La SPA lance une guerre judiciaire contre la corrida et autres "tortionnaires des bêtes"

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Par AFP
Publié le 09 novembre 2017 - 15:58
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Une corrida à Beziers, lors de la féria, le 15 août 2008
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© PASCAL GUYOT / AFP/Archives
Une corrida à Beziers, lors de la féria, le 15 août 2008
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La SPA a lancé jeudi une guerre judiciaire contre la corrida en déposant plainte à Paris pour "sévices graves et actes de cruauté" envers les taureaux et les chevaux visant les toreros, les organisateurs et les municipalités qui les autorisent, a-t-elle annoncé jeudi lors d'une conférence de presse.

Présidente de la SPA, Natacha Harry a décidé de "s'engager de manière énergique sur un grand plan d'actions judiciaires contre les tortionnaires des bêtes" pour "donner un coup d'accélérateur à la lutte contre les maltraitances animales sous toutes ses formes, comme la corrida qui met en spectacle la souffrance animale pour divertir les êtres humains".

"Les affichages, les pétitions, le travail que l'on fait auprès des politiques ont montré leurs limites. Nous allons donc agir sur un plan judiciaire pour faire évoluer la législation en France et nous commençons par la corrida qui perdure dans 10 départements français au titre d'une exception culturelle", a-t-elle déclaré.

Ce plan d'actions judiciaires s'appuie sur le statut des animaux reconnu depuis 2015 dans le Code civil comme des êtres vivants doués de sensibilité, a expliqué Eric Gaftarnik, secrétaire général de la SPA.

"La plainte que nous avons déposée concernant la corrida sera suivie d'autres actions judiciaires, comme des citations directes. Dans ce cadre nous attaquerons directement les organisateurs de corridas lorsqu'elles se produiront, à savoir les municipalités, les sociétés organisatrices, les toreros", a-t-il dit précisant "travailler en collaboration avec la Flac" (Fédération des luttes pour l'abolition de la corrida).

Dans les neuf mois à venir, la SPA mènera des actions judiciaires sur quatre grands thèmes : les animaux de divertissement (corrida, chasse à courre, cirque) ; d'élevage (animaux destinés à l'abattoir et ceux tués pour la fourrure) ; d'expérimentation et enfin l'animal domestique, avec l'espoir qu'il soit reconnu comme "une personnalité juridique ou technique".

Concernant les animaux d'élevage et leur abattage avec ou sans étourdissement, la SPA mènera ses actions devant les juridictions européennes "en concertation et en accord" avec des associations de consommateurs. Son objectif est que le consommateur soit informé de la méthode d'abattage.

"Nous avons la conviction que c'est par ces actions judiciaires menée en France et à l'étranger que nous ferons changer la loi. La machine est lancée. On espère que l'opinion publique fera vivre le débat et que nous obtiendrons une vraie législation sur la condition animale en France", a conclu Eric Gaftarnik.

Dans un communiqué à l'AFP, le président de l'Observatoire national des cultures taurines (ONCT), André Viard a dénoncé une "opération de communication ridicule" qui a pour objet, selon lui, de "détourner l'attention des problèmes récurrents de la SPA à qui la Cour des comptes ne cesse de demander d'améliorer les conditions d'accueil des animaux qu'elle prend en charge", ainsi que de "rendre sa gestion plus transparente".

"La tauromachie, ou course de taureau, ou +corrida de toros+ en espagnol, est une activité règlementée dans un cadre précis que le Conseil constitutionnel a jugé conforme à la Constitution", ajoute M. Viard.

"Moins de 10% des animaux élevés dans les élevages de toros combattent dans les arènes tandis que 65% des animaux domestiques confiés à la SPA sont euthanasiés. Cela représente moins de 1.000 toros et environ 150.000 chiens et chats", accuse-t-il.

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