Glyphosate : Royal "condamne" la décision européenne
La ministre de l'Environnement Ségolène Royal "condamne la décision" de l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) de "ne pas classer cancérogène probable le glyphosate", dans un communiqué diffusé jeudi.
Elle a également appelé ses homologues européens "à continuer à s’opposer" au renouvellement de son autorisation.
Les experts de l'ECHA avaient estimé mercredi que le glyphosate, une substance herbicide dont l'autorisation est contestée dans l'Union européenne, ne devait pas être classé comme cancérogène. Leurs conclusions étaient attendues par Bruxelles qui doit se pencher à nouveau sur le renouvellement de sa licence.
La ministre française de l'Environnement se dit "consternée par cet avis qui ne reconnaît pas de caractère cancérogène au glyphosate (utilisé sans co-formulant), en opposition avec l’avis rendu par le CIRC", le Centre international de recherches contre le cancer, une branche de l'Organisation mondiale de la santé. Ce dernier avait jugé le risque cancérogène "probable".
Mme Royal rappelle que "beaucoup de produits phytosanitaires utilisent du glyphosate avec des co-formulants, qui peuvent en accentuer la toxicité". Par ailleurs, "le glyphosate est, avec son métabolite l’AMPA (acide aminométhylphosphonique), le premier contaminant des cours d’eaux en France", ajoute-t-elle.
Elle appelle les ministres européens de l’Environnement à "s’opposer à un renouvellement de l’autorisation dans la durée du glyphosate au niveau européen".
Elle invite "toutes les parties prenantes, et en particulier les agriculteurs qui sont les premiers exposés aux effets des pesticides, à poursuivre leurs efforts pour développer et diffuser sur le terrain les méthodes alternatives permettant de se passer de ce pesticide".
De son côté, l'ONG Générations Futures juge la conclusion de l'ECHA "totalement incompréhensible". "Le CIRC a montré clairement qu’au moins sept études montrent une incidence accrue de certains cancers chez des animaux de laboratoires exposés au glyphosate", souligne son porte-parole, François Veillerette, dans un communiqué.
"Après l’EFSA (Agence européenne de sécurité alimentaire) et l’Agence allemande Bfr, l’ECHA balaie d’un revers de la main les preuves scientifiques retenues par le CIRC qui devraient logiquement permettre de classer le glyphosate comme probablement cancérogène pour l’homme et donc de l’exclure du marché européen", ajoute-t-il.
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