Emmanuel Macron, un président ordinaire, non essentiel, au mépris de la démocratie ?

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Xavier Azalbert, France-Soir
Publié le 16 mars 2023 - 19:30
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Macron
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F. Froger / Z9 pour France-Soir
Emmanuel Macron, en campagne électorale à Strasbourg, le 12 avril 2022.
F. Froger / Z9 pour France-Soir

BRÛLOT - N'en déplaise aux flatteurs professionnels qui le comparent à Louis XIV pour obtenir ses bonnes grâces, Emmanuel Macron a beau se prendre pour le Roi Soleil, il n'est en réalité pas très brillant. Notre golden boy a cependant une excuse. Son talon d’Achille, c’est son ego. Il se prend pour un petit génie. Et tous les médias aux ordres, experts et éditorialistes, à l’instar de tout son entourage, lui renvoient cette image. Devenu le plus jeune président de France de l’Histoire - si l’on met de côté le couronnement de Napoléon 1er à 35 ans - Emmanuel (premier et deuxième mandat) s'en nourrit avec une boulimie narcissique.

Cette indigestion de flatteries et de courbettes amuse au moins les observateurs extérieurs non alignés et les esprits objectifs non-soumis. Elle ferait même sourire si l’exercice du pouvoir, sa fonction même, n’était pas dans une situation si piteuse. Fragilisé actuellement tant sur la scène nationale qu’internationale, l’homme commence à être usé, à vieillir. Non seulement sa très controversée réforme des retraites a besoin d'une énième utilisation d'un article 49 alinéa 3 pour retrouver de la vigueur, mais en plus il se profile devant lui une gigantesque série en cours d’affaires judiciaires : en seulement six ans, ces dernières ont secoué la Macronie bien plus que toutes les autres familles politiques l’ont été, elles, en plusieurs décennies.  

Vulnérable, l’homme est calomnié de toute part : le Tout-Paris évoque une dépression, des addictions, des petites histoires de mœurs… Calomnies ! Probablement des ragots de jaloux, d’aigris... N’aidons pas à peindre ce tableau d’une lente décadence évoquée, laissons l’histoire faire son chemin. Pourtant, ces bruits ne viendraient pas des éconduits et des bannis de la Cour élyséenne. Il s'agirait de détracteurs contigus, ou presque, de sa Majesté Emmanuel. Comment expliquer cette étrangeté ? Comme pour sa superbe présidentielle, le miroir déformant des médias a renvoyé l’image fausse d’une famille politique unie et soudée. En fait, celle-ci a été créée de toutes pièces. Voilà qui attire les opportunistes.  

Combien de ses actuels lieutenants avaient critiqué si terriblement le président avant qu’ils ne comprennent que la poursuite de leurs carrières ne dépend que de lui ? Souvenons-nous par exemple des propos de Bruno Lemaire. Quand Emmanuel Macron a lancé En Marche en 2016, devenu son éternel ministre de l'économie et des finances depuis mai 2017, lançait : 

« Emmanuel Macron, c'est une coquille vide. »

Avait-il vu juste, pour une fois, n’ayant pas encore l’idée à ce moment précis que l’actuel occupant de l’Élysée puisse investir les lieux ? Quelques mois plus tard, Bruno se ralliait à Emmanuel, dans une complète soumission. Mais l’artificiel ne dure qu’un temps. Il paraît alors logique alors que Macron, monarque du 49.3, a grandement écorné son image. Trop de positions irrespectueuses ont été prises par son gouvernement d'exécutants envers les Français. Elles virent à l’imposture. 

Dans « Mon nom est personne », Henri Fonda, alias Jack Bauregard, dit ceci à un Terence Hill dont le personnage (le héros), lui, n'a pas de nom (d'où le titre du film) : 

« Tu brilles comme un miroir de bordel. »

Car celui-ci ne fait que perpétuellement chercher la lumière, d’une façon presque pathologique. Quant à la France, est-elle devenue un bordel sans nom sous Emmanuel Macron ? 

Le Sénateur Houpert paraît bel et bien appuyer cette idée dans un tweet sans concession, à propos du passage en force de la réforme des retraites :

Un constat en partie partagé par Gilles Platret, maire LR de Chalon-sur-Saône : 

Du côté de l'étranger, ce n’est pas non plus Chris Bickerton, professeur de politique à la célèbre université de Cambridge, qui contredit ces propos. En 2017, il défraie la chronique dans une tribune dans le New York Times en affirmant que Macron serait le prochain président raté. Il avait confirmé cette vision dans une interview à France-Soir, en estimant que le Macronisme est encore « une forme indéfinie et imprécise de la politique », qui ne se connecte pas correctement avec la société française. 

Nous sommes là encore très loin de la réponse qu'attendent légitimement les Français à leurs problèmes. D'une nation qui jadis éclairait le monde, le pays des Lumières en est aujourd'hui la risée.

Nous avons encore en tête l’image questionnable du chef de l'État, lors de la finale de la Coupe du monde de football. Celle d'un homme faussement enjoué, nullement passionné. Est-ce ainsi que doit se comporter le président de la République française ? Ou est-ce plutôt là, hélas le comportement d'un citoyen lambda, d'un supporter surexcité, à tel point que certains osent se poser la question de la source d'une telle agitation ?

Il faut insister. Emmanuel Macron était tout simplement là au bon moment et au bon endroit. Et s'il a été choisi par ceux qui l'ont mis en place, ce n'est pas pour les prétendues qualités que la presse lui prête. Mais pour ses défauts. Ces sortes de travers aux principaux desquels figure le zèle viscéral dont il continue de faire montre, pour ce qui est de suivre sans scrupule ni tressaillir (malgré la pression grandissante de la rue), les instructions qui lui ont été données par ceux que d'autres nomment « commanditaires ».

Leur envie ? Se voir transférer ,en un temps record, le patrimoine d’une poignée d’individus, les 67 millions de Français que nous sommes. Un transfert opéré au préjudice également de notre industrie, de notre agriculture, de nos infrastructures et de tous nos services publics sans exception. Un Mozart de la finance ? Que nenni ! Un bon exécutant plein d'aplomb, au service d'un plan bien plus large que le melon pharaonique dont il s’est affublé depuis son élection. Et pire encore depuis sa réélection.

Oui. L'ovni Macron a été lancé à cet effet scélérat, pile à un moment où les Français ne croient plus du tout en la politique. Et qui débouche sur une saturation plus que palpable, physique. Soit-disant ni de droite, ni de gauche, et surtout sans programme, il était, à cet instant T, le candidat idéal. Avec un programme (oui Emmanuel Macron en a bien un) : finir le boulot.

Son programme, c’est la dégénérescence publique, en toute matière institutionnalisée, imposée au peuple et aux élites par l'Éducation nationale et les grandes écoles qui ont perdu leur(s) valeur(s), par la télévision poubelle, mais aussi du fait de l'intronisation de sous-cultures sans âme, d'un internet capharnaüm car non régulé, de l'acceptation du cannabis pour les jeunes laissés désœuvrés et sans perspective, etc. 

Si l’on pouvait déjà se poser la question de la destruction de la maison France, déjà bien entamée sous les mandats de Sarkozy ou de Hollande, Emmanuel Macron est sans aucun doute le pire de tous les présidents qui semblent ne pas aimer notre pays. Avec zèle et détermination, il brutalise, casse, multiplie les 49.3, sidère, afflige, force. 

Mais il ne trompe plus grand monde. Complètement déconnecté de la réalité du terrain, Macron est un homme tout à fait ordinaire en somme, peu essentiel, qui aime surtout mépriser et oublier les ressorts habituels de la démocratie.

Ah, si son ego hypertrophié à l'extrême pouvait le pousser, face à des sondages d’opinion de plus en plus au ras des pâquerettes, à se retirer tout bonnement… Au motif que la France ne le mérite pas, bien sûr !

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