Le confinement provoque une vague de racisme sur Twitter
Le phénomène du harcèlement sur Twitter s’est intensifié ces derniers mois. Harcèlement sexuel, raciste, sexiste ou autre, ces agressions en ligne sont de plus en plus fréquentes et massives, et elles mettent en évidence les difficultés des autorités et de Twitter pour censurer et sanctionner les contenus malveillants. La plateforme essaie de limiter les tweets agressifs en mettant à jour sa définition de “contenu haineux”.
Cloîtrés chez eux, les cyber harceleurs sont plus présents sur Twitter
Comme l'explique Baptiste Robert de l'entreprise de veille Predicta Lab sur France info, le harcèlement en ligne est un comportement pathologique. "Certains se connectent chaque soir, entre 18h et minuit, avec pour unique objectif d’insulter les uns et les autres sur internet". Ces agressions touchent particulièrement les jeunes, plus présents sur les réseaux sociaux et donc plus exposés. Selon une étude de l’Institut Montaigne et de l’association Axa Prévention, 63% des jeunes disent avoir été victimes au moins une fois de cyberharcèlement. Seuls 9% des parents pensent que leur enfant est concerné.
Les asiatiques pris pour cible dans le contexte de l’épidémie de coronavirus
Quand Emmanuel Macron a annoncé le reconfinement en France le 28 octobre 2020, des tweets incitant à «agresser chaque Chinois» et à «tabasser» les Asiatiques en France ont été publiés sur Twitter. La Licra a annoncé dans un tweet saisir "la justice pour que cessent les appels à la haine contre les personnes asiatiques" et a demandé à Twitter de fermer "de toute urgence" les comptes des personnes à l'origine de ces appels à la violence.
Dimanche matin, les tweets les plus virulents n'étaient plus visibles et des comptes avaient été suspendus. Cependant, les publications ont eu le temps d'être relayées plus de 3.000 fois et ont donné suite à des agressions même le lendemain de la publication des messages le 29 octobre.
Renforcement du portail Internet-Signalement (PHAROS)
La plateforme de signalement Pharos, qui avait été saisie à propos du compte Twitter du jeune Tchétchène qui a décapité vendredi 16 octobre Samuel Paty, n’avait pas pu empêcher l’issue fatale. Pharos ne disposait pas d'un mécanisme de traitement d'urgence, ce qui a empêché une réaction rapide. Elle a depuis bénéficié de renforts et d’une réorganisation interne afin de pouvoir assurer un fonctionnement sans discontinuer.
Twitter actualise sa définition des messages à caractère haineux
Mercredi 2 décembre, pour poursuivre sa lutte contre la haine en ligne, Twitter a décidé d’élargir sa définition des messages à caractère haineux en interdisant toute publication cherchant à déshumaniser selon des critères raciaux, ethniques ou de nationalité. « Si nous encourageons les gens à s’exprimer librement sur Twitter, les abus, le harcèlement et la conduite haineuse n’ont pas leur place sur notre plateforme », a déclaré le réseau social de micro-blogging.
Personne ne peut se faire traiter par exemple de « pourriture », de « parasite » ou de « cafard » en lien avec une origine, race ou ethnie sur Twitter. « Si un compte enfreint le règlement de Twitter à plusieurs reprises, nous pourrons bloquer ou suspendre le compte », a averti la plateforme.
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