Crier sur son enfant est une “violence ordinaire”
Selon une enquête de de l’AFPA (l’Association Française de Pédiatrie Ambulatoire), 33% des parents interrogés ne sont pas conscients que la loi préconise que "l'autorité parentale s'exerce sans violence", et pire, nombreux sont ceux qui ne connaissant pas les formes que peut prendre la violence dite “ordinaire”. Une nouvelle campagne de sensibilisation lancée par la Fondation pour l’enfance, en partenariat avec Mpedia et l’AFPA, vise à alerter des dangers d’exercer des “violences éducatives ordinaires” sur les enfants.
La violence ordinaire n’est pas seulement une violence physique
La plupart des parents sont concernés par la violence ordinaire sans le savoir. Selon l'enquête effectuée par Mpedia auprès de 1 310 personnes, 96% des répondants considèrent que seule la violence physique est interdite par la loi. Pourtant la loi protège l’enfant de toute forme de violence.
Se faire obéir avec violence est hors-la-loi depuis 2019 grâce à la loi « anti-fessée»
D'après la loi, « l’autorité parentale s’exerce sans violences physiques ou psychologiques » Une fessée, un tirage d’oreilles, une claque, et même des cris, sont en fait interdits par le Code civil depuis juillet 2019. Aucune sanction n’est prévue pour les parents qui ne respectent pas cette loi, il s’agit d’un code de conduite qui protège les enfants, particulièrement fragiles. En effet, des études montrent qu’un enfant exposé à la violence lors de sa petite enfance peut connaître des troubles sérieux comme des difficultés d’apprentissage, des difficultés sociales, de l’anxiété, du stress. Cela peut aussi mener les enfants à des comportements autodestructeurs pendant l’adolescence. La violence dans la petite enfance peut aussi empêcher l'enfant de développer de l’empathie, ce qui peut provoquer des comportements asociaux et des formes de délinquance à l'âge adulte. Bien que cette loi essaie de faire changer les mentalités en essayant de mettre en évidence la fragilité des enfants, éduquer un enfant reste une tâche très compliquée, et souvent, les parents manquent d’accompagnement pour rappeler les bons gestes, et signaler les mauvais.
Une campagne déculpabilisante pour finir avec les fessées, les claques ou les humiliations.
Cette nouvelle campagne, qui affiche des visuels partout en France, se veut « décalée et déculpabilisante » avec des slogans comme « Si je menace… C’est de mes bisous » ou encore « Si je frappe… C’est dans mes mains ». De nombreux guides, supports d'information et webinaires sont déployés pour aider les parents au quotidien à éduquer « positivement » leurs enfants.
Le confinement a mis en lumière des situations familiales en tension et a aggravé les violences au sein du domicile
Cette campagne vise à venir en aide aux familles touchées par les périodes de confinement, qui ont aggravé les tensions. Pour Catherine Salinier, pédiatre et membre de l'AFPA « les confinements à répétition ont accentué la détresse de certains parents qui manquent de conseils pratiques ». À cause de cela 43 % des parents plébiscitent des ateliers de soutien à la parentalité pour les aider à prendre en main l'éducation de leurs enfants. Vincent Dennery, directeur de la Fondation pour l'enfance insiste sur l’objectif de cette campagne: “Nous ne voulons pas culpabiliser les parents mais les aider à changer leur comportement”.
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