Vaccin : malaise chez les soignants français
Dans la campagne de vaccination qui a commencé en France, le gouvernement a choisi de suivre les recommandations de la Haute Autorité de Santé, publiées le 30 novembre 2020, à savoir : « protéger en priorité les plus vulnérables et ceux qui s’en occupent afin de diminuer les formes graves, les hospitalisations et les décès ». Voilà un choix qui pose problème et qui est révélateur d’un certain malaise chez les soignants français.
Le 9 juillet dernier, le Conseil scientifique COVID-19, présidé par le désormais célèbre Jean-François Delfraissy, avait placé au premier rang des personnes à vacciner avec une « priorité très élevée », l’ensemble des « personnels de santé », soit 1,8 million d’individus selon ses propres estimations.
Pourquoi avoir changé d’avis ?
L’Italie, quant à elle, a fait un choix conforme à cette stratégie : les médecins et personnels de santé, soit 1,4 million de personnes, seront les premiers à être vaccinés. Viendront ensuite les pensionnaires des résidences pour personnes âgées. En Allemagne et dans d’autres pays, on a choisi de vacciner à la fois personnes âgées et soignants.
Répétons la question : pourquoi la France a décidé d’envoyer combattre le feu viral des soldats sans casque ni armure, de faire sortir de la tranchée des « poilus » quasiment à poil comme au temps de la Grande Guerre ?
Tout le battage fait autour de Mauricette, la première Française à être vaccinée, ne fait que masquer le problème – c’est bien le cas de le dire. Sans compter que cette brave dame, livrée sans défense à la bouffetance médiatique, fait figure de cobaye humain.
Est-on est en train de nous refaire le coup des masques ? Lesquels au début de la pandémie étaient tout bêtement en rupture de stock, mais il fallait cacher cette faute géante de gestion de santé publique en prêchant que les masques ne servaient pratiquement en rien. De même aujourd'hui, il n’y aurait pas assez de doses de vaccins disponibles pour traiter à la fois les soignants et les personnes les plus vulnérables, mais pour masquer ce défaut d’approvisionnement, on réduit la cible des vaccinateurs aux seules personnes les plus vulnérables et à ceux qui s’en occupent.
Mais alors comment font nos voisins européens ? Ont-ils accès à davantage de doses ? Pourquoi ?
Une autre explication est encore plus prosaïque : notre personnel soignant, en grande majorité ne veut pas de ce vaccin. Il s’en méfie parce que ce vaccin n’est pas français, parce qu'il a été découvert trop vite, qu’on ne connaît pas ou peu ses effets secondaires, qu’il implique une logistique de réfrigération coûteuse, et dangereuse si elle est mise en défaut, qu’il faudra administrer une deuxième dose. Ou plus simplement parce que c’est un vaccin et que notre personnel se sent ou se croit immunisé par sa propre pratique. Du fait de cette réticence, le gouvernement n’a pas osé imposer la vaccination à l’ensemble des personnels de santé. Il n’aurait pas été obéi.
Mais si la majorité ces personnels refuse le vaccin, pourquoi diable les Français l’accepteraient-ils ?
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