Jugé pour le meurtre de sa compagne, un ancien policier plaide le tir accidentel
Le procès d'un ancien policier accusé d'avoir tué sa compagne d'une balle dans la tête s'est ouvert lundi à Versailles devant la cour d'assises des Yvelines, avec un accusé qui plaide l'accident et comparaît libre.
En octobre 2011, il a tiré avec son arme de service une balle dans la tête de sa compagne, âgée de 22 ans au moment des faits. L'accusé a toujours assuré avoir appuyé sur la détente "par jeu, pour rigoler" comme il l'avait déjà fait auparavant, en pensant que l'arme était inoffensive alors qu'une balle était engagée dans le canon de l'arme.
L'enquête a rapidement établi que la victime souhaitait quitter son compagnon, qu'elle considérait comme trop "jaloux" et "possessif" d'après des proches de la jeune femme. En mars 2011, elle avait quitté l'armée à la demande de l'accusé pour aller le rejoindre en région parisienne où il travaillait comme policier au dépôt du tribunal de Nanterre. Il ne supportait pas de la savoir évoluant dans un milieu d'hommes ont assuré plusieurs témoignages.
Décrit par l'expert psychiatre l'ayant examiné comme "immature" et "inhibé", à la "personnalité infantile", l'accusé "a toujours vu la situation de son propre point de vue" a-t-il expliqué. "Il y avait une espèce d'ombre qui planait sur ce couple: l'ombre de la séparation", a poursuivi l'expert mais pour autant, l'accusé s'est convaincu que "tout allait bien alors que tout n'allait pas bien du tout".
"Il était au courant qu'elle avait repris contact avec un ex mais a dit qu'il n'était pas au courant qu'elle envisageait de le quitter", a complété l'officier de police ayant dirigé l'enquête.
Pouvait-il ignorer qu'une balle était chambrée dans son arme quand il a appuyé sur la détente ?
"C'est vraisemblable compte tenu de la personnalité de l'individu", a répondu l'expert psychiatre, "ce qui ne veut pas dire que c'est vrai".
L'accusé a pourtant toujours reçu la note maximale à l'école de police lors des évaluations au tir concernant le volet sécurité. "Au niveau du tir il était moyen, mais au niveau du respect des règles de sécurité, je dirais que c'était bien", a raconté son instructeur de tir.
"Vous paraît-il concevable d'avoir oublié toutes les règles de sécurité quelques mois plus tard ?", a interrogé l'avocat général. "Il suffit d'avoir une absence", a répondu l'instructeur, "une absence c'est pas grand chose, et on peut avoir un accident". Le procès doit durer jusqu'à jeudi.
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.