemplaires et déjà en rupture de stock chez certains kiosquiers, il est signé par les rescapés de l'attentat qui se sont abrités dans les locaux de Libération pour le concocter.
Fidèle à l'esprit Charlie Hebdo, le journal satirique français signe son dernier numéro avec une couverture représentant le prophète de l'islam, la larme à l'œil, tenant une pancarte "Je suis Charlie". Au-dessus, les mots "tout est pardonné".
Mais pour certaines institutions islamiques, qui condamnent fermement l'attaque dont a été la cible la rédaction de Charlie Hebdo mercredi 7, cette nouvelle caricature de Mahomet est vue comme une provocation. Pour Al-Azhar, l'une des plus prestigieuses institutions de l'islam sunnite basée en Egypte, la publication de ces dessins "insultants à l'égard du prophète" va "attiser la haine", "ne sert pas la coexistence pacifique" et "l'intégration des musulmans dans les sociétés européennes et occidentales".
Même réaction pour Dar al-Ifta, l'instance représentant l'islam auprès des autorités égyptiennes. En découvrant la Une du nouveau numéro, mardi 13, l'instance avait émis une "mise en garde" similaire, arguant que ce dessin est une provocation"injustifiée pour les sentiments de 1,5 milliard de musulmans à travers le monde".
Devenu le symbole de la liberté d'expression, l'hebdomadaire est, depuis le drame, réclamé dans le monde entier, jusqu'en Inde et en Australie. Le journal, qui ne se vendait habituellement qu'à 60.000 exemplaires dont une poignée à l'étranger a, pour son dernier numéro, été tiré exceptionnellement à trois millions d'exemplaires. Le numéro "des survivants" est diffusé dans plus de 20 pays, un record pour la presse française.
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