"PenelopeGate" : la direction d'i>Télé soupçonnée d'avoir censuré l'affaire sur son antenne
La chaîne d’information en continu iTélé (qui s’appellera prochainement "Cnews") s’est-elle volontairement censurée sur l’affaire dite du "Penelopegate" -où le candidat à l’élection présidentielle François Fillon est soupçonné d’avoir fourni, par intermittence, un emploi fictif à son épouse entre 1997 et 2013?
Mercredi 25 en effet, le jour où Le Canard enchaîné publiait ses révélations sur l’affaire, les chaînes d'information ont diffusé quasiment non-stop des commentaires, des décorticages et des analyses sur le scandale naissant. Toutes? Non, i>Télé -après avoir commencé à évoquer l'affaire vers 6h du matin- a brusquement arrêté de faire référence à l'actualité majeure de la journée. Ni les journaux qui se succédaient, ni même les bandeaux d'informations défilant en bas de l'écran n'ont évoqué les déboires du couple Fillon. Ce n'est que vers 11h qu'i>Télé s'est décidé à parler de nouveau des 500.000 euros que Penelope Fillon a gagné comme collaboratrice parlementaire salariée de son mari, dans l'ignorance d'une bonne partie des députés -y compris de droite- qui déclarent ne jamais l'avoir vu dans les couloirs de l'Assemblée. Et cela en plus de son autre emploi rémunéré à La Revue des Deux Mondes et jugé douteux selon les témoignages.
C'est le site d'information Les Jours qui a apporté une explication pour le moins gênante à la cause d'une telle discrétion: une consigne émanant de Serge Nedjar, le directeur de la rédaction de la chaîne, et probablement de Vincent Bolloré, son propriétaire, qui aurait clairement fait comprendre que rien ne devait être dit sur cette affaire.
Selon le site, Serge Nedjar aurait évoqué à ses équipes le respect de la présomption d'innocence et aurait donc attendu que François Fillon s'exprime. Lorsque l'ancien Premier ministre a évoqué les "boules puantes" pour parler de l'affaire, la rédaction d'i>Télé a de nouveau autorisée à parler de ce qui allait devenir le "Penelopegate".
La chaîne i>Télé sort d'une grève de 31 jours qui l'a fragilisé et a décimé ses équipes, qui protestaient contre l'emprise de Vincent Bolloré sur la ligne éditoriale de la chaîne, caractérisée notamment par le retour à l'antenne de Jean-Marc Morandini, mis en examen pour "corruption de mineur".
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