Le fisc utilisera les algorithmes et images de Google pour repérer vos piscines non-déclarées
Alors que les GAFA sont adeptes de menacer le fisc français lorsqu'il leur soumet des taxes, Google joint ses forces à celles de l'administration fiscale pour traquer les particuliers. Le géant américain s’est associé à la DGFIP (Direction générale des finances publiques) pour leur proposer d’utiliser non-seulement les images de Google Street View, logiciel qui permet à n’importe qui d’accéder à une vue aérienne, mais également de s’appuyer sur les algorithmes développés par l’entreprise fondée par Larry Page et Sergey Brin. Ces algorithmes permettent à partir des images ainsi que des déclarations de propriétés de piscines, de trouver quels patrimoines ont été non-déclarés ou partiellement déclarés.
Une intrusion dans la vie de la population française au prétexte de faciliter la mission des agents du fisc et de « garantir une meilleure fiabilité des bases de la fiscalité directe locale ». Pour cela, la DGFiP annonce qu’elle aura recours « recours aux technologies innovantes d’intelligence artificielle et de big data ».
De son côté, le géant américain a tenté de rassurer en expliquant qu’il se « limitera seulement à fournir ces outils au fisc français », selon le Figaro. Une affirmation qui rappelle l’affaire Snowden : en 2013, l’information de la CIA révélait que les services de renseignement américains mentaient en disant « nous n’utilisons pas les réseaux sociaux pour nos recherches d’informations », ce qui était faux, Facebook autre membre des GAFAM, était utilisé par la CIA.
Ce procédé n’est pas nouveau pour le fisc français. En 2019, trois départements avaient eu recours à la société privée de conseil, Accenture, celle-ci s’appuyait également sur des photos de Google Street View. La Drôme, la Charente-Maritime, et les Alpes-Maritimes, ces départements en question avaient eu une expérience positive du point de vue des agents des impôts : dès les premières semaines, Accenture recense près de 3000 piscines non-déclarées ou non-correctement déclarées.
De quoi s'interroger sur les limites de la vie privée : une piscine installée à l’intérieur d’une propriété privée fait partie doit-elle être soumise à la curiosité de la puissance publique ? S'il paraît légitime qu'il y ait des contrôles, jusqu'où peut aller cette intrusion, et la collaboration avec les géants du numérique ne risque-t-elle pas de faire sauter toutes les limites ? Dans un entretien pour France Soir, l’avocat Alexandre Lazarègue rappelait un principe de base, essentiel : "la vie privée est faite pour rester cachée".
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