Google et les droits de la presse : une amende record de 500 millions d’euros
Ce jour, l’autorité de la concurrence inflige à Google une amende de 500 millions d’euros pour non respect de plusieurs décisions prononcées en avril 2020 relatives aux droits voisins du droit d'auteur. La société Google a fait la sourde oreille depuis plus d’un an et la sanction est tombée.
Qu’est-il demandé à Google ?
Dans ses services proposés aux internautes, comme par exemple dans son moteur de recherche, Google utilise depuis de nombreuses années une partie des contenus produits par des éditeurs, médias et agences de presse français, sans aucune contrepartie. Il est demandé à Google de proposer une offre de rémunération aux éditeurs pour l’utilisation de leurs contenus protégés aux noms des droits d’auteurs.
L’autorité ajoute que si cela n’est pas fait dans un délai de deux mois, Google se verra infliger des astreintes pouvant atteindre jusqu’à 900 000 euros par jour de retard. La plainte initiale émane du syndicat des éditeurs de presse magazine, de l’alliance de presse d’information générale, et de l’Agence France Presse. Elle fait suite à la loi du 24 juillet 2019 tendant à créer un droit voisin au profit des agences et des éditeurs de presse.
Les principales injonctions sont les suivantes :
- négocier de bonne foi selon des critères objectifs, transparents et non discriminatoires.
- communiquer aux éditeurs les informations nécessaires à une évaluation transparente de la rémunération due.
- neutralité sur les modalités d’indexation, de classement et de présentation des contenus protégés des éditeurs et agences de presse sur les services de Google au cours des négociations relatives aux droits voisins.
- neutralité des négociations relatives aux droits voisins vis-à-vis de toute autre relation économique qu’entretiendrait Google avec les éditeurs et agences de presse.
#Droitsvoisins l’Autorité inflige à @Google 1 sanction de 500M€ pour non respect de plusieurs injonctions prononcées à son encontre en avril 2020. Google devra se conformer aux injonctions prévues, sous peine d’astreintes pouvant atteindre 900 000€/jour https://t.co/UlUPMJJHsb pic.twitter.com/AFAK0HT0jP
— Autorité de la Concurrence (@Adlc_) July 13, 2021
La note est salée pour Google, et fera date, ce qui pousse certaines personnes à se demander si les autorités auront le pouvoir de la faire réellement exécuter.
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.