Héritage Hallyday : la médiation écartée, prochaine audience le 22 novembre

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Par Céline AGNIEL et Anne LEC'HVIEN - Nanterre (AFP)
Publié le 24 mai 2018 - 19:45
Mis à jour le 25 mai 2018 - 01:24
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C'est une guerre de tranchées qui s'annonce dans l'affaire de la succession de Johnny Hallyday: les parties ont écarté jeudi la voie d'une médiation judiciaire et une première audience est prévue le 22 novembre pour débattre de la compétence du tribunal.

Les deux camps avaient rendez-vous jeudi matin au tribunal de Nanterre pour déterminer les suites de la procédure engagée par les aînés du chanteur, qui s'estiment déshérités par le testament de leur père, rédigé sous l'empire du droit américain.

Au cours de cette rencontre d'une heure, fermée au public, une médiation judiciaire - qui aurait permis d'éviter un procès - a été proposée, mais "sans accord sur ce point recueilli à ce jour", a-t-on indiqué de source judiciaire.

Les conseils de Laeticia Hallyday, la veuve du chanteur, ont par ailleurs soulevé l'incompétence du tribunal de grande instance de Nanterre, saisi par la partie adverse, estimant qu'une juridiction française ne pouvait trancher la succession d'un résident américain.

Nous "étions naturellement favorables" à une médiation mais elle "a été refusée par la partie adverse qui a souhaité développer un incident de procédure", a déclaré en sortant du tribunal Me Emmanuel Ravanas, l'un des avocats de Laura Smet.

"Les discours de main tendue et de conciliation ne sont qu'une posture médiatique", a abondé Me Carine Piccio, avocate de David Hallyday, qui s'exprimait à ses côtés: "C'est une volonté de gagner du temps", a-t-elle déclaré.

Mais l'entourage de Laeticia Hallyday a ensuite pris le contre-pied de cette version. Son avocat, Me Ardavan Amir-Aslani, non-présent à l'audience, a confirmé à l'AFP qu'il contestait la compétence du tribunal tout en précisant que sa cliente était toujours "ouverte" à un accord amiable.

Dans un communiqué, il a jugé "inadmissible que la partie adverse prétende (...) regretter qu’une conciliation n’ait pas encore eu lieu alors qu’il y a peine trois mois, c'est elle-même qui a engagé une bataille judiciaire et médiatique à outrance sans aucune forme de discussion amiable préalable".

"Nous n’avons pas aujourd’hui refusé une médiation définitivement. L’intention de négocier de la partie adverse était un pur artifice de communication sans aucune proposition concrète, ce que nous déplorons", a-t-il argué.

"Laeticia ne rejettera pas une main tendue, encore faudrait-il qu’il y en ait une", a-t-il déclaré à LCI avant d'ajouter: "C’est une affaire d’argent, maintenant c’est clair. Ce qu’ils veulent, c’est de l’argent. Le jour où l’affaire sera réglée, je ne vois pas pourquoi Laeticia leur tournerait le dos."

- "Longues années" de procédure -

Depuis plusieurs mois, Laura Smet et David Hallyday contestent le testament de leur père, décédé en décembre à 74 ans des suites d'un cancer, considérant qu'il les déshérite au profit de sa veuve Laeticia et de ses deux filles cadettes.

Les deux aînés estiment que le droit français, qui interdit de déshériter ses enfants, doit s'appliquer et non le droit américain, sous l'empire duquel le testament a été rédigé en 2014.

Souhaitant suspendre tout transfert financier, ils ont obtenu, le 13 avril, le gel d'une partie des avoirs de leur père -- ses droits artistiques et deux de ses quatre propriétés -- en attendant que le litige soit tranché sur le fond.

Le rendez-vous de jeudi était la première étape de cette seconde procédure. Avant qu'elle ne s'engage, le tribunal devra donc d'abord déterminer s'il est bien compétent, ce qui sera débattu lors d'une audience le 22 novembre.

Ce point de droit avait été déjà été "évoqué" dans la procédure en référé (urgence) de mi-avril, mais "rien n'a été tranché de manière définitive", a affirmé à l'AFP Me Amir Aslani.

Au contraire, pour Me Carine Piccio, cette question avait "été très clairement écarté par le juge des référés". En choisissant de soutenir l’incompétence", Laeticia Hallyday "retarde de six mois le cours normal de la procédure", a-t-elle estimé dans l'après-midi.

"Par la volonté de la partie adverse, la procédure est destinée à durer sans doute de longs mois et de longues années", a aussi regretté Me Ravanas.

"Volontairement au début de cette procédure, nous avions modéré nos demandes", a-t-il poursuivi. "Très clairement aujourd'hui, par le refus très net, très sec de cette médiation, nous entrons dans une phase judiciaire nécessairement plus dure" et "nous utiliserons l'ensemble de nos moyens pour pouvoir parvenir à nos fins", a-t-il ajouté.

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