Johnny Hallyday : "Le manque de père a hanté ma vie"

Auteur(s)
Astrid Seguin
Publié le 29 octobre 2014 - 16:08
Mis à jour le 05 novembre 2014 - 17:07
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Johnny Hallyday portrait de 3/4
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©Lionel Cironneau/AP/Sipa
Johnny Hallyday se confie dans un entretien à Télérama ce mercredi 29.
©Lionel Cironneau/AP/Sipa
Dans un long entretien à "Télérama", Johnny Hallyday parle de sa vie privée -de son père notamment-, et de sa vie d'artiste -lui qui a sorti 48 albums studio. A 71 ans, l'ex-idole des jeunes sort un nouvel album le 17 novembre, «Rester Vivant», et se produit sur scène du 5 au 10 novembre avec Eddy Mitchell et Jacques Dutronc.

Près de 50 ans de carrière et 49 albums studio. Peu d’artistes français peuvent se vanter d’avoir le parcours musical de Johnny Hallyday. Une réussite qui n’a pas fait oublier au chanteur de 71 ans son passé, parfois douloureux, et qui lui donne une légitimité à juger le monde de la musique d’aujourd’hui, lui qui a côtoyé les grands noms comme Jimi Hendrix ou Jim Morrison. Le magazine Télérama lui consacre ce mercredi 29 un long entretien. Extraits.

 

Sa vision du rock

Johnny Hallyday a baigné dans le rock depuis ses premiers accords de guitare, sur lesquels il chantait notamment Davy Crockett. Une musique qu’il a vu évoluer.

"Le rock ‘n’ roll man absolu reste sans conteste Mick Jagger. Et puis, il y a aussi Bruce Springsteen –même si son travail est beaucoup plus axé sur les textes– qui reste, dans l’esprit, un pur rocker".

"Le rock ‘n’ roll, le vrai, celui des origines, n’est plus. (…) Le rock, c'est de l'inconscience, de la défiance. Et même arrivé, installé comme je le suis aujourd'hui, c'est toujours un combat".

 

La musique actuelle et les émissions de télévision musicales

Johnny Hallyday est nostalgique d’une certaine manière de faire de la musique et reste perplexe face au développement des télé-crochets musicaux, qui connaissent un large succès en France.

"Pour être honnête, la musique d’aujourd’hui, ce que j’entends dans son ensemble, me gonfle un peu".

"C'est terrible ces émissions de téléréalité où l’on dit à des gamins qu'ils sont les nouveaux James Brown, Aretha Franklin ou Kurt Cobain. C’est n’importe quoi. Personne ne remplace personne. Et surtout pas ceux-là. On est soi-même ou bien juste un sosie, un imitateur".

 

Son père alcoolique

L’enfance de Johnny Hallyday a été ballottée entre la peur du lendemain et un père incapable de s’occuper de lui.

"De lui, je n’ai connu que les pires aspects. L’abandon petit, puis les factures ou les frais d’hôpitaux à régler, la déchéance. On le trouvait ivre mort, écroulé au milieu de la rue. C’était dur, douloureux de n’avoir que ça de lui".

"Le manque de père a hanté ma vie. Jusqu’à sa mort, en 1989, à Bruxelles. Je ne souhaite à personne de finir ainsi".

 

Son rapport à la célébrité

Johnny Hallyday garde les pieds sur terre. Et sa mise artificielle dans le coma en 2009, à la suite d’une opération pour une hernie discale, a provoqué chez la star un électrochoc.

"A mon réveil, quelque chose a basculé. Et j'ai fait le ménage dans mon entourage".

"Etre Johnny Hallyday, c’est un métier. Je le fais sérieusement, en essayant de mon mieux de faire plaisir aux gens. Mais quand je ne travaille pas, je suis Jean-Philippe Smet. J’ai appris à dissocier les deux, même si j’ai mis longtemps. Je suis discret de nature, pudique, je n’aime pas parler de moi. Tout ce que je sais, c’est que je ne pourrais pas chanter avec autant de conviction si je n’avais pas vécu cette vie-là".

"Je ne veux pas être catalogué chanteur de variétés. C'est tout ce que je ne suis pas. A mon âge, j'ai décidé de revenir à ce que j'aime depuis toujours: le rock. Fini les compromis".

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