Loi alimentation : les pailles et touillettes en plastique bientôt interdites ?

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Par Isabel MALSANG - Paris (AFP)
Publié le 12 septembre 2018 - 16:25
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Après les sacs à usage unique, les touillettes pour le café et les pailles, qui finissent par gonfler les continents de plastique dans les océans, pourraient être interdits en France à partir du 1er j
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© Olivier MORIN / AFP/Archives
Après les sacs à usage unique, les touillettes pour le café et les pailles, qui finissent par gonfler les continents de plastique dans les océans, pourraient être interdits.
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Après les sacs à usage unique, les touillettes pour le café et les pailles qui finissent par gonfler les continents de plastique dans les océans pourraient être interdites en France à partir du 1er janvier 2020.

Dans le cadre de la guerre aux objets en plastique à usage unique, la loi Alimentation et Agriculture examinée cette semaine en nouvelle lecture à l'Assemblée nationale prévoit trois dispositions interdisant ou restreignant leur usage dans le secteur alimentaire. Les bouteilles d'eau et les barquettes sont également dans le collimateur.

S'il est voté, le premier alinéa de l'article 11-ter prévoit ainsi l'interdiction des pailles et mélangeurs en plastique dans la restauration, les cantines, la vente à emporter et les commerces alimentaires, a indiqué le ministère de l'Agriculture, qui pilote le projet de loi.

Une deuxième mesure prévoit d'autoriser les collectivités locales qui le souhaitent à lancer des expérimentations de trois ans portant sur l'interdiction "des contenants alimentaires de cuisson, de réchauffe et de service en plastique".

Cela toucherait la restauration collective, les établissements scolaires, les cantines universitaires, les hôpitaux, les maisons de retraite ou les services à domicile.

Des amendements ont été déposés, notamment pour l'élargir aux couverts et plateaux en plastique. La députée LREM des Hauts-de-Seine Laurianne Rossi, auteur d'un des amendements, a ainsi accolé le mot-clé #cantinesansplastique à son texte, cosigné par 123 députés, au nom notamment de la lutte contre les perturbateurs endocriniens.

- Plusieurs villes déjà engagées -

Plusieurs villes comme Strasbourg, les Sables d'Olonne, Montrouge ou encore Montpellier se sont déjà engagées pour réduire l'utilisation de barquettes en plastique dans la restauration scolaire.

Pour l'heure, le gouvernement semble préférer le lancement d'expérimentations plutôt qu'une généralisation immédiate.

Cela laissera ainsi du temps pour réfléchir aux nombreuses adaptations nécessaires en termes d'organisation, pour le lavage et le stockage de la vaisselle notamment, et de conditions de travail des personnels. La porcelaine et le verre sont en effet plus lourds à transporter que le plastique, a fait valoir une source au ministère de l'Agriculture.

Troisième sujet, l'interdiction des bouteilles d'eau en plastique dans les cantines scolaires pourrait prendre effet aussi le 1er janvier 2020, si le texte est adopté en l'état.

Cette interdiction ne toucherait pas les collectivités non desservies en eau potable, ni les sorties scolaires, a toutefois précisé une source gouvernementale.

Les trois sujets sont susceptibles d'évoluer au cours des débats parlementaires. D'autant qu'ils suscitent parfois des amendements contradictoires au sein d'une même famille politique. Ainsi un amendement LR demande l'extension de l'interdiction des bouteilles en plastique à toutes les cantines, pas uniquement scolaires. Alors qu'un autre demande la suppression de l'interdiction.

La réaction des industriels du plastique manquait encore au milieu de la cacophonie des lobbies qui s'affrontent depuis des mois sur la loi: industriels de la chimie (pesticides), semenciers, coopératives, distributeurs, industriels de l'agroalimentaire, associations environnementales, de défense des animaux, agriculteurs et associations de consommateurs...

La Fédération européenne PlasticsEurope a dénoncé en juin la "stigmatisation de certains articles en plastique" après la guerre aux objets en plastique à usage unique déclarée en mai par la Commission européenne.

Elle rejette le problème environnemental d'abord sur le comportement des consommateurs et sur une gestion "pas suffisamment performante" de la collecte des déchets.

Pour sa part, la France a lancé le chantier depuis 2015, lorsque Ségolène Royal a obtenu l'interdiction des sacs en plastique à usage unique.

La loi biodiversité en 2016 et des mesures réglementaires sur l'économie circulaire en 2018 ont ensuite sonné le glas des coton-tiges, assiettes, gobelets, tasses, verres, contenants en polystyrène expansé et micro-billes dans les cosmétiques, qui seront tous interdits à partir du 1er janvier 2020, a rappelé mardi le secrétariat d'Etat à la Transition écologique, qui a par ailleurs lancé en juillet une "mission Océans", chargée de réfléchir à tous les autres plastiques.

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