De plus en plus de médicaments et vaccins en rupture de stock

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RT
Publié le 10 août 2015 - 15:48
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Des médicaments en vrac.
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Depuis mai, "300 médicaments s'affichent en rupture de stock sur les listings des fournisseurs", assure un pharmacien.
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Selon l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), en sept ans, les ruptures d’approvisionnement des médicaments ont été multipliées par 10 et, d’après "Le Parisien", le phénomène s’aggrave de plus en plus rapidement. Parmi les produits manquants, certains médicaments rares contre des maladies graves, ou encore de nombreux vaccins pour bébés.

Le constat est alarmant. Selon l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), entre 2008 et 2014, les ruptures d’approvisionnement des médicaments ont été multipliées par 10 et, d’après Le Parisien, le phénomène s’aggrave de plus en plus rapidement. En effet, selon Issam Bouha, un pharmacien de Clamart cité par le quotidien, depuis mai, "300 médicaments s'affichent en rupture de stock sur les listings des fournisseurs".

Parmi les produits manquants: l'Inspra, l'Exforge et le Rasilez, qui soignent l'hypertension, l'immunosuppresseur Enbrel, certains médicaments rares (contre la maladie de Parkinson, par exemple) ou encore des vaccins pour les jeunes enfants tels que Priorix (contre la rougeole, les oreillons et la rubéole.), liste Le Parisien.  Selon Science et Avenir, les vaccins Infanrix Tetra et Quinta (des laboratoires GlaxoSmithKline, abrégés "GSK") viennent à également à manquer. "Ces vaccins destinés aux bébés à partir de 2 mois contiennent les 3 vaccins obligatoires (diphtérie, tétanos, poliomyélite), combinés aux composantes de la coqueluche, ainsi que de l'haemophilus influenzae de type-B (responsable de méningites-à noter que ce dernier n'est pas présent dans l'Infanrix Tetra)", explique Science et Avenir tandis que Le Monde pointe du doigt une pénurie croissante de BCG, le vaccin pour enfants contre la tuberculose.

Les vaccins pédiatriques se font donc de plus en plus rares et, dans un rapport paru en février 2015, le Haut Conseil de la santé publique estimait que les "tensions d’approvisionnement" et "ruptures de stock"  pourraient "subsister sur toute l’année 2015"

Face à la pénurie de ces vaccins, "il ne reste plus sur le marché qu'une seule solution: un cocktail de six vaccins injectés en même temps (diphtérie, tétanos, polio, coqueluche, haemophilus influenzae-B, hépatite-B)", expliquait déjà Europe-1 en mars. "Les laboratoires pharmaceutiques sont en partie responsables de cette pénurie de vaccins: ils privilégient, en effet, la fabrication de la formule à six vaccins", ajoutait la radio, précisant toutefois que "ce n'est pas la seule explication: la résurgence de l'épidémie de coqueluche ces deux dernières années aux Etats-Unis, en Grande Bretagne et encore en Australie ont mobilisé les labos qui travaillent déjà en flux tendus sur les autres types de vaccin. Le pic des demandes n'a donc pu être absorbé".

En effet, selon Le Monde, la pénurie de vaccins vient des besoins croissants de la population mondiale."Sanofi évoque une forte demande mondiale, et des difficultés dans la production des vaccins +qui se fait à flux tendu+. Le laboratoire GSK parle lui d’un changement de calendrier vaccinal de plusieurs pays, qui a fait grimper la demande sur ces vaccins", explique le quotidien.

Selon le pharmacien Issam Bouha, ces ruptures de stock sont le résultat d’un "dysfonctionnement organisé". D’après lui, les laboratoires limiteraient volontairement le nombre de boîtes mises à disposition des grossistes pour les empêcher de vendre leurs médicaments à l’étranger.

Si la future loi de santé de Marisol Touraine, votée en avril à l’Assemblée et qui sera discutée en septembre au Sénat, prévoit de mieux encadrer la disponibilité des médicaments en France, cela ne concernera que les "médicaments d’intérêt thérapeutique majeur", dénonce Le Parisien. Autrement dit: les médicaments dont l’absence sur le marché pourrait être gravement préjudiciable au patient.

Parmi lesquels, les anticancéreux, les anesthésiques généraux, les antirétroviraux et les antibiotiques. Selon le projet de loi, les laboratoires devront donc constituer des stocks pour limiter autant que possible les ruptures d'approvisionnement. Et pour les médicaments ne traitant pas de maladies graves, il existe "des alternatives", assure dans Le Parisien Dominique Debourges, responsable du pôle contrôle du marché à l'ANSM: soit en important des médicaments de l'étranger soit en les remplaçant par des produits similaires. 

 

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