Jusqu'à 4 mois ferme requis contre des militants de Greenpeace

Auteur:
 
Par AFP - Privas
Publié le 17 mai 2018 - 19:47
Image
Des militants de Greenpeace introduits en novembre dans la centrale nucléaire de Cruas-Meysse le 28 novembre 2017
Crédits
© - / Greenpeace/AFP/Archives
Des militants de Greenpeace introduits en novembre dans la centrale nucléaire de Cruas-Meysse le 28 novembre 2017
© - / Greenpeace/AFP/Archives

Des peines de 6 mois de prison avec sursis à quatre mois fermes ont été requises à Privas, jeudi, à l'encontre de 22 militants de Greenpeace qui s'étaient introduits en novembre dans la centrale nucléaire de Cruas-Meysse (Ardèche).

"Ce dossier pose dans notre société la question de la désobéissance civile", un "phénomène inquiétant" qui représente un "déni de démocratie", a estimé le procureur de la République, Pierre-Yves Michau, devant le tribunal correctionnel.

"Ce que fait Greenpeace, c'est du grand carnaval" et "pas une vraie intrusion" puisque la "zone vitale" du site n'a pas été franchie. Mais ça "crée des tensions supplémentaires" dans un contexte terroriste et face aux "fantasmes" qui entourent l'industrie nucléaire, a poursuivi le magistrat, pour qui "il est temps que ça s'arrête".

Il a réclamé une peine de six mois de prison avec sursis pour 19 des prévenus et quatre mois fermes pour les trois autres, déjà sous le coup d'un sursis. Pour Greenpeace France, poursuivie en tant que personne morale, il a requis une amende de 30.000 euros.

Fin février, des militants de l'ONG ont été condamnés pour la première fois à de la prison ferme (deux mois) après leur intrusion à la centrale de Cattenom (Moselle) en octobre. Ils ont fait appel du jugement. Les sanctions en cas d'intrusion avaient été renforcées par le législateur en 2015.

L'avocat d'EDF, Me Thibault de Montbrial, a réclamé une sanction "sévère" car "tant que la justice ne sera pas un obstacle (...) ils continueront" et "un jour il y aura un drame".

Le producteur d'électricité a demandé par ailleurs une somme de 1,2 million d'euros - 700.000 euros pour les préjudices matériels et 500.000 euros pour le préjudice moral. Car, souligne l'avocat, Greenpeace a "des moyens considérables" avec des "ramifications internationales".

Greenpeace France est une association qui dispose d'un budget de 20 millions d'euros par an, financé à 100% par quelque 200.000 donateurs privés.

Le 28 novembre, 22 militants s'étaient introduits dans la centrale nucléaire de Cruas-Meysse pour mettre en évidence, selon eux, des failles dans la sécurité des piscines d'entreposage du combustible usé. Ils avaient notamment laissé des empreintes de mains sur un des bâtiments pour démontrer leur "accessibilité".

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
ARA
Décès de ARA, Alain Renaudin, dessinateur de France-Soir
Il était avant toute chose notre ami… avant même d’être ce joyeux gribouilleur comme je l’appelais, qui avec ce talent magnifique croquait à la demande l’actualité, ou...
07 novembre 2024 - 22:25
Portraits
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.