Médecine : un tiers des étudiants seraient dopés aux stimulants

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AZ
Publié le 26 août 2015 - 11:17
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Un étudiant allemand en Erasmus.
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©Paul Hackett/Reuters
Un tiers des étudiants en médecine utiliseraient des produits (licites ou illicites) pour booster leurs performances.
©Paul Hackett/Reuters
Selon une étude à paraître prochainement, un tiers des étudiants en médecine utilisent des produits (licites ou illicites) pour booster leurs performances, notamment lors des concours. Parmi eux, 5,2% avouent avoir déjà consommé des drogues comme la cocaïne ou l’ecstasy.

Soumises à de très fortes pressions, certaines personnes sont prêtes à tout pour améliorer leurs performances. C’est le cas de nombreux étudiants en médecine. Selon une enquête française à paraître prochainement et relayée lundi 25 par Le Monde, un tiers d’entre eux disent avoir déjà pris des psychostimulants (hors café et vitamine C) dans leur vie pour augmenter ou améliorer leur vigilance. Caféine concentrée, corticoïdes, cocaïne, boissons énergisantes: tout est bon pour être au meilleur de sa forme.

Conduite par les psychiatres et chercheurs Guillaume Fond et Philippe Domenech du groupe hospitalier Henri-Mondor à Créteil (Val-de-Marne), cette étude, menée en France auprès de 1.700 "carabins" ou jeunes diplômés, est pour le moins inquiétante. Dans le détail, 30% des personnes interrogées déclarent avoir déjà eu recours à des produits en vente libre comme le Guronsan (mélange de caféine concentrée et de vitamine C) ou des boissons énergisantes à la caféine.

Plus inquiétant, presque 7% d’entre eux indiquent avoir eu recours à des psychostimulants délivrés sur ordonnance tels que les corticoïdes (hormone naturelle utilisée pour accroître la vigilance), le méthylphénidate (commercialisé sous le nom ritaline et inscrit sur la liste des stupéfiants) ou encore le Modafinil (traitement de la narcolepsie). Ces produits, souvent détournés de l’usage pour lequel ils sont commercialisés, ne sont pas sans risque. Les corticoïdes par exemple peuvent provoquer des troubles allant de la fragilité osseuse à l’insomnie en passant par l’insuffisance surrénalienne et l’hypercholestérolémie. Enfin, 5,2% des étudiants ont avoué avoir déjà consommé des substances illicites: des dérivés d’amphétamines comme l’ecstasy ou la cocaïne.

Deux périodes seraient ainsi propices à l’usage de psychostimulants. "Notre étude suggère que les comportements de consommation  de psychostimulants sont très fortement influencées par les rythmes académiques des études médicales, et notamment les deux grands examens, en première (concours) et en sixième année", ont expliqué les auteurs de l’étude avant d’ajouter: "le type de psychostimulant dépend, lui, de l'accessibilité au produit". Pour eux, la motivation première des étudiants est la recherche de la vigilance. Mais "l’augmentation de la concentration et de la mémoire arrive autour de 50%, ce qui reste énorme", a précisé Guillaume Fond, l’un des responsables de l’étude.

 

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