Cantat : une amie de Marie Trintignant prend la parole après 15 ans de silence
Depuis plusieurs semaines, le retour sur scène de Bertrand Cantat fait couler beaucoup d'encre et fait surtout grincer des dents. Quinze ans après la mort de Marie Trintignant pour laquelle il a été condamné, l'ancien leader de Noir Désir s'est lancé début mars dans une tournée solo, s'attirant les foudres de nombreux Français: de Samuel Benchetrit à Nadine Trintignant, plusieurs proches de l'actrice se sont indignés de le voir à nouveau dans la lumière.
Après plusieurs années de silence, Christine Citti, amie de Marie Trintignant, a elle aussi réagi en prenant la parole dans une lettre ouverte directement adressée au chanteur et publiée sur le Huffington Post. "Bertrand, je me suis tue 15 ans. Je ne peux plus. En tuant une de mes amies les plus chères, tu as percé un trou sans fond dans mon cœur et dans celui de beaucoup d'autres. Et aujourd'hui tu salis l'idée que je me fais d'être un artiste", a-t-elle commencé par dire tentant de lui faire comprendre qu'il avait des droits comme celui de la réinsertion mais également des devoirs.
"Je ne peux imaginer que tu ne te sois jamais posé la question du rôle de l'artiste, de sa responsabilité quant à ce qu'il transmet, partage", a-t-elle ajouté laissant entendre qu'il devrait "montrer à ceux qui commettent CHAQUE jour des actes de violence physique et psychique sur les femmes qu'il n'y a rien de beau, de fort, de romantique à de tels actes".
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Dans cette lettre particulièrement poignante, Christine Citti s'est interrogée sur son devoir moral d'artiste, affirmant qu'il serait peut-être judicieux "de leur montrer (sa) honte d'avoir donné les coups qui ont entraîné la mort de Marie" mais aussi "de dire que l'amour ce n'est pas surveiller, contrôler, maltraiter, brutaliser, écraser l'être aimé".
"Ta main qui joue de la guitare, qui tient le micro, c'est la main qui a frappé à de multiples reprises, qui a tué. En te produisant sur scène, tu te poses en icône romantique et rock. Et tu ne peux plus être cette icône", a-t-elle conclu lui rappelant qu'il avait le droit d'exercer son métier, d'écrire, de composer, d'enseigner. Mais en revanche, qu'il ne pouvait plus être "un héros dans la lumière".
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