La France va accueillir le mondial des tondeurs de moutons
Entre 30 et 35 nations, un peu plus de 300 athlètes et une ribambelle de moutons: la France n'a pas encore les JO de 2024 mais elle a déjà remporté le droit d'accueillir une compétition presque aussi prestigieuse: le mondial de tonte de moutons.
Après "#MadeForSharing" ("Venez partager"), le slogan de la candidature de Paris pour les Jeux Olympiques de 2024, le championnat du monde de tonte de moutons, qui aura lieu au Dorat (Haute-Vienne) en juillet 2019, s'est choisi un slogan malicieusement détourné: #MadeForShearing (Venez tondre).
Un maillot bleu et blanc bordé de liserés rouges, ce n'est pas le Stade de France, mais le public est captivé: Dans le ring ovin du salon de l'agriculture, Loïc Leygonie, 25 ans, tondeur professionnel du Lot, espère être la star de ces prochains mondiaux.
Avec calme et détermination, il cale entre ses jambes, une par une, cinq brebis qu'il déshabille de toute leur laine en quelques minutes, devant les visiteurs de tous âges.
Le champion de France en titre de l'épreuve reine de la tonte mécanique est la vedette chargée de promouvoir ce premier mondial organisé dans l'Hexagone, un événement remporté de haute lutte face à l'Irlande du Nord, lors des derniers mondiaux, le 8 février dernier en Nouvelle-Zélande.
Au classement mondial, la France est encore loin des nations reines de la laine, pour la plupart des grands pays de rugby, comme la Nouvelle-Zélande, l'Angleterre ou encore le Pays de Galles.
"On se débrouille pas mal, on n'arrive pas encore à percer", résume Christophe Riffaud, tondeur pro et président de l'association pour le mondial de tonte de moutons (AMTM), qui a soutenu le projet.
Loïc a terminé 16e sur 60 lors des derniers mondiaux. Une Française est également allée jusqu'en demi-finale d'une autre épreuve.
L'idée d'accueillir les mondiaux à domicile a germé, après l'organisation par la France en 2013 du "tournoi des 6 nations", un succès populaire, avec quelque 10.000 visiteurs en deux jours à Le Dorat.
- "Compèt' pure et dure" -
Le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll avait accordé très tôt son soutien à cette démarche "ambitieuse et parfaitement légitime" dans une lettre à M. Riffaud.
Beaucoup de travail et quelques années plus tard, la petite ville du Limousin, qui compte moins de 2.000 âmes, accueillera en juillet 2019 quelque 30.000 personnes pendant une semaine, pour un montant total de 600.000 euros de frais d'organisation.
Une trentaine de nations des cinq continents vont s'affronter dans trois épreuves différentes: la tonte mécanique, la tonte aux forces (grands ciseaux) et le tri et ramassage de laine.
Christophe Riffaud confesse avoir eu "un peu peur de partir sur un tel projet", même s'il ne cache pas sa fierté d'avoir gagné et espère bénéficier de l'effet compétition à la maison.
"C'est un petit avantage, car on connaît nos animaux", explique-t-il. "La laine est différente, les moutons sont différents de par leur morphologie".
Car si la petite ville de Le Dorat a été choisie, c'est parce qu'elle se trouve "au coeur d'un bassin ovin allaitant".
"Ce serait une fierté de représenter la France, à domicile, mais il faut se requalifier, tout repart de zéro en 2018", rappelle Loïc Leygonie, qui remettra d'ici-là en jeu son titre national et ne compte pas se relâcher: "Il faut une condition physique". Au menu, course à pied et renforcement musculaire.
"C'est de la compèt' pure et dure", prévient M. Riffaud: en cinq jours, près de 5.000 moutons seront en effet mis à nu.
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.