L'instruction publique
EDITO - Les détracteurs de ce qu'est devenue l'Education nationale aujourd'hui avancent à son sujet que, lorsqu'elle s'appelait encore Instruction publique, ces propos de l’écrivain Louis-Ferdinand Céline étaient très franchement exagérés :
"L’école n’élève personne aux nues, elle mutile, elle châtre. Elle ne crée pas des hommes ailés, des âmes qui dansent, elle fabrique des sous-hommes rampants qui s’intéressent plus qu’à quatre pattes, de boutiffes en égouts secrets, de boîtes à ordures en eaux grasses."
En effet, à l'époque de l'Instruction publique, la France s'employait davantage à doter les enfants de la République d’un savoir indispensable pour que chacun d'eux puisse réussir socialement, économiquement, professionnellement et en tant que citoyen responsable et fier d'être Français, d'une part, et d'autre part à ce que tous les enfants de la République tirent la France vers le haut. Ils l’ont amenée au sommet du monde dans de très nombreux domaines après-guerre (aéronautique, transport ferroviaire, industrie militaire, etc.), à l’époque bénie des Trente Glorieuses, où l’ascenseur social n’avait pas encore connu de grande panne.
Malheureusement, force est de le constater, Charles Gave est loin d'avoir totalement tort quand il affirme que la boussole (devenue folle ?) de l'Éducation nationale pointe à l’opposé de cette mission.
La faute à qui ? "Aux délires des élus encore une fois déconnectés de la réalité."
Tel est le commentaire qui a été apporté par un lecteur de France-Soir, dans un message posté en commentaire de l'édito que j'ai publié sur l'état de notre système actuel, le manque de préparation des jeunes pour affronter au mieux l’avenir, et pour que leur pays l’affronte lui-même au mieux.
« Et tant mieux ! » a-t-il ajouté au sujet de cette déconnexion des élus de la réalité, une déconnexion que de plus en plus de citoyens en âge de voter jugent patente.
Peut-on véritablement affirmer qu'ils n'ont pas raison ?
Je suis d'accord avec vous, cher ami lecteur qui poursuivez ainsi votre message :
"Heureusement, beaucoup de professeurs, fonctionnaires, infirmiers, CPE, recteurs d'académie, travaillent très activement sur les vrais sujets sur le terrain."
Et j'accède donc à votre requête ainsi formulée : "Sans te commander, pourrais-tu ajouter un article de félicitations pour leur travail ? "
Les félicitations qu'il convient d'adresser à ces enseignants, ce lecteur les exprime parfaitement dans ce qui constitue le cœur de son message :
"Sur les programmes scolaires, il y a depuis plusieurs années un décalage avec les besoins d'aujourd'hui. Un exemple : rabâcher la Grande Guerre ou la Seconde guerre mondiale chaque année, de la primaire au collège, ceci alors que les conflits d'aujourd'hui n'ont plus rien à voir, n'est-il pas contre-productif ? Et il en est de même, j'imagine, pour les mathématiques, la physique, etc.
Un travail de fond est donc nécessaire pour conserver une pole position mondiale*.
Être enseignant est une vocation. Ce n'est pas une recherche de gains. Prendre soin des enseignants est à cet égard une évidence. J'ai essayé de mettre en place des actions de bien-être dans un lycée. Tu n’imagines pas les difficultés administratives rencontrées. Mais je n’ai pas dit mon dernier mot. Comme France-Soir, on avance. "
Bravo ! Néanmoins, j'ajoute ceci, moi aussi comme un cri du cœur : félicitons vivement les bons enseignants. Les vrais. Car oui, il en reste ! Et je ne dis pas cela parce que ma maman était prof de mathématiques, et qu'après des années de service à se battre pour que des élèves atteignent un niveau correct, elle a fini sa carrière dans une ZEP... avec une voiture fracassée l’année précédant la retraite.
Je vous dis cela également parce que j'en connais bien d'autres, des enseignants authentiques qui, comme elle, ont chevillée au corps et accrochée à l’âme l’idée de transmission. Donc encore une fois bravo et merci à toutes ces personnes.
* Du moins œuvrer pour raccrocher le bon wagon...
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