Pollution : les cheminées sont-elles aussi nocives que le trafic routier ?
A force d'entendre tout et n'importe quoi, on se sait plus qui croire. La bataille des chiffres a été relancée, ce mardi matin, par la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal. Cette dernière a annoncé vouloir revenir sur l'interdiction des feux de cheminée à Paris et dans 434 communes d'Ile-de-France au 1er janvier 2015.
Les services régionaux en charge de l'environnement et de l'énergie (DRIEE) assurent que la chauffe au bois en agglomération parisienne pollue autant que le trafic routier, ce qui a entraîné cette décision préfectorale d'interdiction des cheminées non équipées d'inserts (caisson métallique). Une décision que la ministre a qualifiée d'"excessive" et de "ridicule": "je vais faire changer cette décision qui ne va pas dans le bon sens", a-t-elle déclaré sur France-2.
Mais comment savoir qui dit vrai? Les chiffres les plus probants se trouvent dans un rapport d'Airparif, datant de 2011. Les sources d'émissions de particules fines ont été relevées à plusieurs endroits de l'agglomération parisienne, entre septembre 2009 et septembre 2010. Et les chiffres sont très différents d'un lieu à un autre. Aux abords du périphérique, le trafic routier représente ainsi 44% des émissions de particules fines, contre seulement 4% pour la chauffe au bois. Toutefois, lorsque l'on s'éloigne du périphérique, et que l'on s'enfonce dans la zone urbaine, la donne change: le trafic routier tombe à 8% tandis que le chauffage au bois monte à 7%.
Les services régionaux en charge de l'environnement et de l'énergie doivent ainsi se baser sur la deuxième formule tandis que Ségolène Royal, elle, sur les données prises sur le périphérique. Même chose pour l'association UFC Que choisir, qui affirme que 44% des émissions viennent des voitures et 4% du chauffage à bois.
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