Pourquoi dit-on que Paris est la capitale de la mode ?
La mode, la mode, la mode. Des siècles d’histoires et de tendances. Les Fashion Week (semaine de la mode) les plus connues ont lieu à Paris, Milan, Londres et New York mais il en existe partout dans le monde, avec des villes africaines et asiatiques qui connaissent un bel essor. Malgré cette diversité, Paris -qui accueille la Semaine du prêt-à-porter à partir de ce lundi 27 septembre et jusqu'au 5 octoobre- reste dans l’esprit de beaucoup la capitale historique et symbolique de la mode et du luxe. Mais, d’où vient cette élogieuse appellation? Paris, Ville Lumière, de l’amour… et de la mode? Voilà qui a de quoi rendre jalouses les autres capitales.
C’est sous le règne du roi Louis XIV, le Roi-Soleil, que Paris commença à influencer ses voisins. Pour Louis XIV, rien n’avait plus d’importance que l’apparence pour épater ses ennemis. A Versailles, tout n’était que luxe et volupté et les habits du roi et de sa cour ne dérogeaient pas à la règle. Il avait ainsi pour habitude de faire venir les meilleurs tailleurs pour habiller les nobles de sa Cour.
La première maison de haute couture fut créée des décennies plus tard, en 1858, par Charles Frederick Worth. Cet homme, considéré comme un pionnier dans le monde de la mode, a aussi été le premier à innover en matière de techniques commerciales. Il instaura le principe des défilés de mode et des collections, afin de créer une attente chez ses clients.
Paris a alors connu une ascension flamboyante et comptait déjà 300.000 couturiers en 1910. La Ville Lumière se plaçait alors en position de force face à la concurrence dans ce domaine, car des acheteurs du monde entier se déplaçaient pour leurs séances shopping. Même dans une France d’après-guerre fragilisée, la mode représentait 15% des exportations françaises en 1920.
Le succès continu de Paris au XXe siècle est dû en grande partie à ses créateurs, qui ont su innover et révolutionner les tendances. Ainsi, Coco Chanel démocratisa les tailleurs chez les femmes mais est aussi connue pour sa veste en tweed; Yves Saint Laurent provoqua avec son tailleur-pantalon pour femmes et l’invention de la minijupe; Jean Paul Gaultier lança une tendance qui à ce jour n’a pas pris fin, la marinière. Beaucoup d’autres peuvent encore être cités et, dans les années 1990, une fascination s’opéra autour de ces stylistes que la presse commençait à considérer comme des "people".
Paris n’a jamais cessé d’exercer son influence mais partage aujourd’hui son statut avec Londres, Milan, New York et même Tokyo. Certains critiquent l’omniprésence de ces maisons de haute couture dans les défilés car, érigées à un statut d'indétrônables, elles ne laissent que peu de place aux nouveaux créateurs, souvent obligés de s’affilier à une maison.
Mais aujourd’hui, avec la mondialisation, les marques n’ont plus vraiment de nationalités. La haute couture, sous l’emprise de la finance, ne permet plus d’identifier une maison à une capitale.
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