Jugé pour agressions sur mineurs, un ex-manager de hockey décrit comme "prédateur" par ses victimes
La cour d'assises de Bordeaux a entendu, mardi les témoignages très forts de victimes au procès de Vincent Leroyer, ex-manager du Rouen Hockey Club, accusé de viol et d'agressions sexuelles entre 1986 et 1996 sur cinq jeunes hockeyeurs qui aujourd'hui le présentent comme un "prédateur" qui s’immisçait dans l'intimité des familles.
"Vincent Leroyer s'arrangeait pour infiltrer les familles, dont la mienne, et se rendait indispensable", a expliqué l'une des cinq parties civiles. Cet homme de 40 ans dit avoir subi des "attouchements et des masturbations", que l'accusé a reconnus devant la cour. Comme d'autres, il a également été "bordé au lit" par le manager du club.
Les victimes étaient âgées de 8 à 13 ans au moment des faits.
Tout au long de l'instruction, les parties civiles ont décrit le même mode opératoire de l'ancien champion de natation, présenté comme un "prédateur" qui jouait de son "aura" au sein du club rouennais, et "s'arrangeait pour approcher des victimes en situation familiale difficile", a rappelé le président de la cour, Jérôme Hars.
"Il profitait de la brèche" et "il était là, chez nous, tout le temps, tout le temps, après la séparation de mes parents en 1989", a confirmé la victime qui a saisi la justice en 2008, vingt ans après les faits. "J'ai tout nié pendant des années et des années"
Et d'ajouter, la voix étranglée par les sanglots: "il a détruit nos vies, les vies de nos parents (...) ma vie est une succession d'addictions, le sport, le cannabis, l'alcool et le sexe". Aujourd'hui, ce père de famille se dit "incapable de s'occuper d'enfants".
"Les victimes sont mes victimes", a reconnu l'accusé, mais "je n'ai pas encore d'explications aujourd'hui", a-t-il ajouté.
Avant ce premier témoignage de victime, le Dr Dominique Dandelot, expert psychiatre, avait souligné qu'il n'y avait "aucun élément de problèmes psychiatriques susceptible d'entacher la responsabilité pénale", de Vincent Leroyer. L'expert avait aussi relevé un risque de "possibles récidives", justifiant "une surveillance post-pénale assez prolongée".
L'accusé encourt 20 ans de réclusion. Le procès doit s'achever mercredi.
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