Règles douloureuses : l'Italie envisage de créer un "congé menstruel"
L'Italie pourrait bien devenir le premier pays européen à offrir aux femmes un "congé menstruel". Actuellement, le Parlement italien étudie un projet de loi qui permettrait aux entreprises de leur donner trois jours de congés payés par mois pour les règles douloureuses. Présenté devant la Chambre le 13 mars dernier par quatre législateurs, il pourrait être approuvé dans les prochaines semaines.
Décrit comme un "porte-étendard du progrès et de la durabilité sociale" par l’édition italienne du magazine Marie-Claire, ce projet ne fait toutefois pas l'unanimité. Pour certains, une telle mesure pourrait avoir un effet pervers en stigmatisant les femmes. "Si les femmes recevaient des jours supplémentaires de congés payés, les employeurs pourraient être encore plus orientés à embaucher des hommes", a par exemple expliqué au magazine Donna Moderna, Lorenza Pleuteri, journaliste et enseignante. Pour rappel, seulement 61% des femmes travaillent en Italie. Un pourcentage nettement inférieur à celui de la moyenne européenne qui est de 72%.
Si l'Italie pourrait être le premier pays européen à créer ce "congé menstruel", une entreprise britannique l'a déjà fait. C'est Bex Baxter, la codirectrice de la société Coexist, majoritairement composée de femmes, qui a décidé de proposer à ses employées de travailler de chez elles, voire de prendre un ou deux jours de congés payés lorsque leurs règles sont particulièrement douloureuses.
"J'ai géré beaucoup de femmes durant ma carrière et j'en ai vu certaines pliées en deux pendant leurs règles", a-t-elle déclaré au Bristol Post précisant qu'à cette période du mois "les femmes se sentent vraiment mal, elles ont besoin de se réconforter, de se réchauffer et de nourrir leur corps". Mais selon elle, beaucoup n'oseraient pas avouer leur situation au travail: "Bien qu'elles souffrent profondément, elles se sentent coupables à l'idée de rentrer chez elles car elles n'osent pas se définir comme souffrantes uniquement en raison de leurs règles. Et cela est injuste (...) Si une personne souffre, peu importe la raison, il est important de l'encourager à rentrer chez elle".
Selon un sondage mondial réalisé par le site Clue.com, 17% des femmes ont déjà manqué l’école ou le travail à cause de leurs règles. Dans la plupart des cas, les pharmaciens conseillent de prendre des anti-inflammatoires non stéroïdiens, comme par exemple l'Ibuprofène.
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