Des trottinettes électriques en libre-service à Paris : "Plus pratique que le métro ! "
"Cela peut être super utile si je suis en retard, plus pratique que le métro !", lance Mathilde Grojean en montant sur une trottinette vert pomme : comme elle, les Parisiens ont découvert vendredi le système de trottinettes électriques en libre service, lancé par la société américaine Lime.
"Il fait beau, je trouvais ça sympa, je me suis dit +pourquoi pas ?+", ajoute à l'AFP Daniel Ambroso, qui teste pour la première fois l'une des centaines de trottinettes mises à disposition pour un premier test dans le centre de la capitale.
Le quadragénaire trouve l'idée d'une trottinette "assez pratique". Son avantage ? "La rapidité d'utilisation", dit-il.
L'engin est localisable grâce à une application, explique le directeur général de Lime France, Arthur-Louis Jacquier. On le fait démarrer en flashant un code QR. Il en coûtera à l'utilisateur 1 euro par course, plus 15 centimes par minute, "un trajet moyen revient entre deux et trois euros", dit-il.
Le dispositif, déjà déployé aux Etats-Unis en 2017 puis en Allemagne, s'ajoute à Paris à celui des scooters électriques et des vélos en +free floating+, sans borne d'attache.
Pour Samuel Mankariuus, la trentaine, qui regarde la trottinette avec curiosité, "c'est une bonne chose pour se déplacer sur des petites distances, cela vient combler un manque".
Alors que le service de voitures électriques Autolib' est désormais terminé et que celui des vélos Vélib va mal, "la trottinette électrique va peut-être enfin permettre aux Parisiens de retourner aux mobilités douces !", lance Mathilde Grojean, étudiante qui n'a "pas les sous" pour s'acheter elle-même un tel modèle.
- "Trop dangereux" -
Avec ses limites : tous les engins sont récupérés dès 21h00 pour être rechargés, puis remis en service au petit matin le lendemain.
Emmanuel Marin, un blogueur vélo, dit "ne pas comprendre". Avec Vélib' en berne, "Paris est orphelin d'un moyen de se déplacer pour pas cher à 2h00 du matin", dit-il à l'AFP dans un message Twitter.
Le chef d'entreprise Olivier Fitoussi, qui passe près d'une trottinette, est formel : il n'empruntera pas ce système. "Trop dangereux face aux bus et voitures", dit le quadragénaire. Car ces trottinettes électriques peuvent aller jusqu'à 24km/h et sont donc interdites sur les trottoirs comme sur les pistes cyclables.
Les piétons se plaignent déjà et pointent "des utilisateurs malpolis qui vont quand même rouler là où ils n'ont pas le droit", selon des commentaires sur Twitter. Sans parler des engins en stationnement qui vont encombrer les trottoirs.
C'est ce qui "préoccupe" Frédéric Roussange, membre d'un collectif d'utilisateurs de trottinettes électriques personnelles, dont la page Facebook est E-Twow Club.
"Légalement, nous sommes juste tolérés. Pour l'instant, on essaie de donner une bonne image de ce mode de déplacement", explique à l'AFP cet "utilisateur actif" fier de ses "plus de 3.500 km en usage urbain".
"S'il y a de mauvais usages avec ces +trott'+ en libre service, nous serions aussi concernés et à terme, peut-être interdits de circuler", craint-il, avant de réclamer "une législation plus claire" sur le sujet.
Une charte de bonne conduite doit être signée mercredi avec la Ville de Paris par les entreprises de vélos et scooters en libre service. Lime sera invité à rejoindre les signataires, indique Christophe Najdovski, adjoint EELV aux Transports de la maire PS de Paris Anne Hidalgo.
"Nous accueillons positivement ce nouveau service", dit-il, "on a eu des scooters, des vélos en libre service, maintenant des trottinettes. C'est dans l'air du temps".
La mairie a fait des recommandations : l'engin doit circuler sur la chaussée. Il y aura tout de même "une tolérance" pour les pistes cyclables, et s'il ne va pas plus vite qu'à 6 km/h - la vitesse d'un piéton - sur le trottoir.
Il faut une "régulation", affirme Christophe Najdovski, comptant ainsi sur la future loi d'orientation sur les mobilités (LOM).
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