Bien-être des enfants et des parents : la recette finlandaise du bonheur

La Finlande est en tête du classement mondial du bonheur dans le monde (le World Happiness Report), qui analyse non seulement la capacité des gens à vivre heureux, mais aussi à vivre longtemps. La première place indique que les Finlandais veulent et peuvent vivre une vie longue et pleine de bien-être. Dans ce pays nordique, les mesures publiques pour protéger le bien-être des citoyens sont nombreuses. Cela commence même avant la naissance, notamment avec un cadre optimal pour l'accueil du nouveau-né, et surtout des congés familiaux longs et souples.

Une réforme du congé familial de 100 millions d'euros pour fixer un quota de sept mois pour les deux parents

Une réforme conçue spécialement pour encourager les pères à mieux profiter du système de congé familial et à assumer une plus grande responsabilité en matière de garde d'enfants, a été présentée par la Première ministre du gouvernement finlandais, Sanna Marin, en février 2021. Cette réforme prévoit le droit pour chaque parent, à 160 jours d'allocation de congé familial, soit environ 12,8 mois de congé par enfant. Ces congés sont valables jusqu'aux deux ans de l’enfant. Qui plus est, ces droits peuvent être transférables d’un parent à l’autre, à hauteur de 63 jours. « Lorsque les pères reçoivent plus de quotas d’allocations journalières, les femmes peuvent reprendre le travail plus tôt. Grâce à cela, la réforme peut avoir un effet positif sur l’emploi », a déclaré la ministre de la Santé Aino-Kaisa Pekonen lors de la présentation de ces mesures. 

Lutter contre la précarité pour le développement cognitif de l'enfant

Selon une étude réalisée aux États-Unis, la pauvreté a un effet direct sur l'activité cérébrale des enfants, surtout pendant la petite enfance. La Finlande l'a compris et a confronté le problème depuis quelques décennies. Dès 1938, le gouvernement finlandais offrait aux familles les plus défavorisées une « baby box » avec des étoffes pour confectionner des vêtements de bébé, d’une valeur équivalente à un tiers du salaire mensuel d’un ouvrier, explique Anne-Françoise Hivert, correspondante régionale pour Le Monde. Cette mesure, a été élargie à toutes les familles en 1949, avec la seule condition de se soumettre à un examen prénatal.

Le modèle éducatif a aussi un rôle à jouer

Selon un rapport de l'Unicef sur le bonheur des enfants dans le monde, vivre dans un pays "riche" ou "développé" n'est pas une garantie de bonheur. Les conclusions du rapport montrent que le niveau d’insatisfaction des enfants dans plusieurs pays riches, comme en France, est élevé, malgré des taux positifs de santé physique et mentale. Toujours selon ce rapport, les Pays-Bas sont un autre modèle de réussite en termes de bien-être infantile, et ce pour deux raisons. D’un côté, un style parental affirmé qui établit des limites claires, avec amour et sans honte de parler. D'un autre côté, une scolarité non compétitive. La Finlande a aussi investi dans un modèle éducatif axé sur la collaboration plus que sur la compétition. Selon le classement de l'Unicef de 2021, 85 % des adolescents finlandais de 15 ans disent avoir un « haut niveau de satisfaction de la vie ».