Le botox et la chirurgie esthétique boostés par la fin du masque et du télétravail

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FranceSoir
Publié le 30 mars 2022 - 18:50
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Aujourd’hui, alors que le port du masque et le télétravail ne sont plus obligatoires, de nombreuses personnes ne supportent plus leurs complexes au sujet de leur visage, et courent prendre rendez vous avec des professionnels pour “corriger” ces "défauts"
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Depuis le début de la pandémie, de nombreux actifs ont dû privilégier pendant de longs mois la visioconférence au travail présentiel, et cela a amplifié certains complexes physiques. Perturbés par la vision constante de leur propre image sur leur écran d’ordinateur, des gens se sont focalisés sur leurs défauts, et ont commencé à se cacher avec des filtres qui améliorent leur image. Aujourd’hui, alors que le port du masque et le télétravail ne sont plus obligatoires, de nombreuses personnes ne supportent plus leurs complexes au sujet de leur visage, et courent prendre rendez vous avec des professionnels pour “corriger” ces "défauts", qui les ont tant perturbés lors des visioconférences.

“Zoom dysmorphia”, de quoi s'agit- il?

Shadi Kourosh, une dermatologue du Massachusetts, a inventé le terme “Zoom dysmorphia” après la réouverture de sa clinique aux rendez-vous en personne l'été dernier. Elle avait alors constaté une énorme augmentation des consultations pour des procédures cosmétiques. "Avec toutes les autres préoccupations que nous avions à portée de main, j'ai été surprise de voir à quel point les gens étaient anxieux à propos de leur apparence", a déclaré Kourosh au journal britannique The Guardian. La cause est assez simple : se regarder à travers un filtre qui occulte les imperfections rend plus difficile l’acceptation de la véritable image de soi. En outre, la dermatologue dénonce le fait que se regarder lors d’une vidéoconférence peut générer des biais de perception. Par exemple, les caméras frontales combinées à une mise au point rapprochée peuvent déformer l'apparence des gens, faisant paraître les yeux plus petits et les nez plus gros. On peut aussi avoir tendance à plisser les yeux vers l'écran, ce qui peut faire croire que le visage a plus de rides autour des yeux. Les visages de plus en plus photoshopés des influenceurs et influenceuses sur les réseaux sociaux sont aussi des vecteurs de cette “dysmorphia”. La demande en interventions esthétiques est donc alimentée par la prolifération des selfies et filtres Snapchat et Instagram, qui donnent aux utilisateurs un aperçu de ce à quoi ils pourraient ressembler avec quelques retouches. Le contraste avec l’image réelle sans fioritures peut être si saisissant qu’il peut provoquer ce trouble de la vision de soi.

Le retour à la normale augmente les complexes

Avec le retour à la normale, les complexes physiques ont augmenté. Le port du masque n’étant plus obligatoire, 71 % des personnes interrogées dans le cadre d’une étude britannique étaient anxieuses à l'idée de revenir à des événements en personne. Trois sur dix avaient l'intention “d'investir dans leur apparence” pour mettre fin à ces "défauts" d’image qui les perturbent.

Des techniques moins invasives séduisent tout type de public

Dans le monde, plus de 14 millions d'interventions non chirurgicales ont été réalisées en 2020, même en pleine pandémie, contre moins de 13 millions deux ans plus tôt. Cette augmentation serait due au développement des techniques non invasives. Selon le cabinet d’études Research and Markets, les ventes mondiales de traitements esthétiques non invasifs, qui représentent environ 60 milliards de dollars, pourraient plus que tripler d'ici 2030.  Une grande partie de cette croissance proviendra des injections, comme le botox et d'autres substances qui gèlent les muscles du visage ou les produits de comblement dermiques qui repulpent les tissus mous, et autres méthodes de resurfaçage au laser ou peelings chimiques. Ces techniques séduisent tant hommes que femmes, qui souhaitent avoir moins de rides, des lèvres plus pulpeuses et des mâchoires plus nettes. Cependant, certains patients peu prudents peuvent tomber dans le piège des opérations clandestines, des injections à bas prix qui peuvent coûter très cher en complications de santé.

Attention aux dérapages esthétiques

Comme le dénonce le docteur Adel Louafi, chirurgien-plasticien et président du syndicat national de chirurgie plastique, cité par Francetvinfo, de plus en plus de patients défigurés par des injections d'acide hyaluronique infectées le contactent, après des interventions ratées : "Quand il est mal injecté, il peut entraîner des catastrophes parce qu'il va boucher des vaisseaux. Ça peut remonter dans l'œil, faire des cécités, remonter au cerveau, faire des accidents cérébraux, ou brûler le visage", alerte-t-il.

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