Peur d'aller au travail ? Les conseils pour retrouver la sérénité
Qu’est-ce que l’angoisse du dimanche soir? Peut-être la crainte de retourner travailler et l’impression que, quel que soit le temps que vous passiez à votre "job", il semble vous prendre celui que vous voudriez consacrer à vous recentrer sur vous-même. Par conséquent, le travail devient votre pire ennemi et votre source d’angoisse. Cependant, il peut aussi devenir votre meilleur ami. Sauf cas particulier, votre approche de la situation peut changer selon la façon dont vous abordez les choses.
Il est de bon ton de râler, d’aller travailler et de rabâcher le fameux "métro, boulot, dodo", complainte très connue de tous ceux qui abordent le début de semaine. Il y a en effet la pénibilité de l’emploi, des contraintes qui peuvent varier d’un poste à un autre mais il faut peut-être commencer à se dire que la pire des pénibilités de l’emploi est de ne pas en avoir!
Il faut se poser la question, dans le cadre de son travail, si une fois sur place vous ressentez de l’ennui, du harcèlement ou peut-être de la démotivation. Vous devez gagner votre vie et votre indépendance, alors on relève les manches, on ouvre son esprit et on réfléchit ensemble sur la façon de trouver une certaine sérénité au travail. Comment être le plus heureux possible en travaillant? Chassez ces rêves d’enfant pendant la journée, ceux dans lesquels vous étiez "pop star", si vous ne l’êtes pas encore, pensez-y la nuit ou le week-end. Cela fait toujours du bien mais il faut faire également avec la réalité.
Quelle a été votre vocation de départ? Peu importe, les vocations se créent sur des repères: un parent malade vous a donné envie d’être médecin; une famille ruinée par une escroquerie donnera au jeune enfant l’envie d’être juge ou avocat. Adolescent on se construit par analogie ou par opposition à une personne ou une famille. La question de la vocation peut vous indiquer des pistes sur lesquelles réfléchir, sur votre parcours présent et vos envies futures. Cela vous donnera une perspective qui diminuera dans un premier temps vos angoisses car s’il y a bien un fléau qui pousse à toutes les saisons c’est bien celui du stress et, à ce titre, il faut composer avec avant de s’en débarrasser.
Il est essentiel de lister ce que vous allez faire pour améliorer votre situation. Il y a toujours des choses plus ou moins agréables dans ce que vous faites au quotidien: vous allez donc catégoriser les tâches afin de les rendre "visibles" à votre esprit. C’est pourquoi vous allez faire deux colonnes: intéressant et fastidieux. N’oubliez pas la case intéressante, c’est la plus importante des deux. Préférez-vous travailler seul(e) ou au contraire en binôme? Que vous soyez en poste ou en recherche d’emploi, posez-vous cette question car travailler seul(e) peut devenir vite monotone. Quelles sont vos activités les plus intéressantes? Celles qui vous motivent et celles que vous trouvez fastidieuses. Aimez-vous les relations publiques? Le travail solitaire? Etc.
Un lieu de travail est une forêt amazonienne à risque: il faut donc vous trouver des alliés, travailler en groupe est souvent plus efficace et vous pourrez vous reposer sur des personnes qui partagent les mêmes craintes ou les mêmes envies. Etre entouré et échanger est essentiel. Ne laissez pas passer les vacances ou les RTT auxquelles vous avez droit, ce sont vos seuls moments de vraie récupération. Privilégiez le grand air - forêt, montagne, plage - et une fois reposé(e), n’hésitez pas à faire le point sur votre carrière.
Il existe des opportunités que vous ne voyez peut-être pas, simplement parce que vous manquez de motivations: ne les évitez pas et saisissez les! Faites à nouveau deux colonnes: d’un côté "mes forces au travail", de l’autre "mes faiblesses au travail". Ainsi, vous saurez immédiatement ce que vous devez renforcer et cela redonnera vie à une motivation parfois rongée par la routine. Mettez en avant ces points forts afin qu’ils apparaissent dans votre fiche de poste et que vous soyez sollicité principalement sur ceux-ci. N’hésitez pas à demander à rencontrer régulièrement votre hiérarchie afin de faire des points sur la situation et de comprendre son attente vous concernant. C’est bien devant cette motivation à aller encore plus loin dans ce que vous savez faire que de nouvelles missions pourront vous être confiées.
Que vous ayez fait des études supérieures ou non, ne négligez jamais une proposition de formation ou de stage. Apprendre est une source de bien-être qui vous donnera confiance en vous. Une mise à jour de vos connaissances vous fera gagner en efficacité. Prenez vos marques et soyez le/la plus organisé(e) possible: bureau impeccable, fiches, notes, relances. Vous économiserez un temps fou en ne cherchant pas tous les jours les mêmes documents ou tableurs.
Ne laissez pas certains problèmes envahir votre quotidien au travail. Si vous sentez qu’il y a un problème avec un collègue ou avec votre hiérarchie, cherchez immédiatement à comprendre ce qu’il se passe en dialoguant avec des personnes qui pourront vous aider à régler le problème: s’il existe un problème avec un collègue, voyez-le en tête à tête, s’il s’agit de votre hiérarchie ne voyez que votre hiérarchie. Privilégiez la diplomatie et la communication car parfois ces "dysfonctionnements" envahissent votre vie privée, il faut pouvoir les régler rapidement.
Apprenez à dire non! A 21h, vous êtes attendu(e), même si pour telle ou telle raison votre supérieur tente de vous flatter en mettant en avant votre rôle "indispensable" sur un travail de dernière minute. Cherchez à évoluer dans votre poste ou dans votre entreprise visez toujours plus loin et plus haut sans vous oublier. Si toutefois, votre malaise au travail persiste, n’hésitez pas à revenir à votre liste de départ afin de déterminer un projet de vie en adéquation avec vos envies.
Cet article a été rédigé par Rodolphe Oppenheimer, psychanalyste (http://www.psy-92.fr/). Son dernier ouvrage, Peurs, angoisses, phobies, par ici la sortie! (Ed. Marie B) est disponible en librairie depuis le 15 novembre.
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