Les réseaux sociaux espagnols s’enflamment contre le “tourisme de beuverie” des français
Avec le week-end de Pâques qui approche, les villes espagnoles, qui connaissent moins de restrictions sanitaires, se préparent à recevoir de nombreux touristes, français notamment. Les bars et restaurants, ouverts depuis le confinement en mai dernier à Madrid, vantent la liberté que propose la capitale espagnole. Cependant, les citoyens espagnols se plaignent de ne pas pouvoir sortir de la ville, en raison des restrictions, tout en devant supporter les excès du “tourisme de beuverie” massif des français.
Madrid, une ville touristique, mais pas forcément celle qui reçoit le plus de touristes
Depuis quelques mois, les citoyens de Madrid se plaignent de devoir respecter les restrictions de déplacement qui les confient à l’intérieur de la capitale, alors que le touristes, principalement français, affluent, et font preuve d’un comportement désagréable. Il s'agirait d’un certain type de touriste, selon les médias et réseaux sociaux espagnols: jeune, qui voyage dans l’objectif de faire la fête dans un pays étranger sans respecter les restrictions (port du masque, interdiction des rassemblements, couvre-feu…) imposées aux citoyens locaux.
En janvier dernier 117 625 touristes français se sont rendus en Espagne. Malgré le ressenti très négatif des citoyens espagnols, le quotidien El Pais nuance, et explique dans un article de début mars que tous les Français arrivés en Espagne ne voulaient pas faire la fête et que seule une petite partie des touristes est allée à Madrid. Les statistiques montrent que les touristes préfèrent davantage la Catalogne, la Communauté Valencienne et les îles Canaries pour leurs vacances. Madrid a accueilli seulement 5,5% des Français qui ont passé des vacances en Espagne.
Les politiques espagnols accusent Madrid d'être “trop libre”
La polémique sur le “tourisme de beuverie” des français à Madrid concerne donc un phénomène pas si massif, amplifié par les réseaux sociaux, mais elle traduit un sentiment général. Le phénomène est en augmentation, et à l'approche des vacances de Pâques, la polémique a pris ces dernières semaines beaucoup plus d’espace dans les médias espagnols (infos, reportages, documentaires… et a même atteint le débat politique. La Communauté de Madrid est accusée de permettre ces excès avec ses mesures plus laxistes, qui tranchent face aux restrictions plus sévères d’autres régions espagnoles et dans les pays d'origine des touristes.
À cela s'ajoutent les images ironiques et “memes” sur les réseaux sociaux, qui illustrent les soirées et dénoncent ce tourisme de "beuverie" . Ces images coïncident avec la diffusion d’une vidéo de la présidente de la Communauté de Madrid, dans laquelle plusieurs hôteliers de bars et restaurants bien connus de la capitale madrilène affirment que "Madrid est la liberté" et qu’ils sont “plus vivants que jamais"
Un conflit diplomatique: l’ambassade Française nie l'existence d’un tel phénomène
L'ambassade de France en Espagne a demandé publiquement de ne pas "stigmatiser" les touristes français qui visitent des destinations espagnoles comme Madrid et de ne pas exagérer un phénomène “qui n'existe pas”.
Le Ministre conseiller des Affaires étrangères français en Espagne, Gautier Lekens, a rédigé un communiqué soulignant : "Les hôteliers de la capitale affirment eux-mêmes que les touristes français représentent, à ce jour, une très petite partie de leur clientèle" et seulement 10% des clients des hôtels madrilènes sont français. Selon l’ambassade, les touristes qui seraient signalés comme "Français" sont en réalité de toutes les nationalités.
Plus d’ouverture, mais des restrictions à respecter en Espagne
Les Français arrivant en Espagne doivent se conformer à la réglementation du pays, notamment, être en possession d’un test PCR négatif. Cependant, ceux arrivant en voiture auraient échappé à cette condition.
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.