Des forains mènent des opérations escargot autour de Paris
Les forains ont promis de nouvelles actions mardi après avoir multiplié les opérations escargot autour de Paris lundi pour dénoncer la suppression de leur marché de Noël sur les Champs-Elysées et tenter de faire plier la mairie, inflexible face à leur leader Marcel Campion.
La circulation en Ile-de-France a été très perturbée dans la matinée sur certains axes par la mobilisation de plusieurs dizaines de véhicules à l'appel d'une intersyndicale de forains, avec le soutien de Marcel Campion, 77 ans, promoteur historique des fêtes foraines parisiennes tombé en disgrâce auprès de la mairie.
Lundi soir, le président de l'intersyndicale des entrepreneurs et artisans de la fête foraine René Hayoun a affirmé qu'il y aurait "de nouvelles actions demain". "Tant que nous n'aurons pas en face de nous le Premier ministre ou le ministre de l'Intérieur et que la mairie de Paris campera sur ses positions", la mobilisation ne cessera pas, a-t-il averti, sans plus de précisions.
Le marché de Noël sur les Champs-Elysées "sera remplacé pour Noël 2018 mais à ce stade, il n'y a pas de décision prise sur la nature des animations futures", a précisé la Ville de Paris.
"Le chantage n'est pas une méthode", cette décision a "été prise à l'unanimité par le Conseil de Paris en juillet", a dit la Ville.
D'autres marchés de Noël sont prévus ailleurs dans la capitale.
La préfecture de police de Paris s'est de son côté félicitée que "l’accès à la capitale a(it) toujours été possible" et que "le périphérique n’a(it) jamais été bloqué", estimant que ses forces de l'ordre avaient pu "contenir de nombreux camions sur des sites n'impactant pas la sécurité routière".
"Supprimer le marché de Noël, c'est comme si on nous enlevait la Foire du trône (fête foraine saisonnière à Paris). On veut nous voler notre métier. Laissez-nous nos manèges, on est là pour émerveiller les gens", a expliqué à l'AFP Julien Maury, 41 ans, un des forains mobilisés à l'ouest de la capitale.
"Le marché de Noël, c'est 25 à 30% de mon chiffre d'affaires annuel. On a fait beaucoup d'investissements dans les lumières, la décoration, des machines plus performantes. Sans le marché, on ne peut pas amortir. Demain je peux mettre la clef sous la porte", a lancé Arthur Garson, venu de Metz.
- Dans le viseur de la justice -
Les forains avaient maintenu leur mot d'ordre de "blocages" après plusieurs jours de discussions infructueuses avec la préfecture de police de Paris. Mardi soir, la police avait empêché des forains de réinstaller le marché sur Champs-Elysées en restreignant la circulation autour de la célèbre avenue.
Depuis deux ans, les affaires de Marcel Campion avec la mairie sont dans le collimateur de la justice, qui s'interroge notamment sur une convention octroyée en 2015 pour installer sa célèbre grande roue sur la place de la Concorde.
Début juillet, le Conseil de Paris avait voté à l'unanimité la fin du marché de Noël tel qu'il existait, actant la non-reconduction de la convention signée en 2015 avec M. Campion, arrivée au terme de ses deux premières années, justifiant notamment cette décision par "la qualité médiocre des animations et des produits vendus".
"Apparemment, Mme Hidalgo trouve que le marché n'est plus au goût du jour, qu'il y a trop de +made in China+", notait Alexandre Hameau, 38 ans, un forain qui vend des bretzels sur le marché des Champs-Elysées depuis 2008.
"Les menaces, le chantage, les prises d’otage des Parisiens ne peuvent pas prévaloir dans la capitale de la France", a jugé le Groupe LR au Conseil de Paris dans un communiqué, ajoutant que "la qualité du Village de Noël est décriée depuis plusieurs années".
"Même si @Anne_Hidalgo a tort, Marcel Campion ne devrait pas agir ainsi car il bloque les travailleurs parisiens", a tweeté Wallerand de Saint Just, le président du groupe FN en Ile-de-France.
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