L'avis Tranchant d'Alain : passeport vaccinal : ne pas baisser la garde !
Tel est pris qui croyait prendre. Alors que l'affaire avait été menée dans la plus parfaite opacité - on affirme même que des membres du gouvernement en auraient pris connaissance par la presse ! - le pouvoir a été contraint de faire marche arrière, au moins provisoirement.
Où était le président de la République ? A La Lanterne, d'où il continue à donner ordres et contre-ordres. Où était le Premier ministre, au nom de qui les projets de loi étaient présentés et, s'il vous plait, selon la procédure d'urgence ? Nul ne le sait. Courage, fuyons ! Amélie de Montchalin a donc été réquisitionnée pour aller expliquer, difficilement, sur CNews, que "le texte n'est pas du tout pour créer des pouvoirs exceptionnels pour le gouvernement, ni pour pérenniser l'état d'urgence, il est là pour renforcer notre gestion de crise".
Patatras ! A 20 heures et quelques minutes, les masques tombent. C'est le préposé aux mensonges qui est envoyé - pour quelques courtes phrases seulement- sur le plateau de TF1 : "La vaccination contre le coronavirus ne sera pas obligatoire, dit M. Véran. Le président de la République s'y est engagé, le Premier ministre également. J'ai eu l'occasion de le dire : le vaccin contre le coronavirus ne sera pas obligatoire, ni pour prendre un transport en commun, ni pour rentrer dans un restaurant, évidemment pour aller travailler. De quoi s'agit-il ? Il s'agit d'une manoeuvre polémique qui est née d'un tweet de la responsable du Front national ce matin, à propos d'un projet de loi, qui est un projet de loi qui répond à une demande des parlementaires".
Et le ministre de la Santé termine par cette phrase qui, elle, en dit long sur la vraie manoeuvre du pouvoir : "Dans le contexte que nous connaissons, le gouvernement va proposer de reporter le texte de plusieurs mois". Que l'on ne s'y méprenne pas ! Reporter ne veut pas dire abandonner le projet de loi. Un projet de loi dont la simple lecture révèle le mensonge d'Etat, cette technique si bien éprouvée depuis le début de la pandémie du coronavirus : "Le Premier ministre peut subordonner les déplacements des personnes, leur accès aux moyens de transport ou à certains lieux, ainsi que l'exercice de certaines activités à la présentation des résultats d'un test de dépistage établissant que la personne n'est pas affectée ou contaminée, au suivi d'un traitement préventif, y compris à l'administration d'un vaccin, ou d'un traitement curatif".
Si le Premier ministre peut subordonner les déplacements de personnes à l'administration d'un vaccin, c'est vraiment prendre les Françaises et les Français pour des imbéciles que de parler "d'une manoeuvre polémique de la responsable du Front national", et c'est se défausser piteusement que d'ajouter que "c'est un projet de loi qui répond à la demande de parlementaires".
D'ores et déjà, deux leçons sont à retenir de cet épisode qui n'est pas glorieux pour Emmanuel Macron et son gouvernement.
D'abord, il est clair qu'il est possible de faire reculer le pouvoir. Même si la classe politique, comme on dit, a été globalement bien faible sur le sujet. Où sont passés les défenseurs professionnels des libertés ? Où étaient les candidats potentiels à l'élection présidentielle de 2022 ?
Ensuite, il est évident que le moment n'est pas venu de baisser la garde. Le pouvoir est prêt à reprendre l'initiative dans "plusieurs mois", voire avant, de cette manière ou d'une autre, si cela lui paraît nécessaire à sa "gestion de crise".
Le combat pour la sauvegarde des libertés ne fait que commencer.
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