La famille d'un Noir américain mort en prison exige justice
La famille d'un Noir américain mort dans une prison après une violente altercation avec ses gardiens, tandis qu'il se plaignait d'insuffisance respiratoire, a déposé plainte mercredi pour obtenir justice.
"Ce qu'a subi Michael Sabbie était cruel et dépasse toutes les limites de la décence humaine", a déclaré à l'AFP Erik Heipt, l'avocat représentant les proches de cet homme de 35 ans, père de quatre enfants.
Ecroué le 19 juillet 2015 à la frontière de l'Arkansas et du Texas pour une banale dispute verbale avec son épouse, Michael Sabbie souffrait d'asthme, de diabète, de pathologie cardiaque et d'hypertension artérielle.
Son cas a pris une dimension spéciale en raison d'une vidéo choquante montrant les gardiens le projeter violemment au sol, puis l'y maintenir en lui vaporisant à bout portant du gaz lacrymogène.
Il est ensuite conduit de force à une douche sous laquelle on le voit défaillir, puis emmené menotté vers une cellule à l'isolement, sans que les gardiens ne lui laissent remonter son pantalon.
Dans cette séquence on l'on entend répéter 19 fois "je ne peux plus respirer" (en anglais: "I can't breathe").
Cette phrase est devenue un slogan des militants aux Etats-Unis qui dénoncent les violences gratuites des policiers à l'encontre des Noirs.
Elle avait été répétée par Eric Gardner, un Noir père de famille qui est décédé le 17 juillet 2014 à New York après avoir été soumis à une technique d'étranglement tandis qu'il était maintenu au sol par des agents.
La mort d'Eric Gardner avait outré une partie de l'opinion publique américaine et déclenché des manifestations aux quatre coins des Etats-Unis.
Ce dépôt de plainte intervient trois semaines après qu'un jury indépendant a recommandé d'inculper sept agents pénitentiaires de l'Etat du Wisconsin suspectés d'avoir volontairement coupé l'eau durant sept jours à un détenu qu'ils jugeaient trop bruyant.
Cet homme de 38 ans nommé Terrill Thomas, également afro-américain, est mort de déshydratation.
Pour Erik Heipt, qui défend également la famille de M. Thomas, ces deux tragédies se ressemblent dans un pays à la politique carcérale très controversée.
Michael Sabbie "se trouvait dans un état de détresse respiratoire aiguë et avait désespérément besoin de soins médicaux. Au lieu de cela, ils ont ignoré son urgence médicale, l'ont soumis à une force excessive et l'ont laissé mourir seul dans sa cellule".
"Le désespoir dans sa voix est palpable, il lutte pour respirer et supplie qu'on l'aide. L'insensibilité et l'indifférence de leur réponse est choquante", a ajouté M. Heipt.
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