Escroqueries au bitcoin : le Russe Alexander Vinnik placé en détention provisoire
Le Russe Alexander Vinnik, extradé de Grèce vers la France et soupçonné d'escroquerie et blanchiment d'argent sur une des principales plateformes d'échange de bitcoin, a été placé mardi soir en détention provisoire, a appris l'AFP de source judiciaire.
A son arrivée de Grèce jeudi, cet homme de 40 ans avait été aussitôt mis en examen par un juge d'instruction pour "extorsion en bande organisée", "blanchiment aggravé", "association de malfaiteurs" et "atteinte un système de traitement automatisé de données en bande organisée".
Il est mis en cause pour de multiples malversations financières, notamment via la plateforme d'échange de bitcoin BTC-e fondée en 2011 et qui est devenue l'une des plus importantes sur le globe. Selon la justice américaine, elle a joué un rôle dans des extorsions en ligne et autres activités de cybercriminalité.
Réclamé par ses avocats, le débat différé sur son placement en détention s'est tenu mardi soir devant un juge des libertés et de la détention dans des conditions rocambolesques.
Au début de l'audience, le tribunal a indiqué qu'il fallait porter un masque et ne pas toucher le prévenu, évoquant "un risque sanitaire", ce qui a provoqué l'émoi de ses trois avocats.
"Cette mesure crée une ambiance de malaise et de terreur chez M. Vinnik", a dénoncé Zoé Konstantopoulou, son avocate grecque.
Puis la défense du Russe, qui observe une grève de la faim depuis environ 40 jours et est apparu le visage émacié à l'audience, a réclamé que les débats soient publics. "Toute la procédure s'est déroulée sans témoin", a souligné son avocate en France, Me Ariane Zimra. Le tribunal a finalement décidé que l'audience se poursuivrait à huis clos.
M. Vinnik, au cœur d'un bras de fer judiciaire et diplomatique, avait été arrêté en Grèce en juillet 2017 dans la station touristique de Chalcidique (nord).
Également réclamé par Washington et par Moscou, il souhaitait être extradé vers la Russie, où les faits qui lui sont reprochés sont d'une ampleur bien moindre que les affaires de blanchiment et d'escroquerie pour lesquelles les États-Unis et la France veulent l'entendre.
Mais le mandat européen a priorité pour la Grèce, pays membre de l'Union européenne.
En France, une enquête préliminaire avait été ouverte en 2016 par le parquet de Paris après plusieurs dizaines de plaintes.
Selon l'Express, plusieurs petits patrons, victimes du rançongiciel Locky, faisaient partie des plaignants.
Les investigations ont permis de relier ce logiciel malveillant, qui bloque et crypte les données et ne les débloque que contre paiement d'une rançon, à M. Vinnik.
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