Les Contes de Ségur, revus et corrigés par O. Véran. Communication ou véritable réforme ?

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Nicole Delépine pour FranceSoir
Publié le 31 mai 2020 - 09:49
Mis à jour le 05 juin 2020 - 02:28
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TRIBUNE : Nicole est pédiatre oncologue. 

A la fin de l’épidémie de coronavirus qui a bouleversé nos vies plus que de raison, on hésite à choisir quel titre parmi les romans de Sophie Rostopchine correspondrait le mieux à la situation du Ségur de la Santé … « Après la pluie, le beau temps » ? Pas sûr, car l’éclaircie des rapports soignants-gouvernement ne semble avoir duré que le temps de quelques applaudissements du 20, d’un projet de médaille et basta. Fini, les paramédicaux n’ont même pas été invités aux entrevues prévues.  Alors plutôt « les mémoires d’un âne » ou les « deux nigauds » ? Chacun choisira qui peut bien être visé.

Bref, les titres de ces œuvres pour enfants correspondent bien à notre ressenti, tant nous sommes infantilisés depuis trois mois, en particulier devant cette crise sanitaire amplifiée, instrumentalisée pour obtenir notre sidération et l’absence totale de réaction de bon sens.

 

« Un bon petit diable »

Qu’attendons-nous de ce Grenelle de la santé qui ressemble déjà comme deux gouttes d’eau aux pseudo-concertations précédentes sur le dépistage du cancer du sein, ou sur la loi santé de Marisol Touraine en 1995 dont le rapporteur fut le ministre actuel de la Santé O. Véran et le conseiller, l’actuel directeur général de la santé (note 1). Rappelons qu’en clôture de la concertation sur la vaccination obligatoire, les décisions furent contraires aux conclusions des groupes de travail, ce qui entraina la démission tonitruante de son organisateur (note 2), Thomas Dietrich (note 3) ?

 

Première tromperie. Oubli des paramédicaux. Les héros sont-ils trop fatigués ?

Ça démarre fort. Le 25 mai coup d’envoi du Ségur de la santé, le gouvernement avait invité par visio-conférence de nombreuses organisations médicales et paramédicales, représentant l’ensemble du champ sanitaire et médico-social : organisations médicales, organisations et syndicats  du  champ infirmier (infirmiers salariés, infirmiers libéraux, infirmiers anesthésistes, infirmiers de bloc opératoire, infirmiers en pratique avancée, cadres de santé) et des aides-soignants  et le "collectif inter urgences" (un collectif de paramédicaux urgentistes),  à la pointe des revendications, manifestations et grèves depuis  de nombreux mois. Toutes ne purent pas s’exprimer.

Immédiatement, Olivier Véran, publia dans un communiqué de presse, l’organisation prévue pour les concertations du Ségur de la Santé pour les prochaines semaines à venir. Deux groupes de travail sont mis en place pour « réfléchir » sur les thématiques choisies par le gouvernement et non par les invités à la visioconférence et bizarrement, les paramédicaux sont oubliés !  Les médecins vont -ils accepter ce mépris et cette mise à l’écart de ceux avec lesquels ils ont lutté main dans la main depuis toujours et particulièrement au cours de cette épidémie où ils furent tous malmenés, maltraités, par l’absence de protection, de masques, de tenues, de matériel etc… Comment accepter cette tentative de division des soignants à travers ce qui apparait déjà comme une mascarade de pure communication ?

La seule décision acceptable des représentants médicaux serait évidemment d’exiger la présence équivalente des représentants paramédicaux, et de boycotter ce simulacre en cas de refus gouvernemental.  Jusqu’où ira la soumission déjà mise en exergue par l’absence de réaction globale au décret du 26 mars interdisant la prescription de chloroquine par les médecins de terrain, et l’injonction de ne pas transférer les aînés malades en hôpital (alors que de nombreux lits étaient disponibles dans la plupart des régions françaises) et de les euthanasier sans leur consentement ni celui de leurs familles par le Rivotril ?  Ces décisions contraires au serment d’Hippocrate et à l’éthique médicale auraient dû soulever une révolte générale des médecins.

Quelques-uns sauvèrent l’honneur de la profession, mais trop peu nombreux.

 

Le "Comité Ségur national" et le groupe "carrières et rémunérations" doivent se réunir chaque semaine jusqu’à mi-juillet et être animés par l’ex-secrétaire générale de la CFDT, Nicole Notat. Elle est bien connue pour ses trahisons successives déjà avec Juppé en 1995, animatrice d’un groupe de réflexion pour développer l’hôpital-entreprise dont on mesure les résultats, et présidente de l’association Le Siècle. Celle-ci est réputée pour ses dîners mensuels de l’élite oligarchique au pouvoir depuis plus de 30 ans, élite qui a conduit au naufrage actuel du système de santé en favorisant la destruction de la protection sociale de notre pays.  On prend les mêmes et on recommence. Image d’un nouveau monde qui reprend les vieux briscards âgés, la tsarine de la CFDT en l’occurrence. Combien de temps va durer ce simulacre de consultation ? En tout cas, le ministre n’a pas mis toutes les bonnes cartes dans son jeu.

Le plan de travail prévu par le ministre est le suivant :

  • Transformer les métiers et revaloriser ceux qui soignent.
  • Définir une nouvelle politique d’investissement et de financement au service des soins.
  • Simplifier radicalement les organisations et le quotidien des équipes.
  • Fédérer les acteurs de la santé dans les territoires au service des usagers.

 

Langue de bois et enfumage

Comment retransformer encore une fois les métiers alors que la loi Touraine-Véran s’est acharnée à détruire les spécificités de chaque fonction ? Le ministre est-il prêt à supprimer sa loi pour revenir à un fonctionnement normal de l’hôpital ? Nous en doutons. Le seul point à retenir est « revalorisation » mais on peut s’inquiéter de l’absence de chiffrage global alors qu’on annonce des milliards pour Renault, pour Air France etc.

En ce qui concerne une nouvelle politique d’investissement et de financement des hôpitaux, attente…

La simplification des organisations serait la bienvenue, mais ne pourra se réaliser que si le gouvernement accepte de remettre en cause la mainmise des agences régionales de santé sur l’ensemble des structures publiques et privées et donc leur suppression totale en tant que décideurs.

La simplification du quotidien des soignants passe par la suppression immédiate des mille et une réunions imposées pour tout et rien, la suppression de nombreuses normes inutiles et couteuses, et le matériel suffisant pour les soins afin d’éviter au personnel de courir en permanence pour emprunter une pompe par ci, un scope par là, etc.

Le quatrième point laisse aussi pantois. « Fédérer les acteurs de la santé » ! Alors que depuis les ordonnances Juppé puis les lois Bachelot et Touraine, les agences d’hospitalisation imposent fusion, réunions communes obligatoires etc. On peut craindre que la bureaucratisation ne s’aggrave au lieu de s’alléger, tant la volonté étatique d’imposer ses solutions transparait dans l’énoncé même des groupes de travail.

 

« Des petites filles modèles » aux « malheurs de Sophie » vite retrouvés

Si les infirmières furent les petites filles modèles, le temps d’une épidémie et d’applaudissements vespéraux organisés par les médias (pour faire croire au miracle ?), elles retrouvèrent vite les malheurs de Sophie, rejetées des entretiens au ministère, et sidérées des annonces persistantes de fermetures d’hôpitaux de proximité.

Que peut-on faire aujourd’hui pour améliorer rapidement la situation ? Quelques suggestions (note 4)

 

« Le mauvais génie » : le carcan bureaucratique

Ceci nécessite une vraie volonté politique de changement et non pas d’adaptation des mêmes techniques usées, comme la continuité de la gouvernance actuelle souhaitée par le premier ministre le fait craindre.

Libérer complètement la médecine de la bureaucratie. Changement lourd et capital

Les politiques qui promettront la liberté de soigner et d’être soigné, sans décider cette suppression complète ne seront pas crédibles. La triste expérience que nous subissons avec l’interdiction gouvernementale de la prescription de la chloroquine par les médecins de terrain est dramatique pour les patients et démonstrative de l’immixtion du pouvoir politique dans nos ordonnances, ce qui est contraire au serment d’Hippocrate et à l’éthique médicale.

Il faut supprimer totalement les Agences Régionales de santé (ARS) et leurs pouvoirs discrétionnaires.  Economie possible pour le ministère de la santé : 3 à 5 milliards d’euros annuels !

Nous avons tous constaté les dégâts de la désorganisation des agences qui ont détourné des livraisons de masques d’une région qui les avait commandés sur une autre. Ce sont les agences régionales qui ont bloqué les transferts de patients dans les lits privés libérés, préférant faire transférer les malades dans d’autres provinces ou à l’étranger. Ce sont ces mêmes agences qui bloquent la réouverture normale des cliniques privées et des hôpitaux publics qui restent en plan blanc, c’est-à-dire réservés aux urgences estimées d’après leurs critères ultra restrictifs. (Note 5)

De nombreux patients atteints de cancers évolutifs sont en attente d’interventions et même de radiothérapie et sont très anxieux et inquiets sur leur avenir. D’autres malades d’autres spécialités sont aussi en attente de soins et très en souffrance. Ces mesures inadaptées et non justifiées sur le plan médical sont décidées par les agences régionales de santé sans concertation avec les professionnels. Les chirurgiens réclament via leurs syndicats de rouvrir rapidement les établissements, mais comme leurs malades ne sont pas entendus. Les médecins hospitaliers et libéraux devraient retrouver leur liberté de soigner leurs patients en attente. (Note 6)

Pour les autres agences doublons, voire triplons, et les nombreux observatoires, il faut en supprimer un bon nombre, en les regroupant ou mieux, en les réintégrant dans le ministère avec lequel ils font aussi doublons à coût excessif (salaire plafonné au ministère versus salaire libre dans les agences pour les fonctionnaires détachés).

Il faut absolument dégraisser le mammouth des agences qui ruine l’Etat (Note 7), décourage les soignants asservis par ce prédateur ! Supprimer tous ces intervenants transversaux, qui se sont interposés entre le patient et le docteur et/ou l’infirmier, obligés d’appliquer les ordres venus « d’en haut » établis par des énarques ou sous-énarques à mille lieux de la réalité clinique et qui, même parfois bien intentionnés, ne fabriquent que des normes ruineuses, inadaptées à la vraie vie !

Il faudrait supprimer de nombreux postes d’administratifs chargés de faire appliquer les injonctions, tous ceux chargés de « contrôler » qu’on a bien transmis les injonctions, tous ceux qui viennent en contrôler l’efficacité (!) et sont évalués à leur tour.

Au niveau des services, remettre les soignants au chevet des malades, en supprimant les réunions multiples et inutiles, où chacun joue avec son portable, quand il ne fait pas son courrier personnel, en attendant que celui qui s’écoute parler s’arrête enfin de raconter la même chose que la semaine précédente. Cela tourne le plus souvent sur le comment faire des économies …

Des chômeurs supplémentaires ? Parmi ces « administratifs » combien de soignants transformés en bureaucrates, dont beaucoup de médecins et d’infirmiers devenus « cadres de santé », qu’on pourra remettre au contact des patients, pour leur plus grande joie, probablement.

Au passage, on supprime les multiples directions des agences et des hôpitaux, redondantes qui ont chacune leur secrétariat et leurs adjoints, leurs communicants et parfois leur logement de fonction, si ce n’est leur chauffeur etc.

Quant aux vrais administratifs, comptables, secrétaires, documentalistes ou autres, la justice est complètement sous dotée, les dossiers des justiciables jonchent le sol au tribunal de Bobigny, par exemple, ou les pavés dans une petite ville de province, la police et l’armée sont aussi à la portion congrue.

N’oublions pas, que malgré les restrictions en soins constatées par tout un chacun et aggravées de quinquennat en quinquennat, la part de notre PIB attribuée à la santé atteint encore près de 11 %. II faut nourrir l’ogre administratif, toujours gonflé, jamais évalué sur les critères pertinents, tels que la balance coûts directs (salaires, avantages en nature) et indirects (tâches inutiles pour les soins qu’ils imposent, coût des normes) / efficacité (amélioration des soins et/ou satisfaction de nos concitoyens).

Laissons travailler les médecins et soignants, sans mettre un « cadre » derrière chaque infirmier, des sous-directeurs sous chaque directeur, un chef de pôle derrière chaque chef de service etc. Quand nous nous sommes   battus pour tenter de sauver l’existence de l’unité de cancérologie de l’hôpital de Garches (APHP), il fallut écrire à chaque fois au directeur de l’hôpital, à la directrice des soins, au chef de Pôle, au président de la CME locale, du groupe hospitalier et du siège, au directeur du groupe, au directeur général du siège, et nous en oublions… Comme chacun estimait peut- être que c’était à l’autre de répondre, nous ne recevions, au total, que très peu de réponse à nos courriers. 

Le silence est aussi une technique de management. Exemple vécu directement et identique dans de nombreux hôpitaux de France et de Navarre où les suppressions sauvages de lits ou d’hôpitaux entiers se sont accélérés, aboutissant à la catastrophe actuelle.

Millefeuille administratif ou armée mexicaine qui comptait, soi-disant, plus de généraux que de soldats. Que de temps soignant perdu, via la réunionnite chronique qui en découle. Que de postes coûteux et superflus.

Le phénomène bureaucratique… bien décrit par Althusser…il y a fort longtemps, mais, malheureusement toujours davantage d’actualité.

 

Supprimer les procédures d’autorisations et accréditations.  Economies possibles pour les hôpitaux et cliniques entre 3 et 8% de leur budget.

La suppression des contrôles réalisées par les ARS doivent découler de la suppression obligatoire de ces agences. Les autres agences types HAS et INCa, au-delà de leur fusion et de leur dégraissage indispensable, ne doivent plus être des agences de contrôles, mais à la rigueur de réflexions et propositions. N’oublions pas que notre système de santé a vécu avant ce déferlement bureaucratique exponentiel depuis la fin du XX ième.

Avant l’apparition de ces ARS, l’INCa, etc. nous étions premier système au monde, réputation encore vivante pour certains aujourd’hui, alors que notre chute libre nous place plutôt actuellement vers le 25 ième rang mondial.

Les diplômes d’état doivent rester les seules formations reconnues par la nation, les diplômes d’université ne doivent, en aucun cas, les remplacer. Ils doivent retrouver leur valeur d’autorisation légitime d’exercer. Les accréditations retirent toute valeur aux diplômes puisque, malgré ceux-ci, l’ARS peut, par son seul bon vouloir, vous retirer le droit d’exercer dans un domaine.

Ces accréditations et autorisations représentent, de plus, une considérable source de passe-droits, de conflits d’intérêts et de corruption potentielle. La suppression des processus d’accréditation permettra aux établissements de santé d’économiser 2 à 5 % de leur budget, ce qui leur permettra de vivre un peu mieux et de se moderniser.

 

Supprimer la majorité des normes édictées par les agences en médecine

Infiniment peu d’entre elles ont fait la preuve d’une utilité quelconque pour les malades. Beaucoup sont stupides. Beaucoup d’entre elles n’existent que pour satisfaire la demande d’un lobby désireux d’obtenir un avantage sur ses concurrents.

Pour celles qui paraissent réellement utiles, les édicter comme simples recommandations non contraignantes, et les mettre en accès internet public avec les références bibliographiques qui les justifient, ainsi que les comptes rendus complets des réunions de rédaction et des liens d’intérêts éventuels de leurs rédacteurs, comme cela est pratiqué par nos collègues anglais du NICE (Note 8). En cas d’accident sanitaire, le non-respect de ces recommandations devra être médicalement justifié. En redonnant la liberté aux professions de santé, on les rendra de nouveau réellement responsables de leurs actes, et on leur permettra de recréer les soins de demain.

 

« Un mauvais génie »

Un système détraqué a tous les étages, perverti et pervers. « La recherche clinique financée par l’industrie : un système grippé ».

« Au cours des deux dernières décennies, l'industrie pharmaceutique a acquis un contrôle sans précédent sur l'évaluation de ses propres produits. Les firmes pharmaceutiques financent désormais la plupart des recherches cliniques sur les médicaments d’ordonnance. Et les preuves qui s’accumulent indiquent qu’elles falsifient fréquemment la recherche qu’elles sponsorisent, afin de faire paraître leurs médicaments plus efficaces et plus sûrs qu’ils ne le sont en réalité ». (Note 9)

Quelques grands noms anglo-saxons, tels l’ex-rédactrice en chef du New England Journal of medicine et son successeur à ce poste Jérôme Kisserer (Note 10), le Pr Peter Gøtzsche, cancérologue danois chef du célèbre réseau Cochrane, les Pr Even et Debré en France, dès les années 2000, tentent régulièrement d’alerter le monde médical et politique de l’ampleur du désastre, à tous égards, et singulièrement, pour les malades. Bien d’autres, moins connus au Canada, et aux USA, en France, le Dr M. Girard, nous-mêmes (Note 11), et beaucoup d’autres lanceurs d’alerte ont fait paraître, depuis le début du nouveau siècle, de nombreux ouvrages, souvent ignorés des médias, ou moqués, voire diffamés.

Les lanceurs d’alerte sont soit ignorés, soit poursuivis pour diffamation de leurs gentils collègues et par le conseil de l’ordre (y compris les plus titrés).

Malgré tout, cette crise récente a montré à l’ensemble des Français rivés à leurs postes de télévision, l’ampleur du désastre de la désinformation, les professeurs, liés à Gilead en le cachant, se succédant sur les plateaux pour diffamer une équipe qui s’occupait des malades et non des profits, celle de Marseille, avec le succès que l’on sait : cinq fois moins de morts dans le Sud de la France et une sérénité des habitants, sachant qu’ils pourraient être soignés efficacement en cas de besoin, contrastant avec l’angoisse persistante en région parisienne. Deux mondes…

Hippocrate ordonnait aux médecins d’être rigoureux, honnêtes, calmes, compréhensifs et sérieux, de respecter le secret médical et l’intérêt du malade et seulement du malade. Son serment (Note 12) résume l'éthique de la pratique médicale de l’époque, et constituait encore récemment la base de l’engagement de tout médecin à l’entrée dans son « art ». 

La pratique humaniste est combattue depuis plus de trente-cinq ans par les bureaucrates et décideurs officiels qui nous gouvernent. Ils veulent réduire la pratique clinique de la médecine, qui leur échappe, à l’application mécanique de recettes techniques uniformisées, normalisées, destinées, entre autres, à promouvoir la vente de médicaments à prix d’or, de matériels médicaux (dont les prothèses en tous genres et robots de toute sorte, y compris chirurgicaux).

Ils ont légiféré par lois et décrets multiples, afin d’organiser l’hospitalisation publique ou privée pour maximiser les profits des grands groupes financiers, et à terme se débarrasser des gênants médecins, et si possible aussi des infirmiers, kinés etc.

Leur rêve méphistophélique de robots, créés par leurs start-up miracles, les fait fantasmer.  Enfin, la médecine sans médecins ! Le traitement de la crise Covid19 par le gouvernement a parfaitement illustré la dérive numérique souhaitée, rêvée et imposée via le confinement. L’échec relatif de la télémédecine laissant sur le carreau les milliers de malades en attente de traitement et d’examen clinique est le seul point positif de cette expérience comme de celui de l’école numérique, rêve de nos universitaires y compris pour les études supérieures. Cambridge tente de l’imposer pour la rentrée de septembre 2020.

 

La mercantilisation de la santé n’est plus une hypothèse, mais une évidence.

Quelle tristesse de constater, en établissement conventionné de banlieue dite défavorisée, la tarification des chambres seules à paliers -solo, solo+, grand confort- de 110 à 250 euros par jour, prix dignes d’hôtels très corrects, auxquels ces lieux ne ressemblent pas ! Médecins de malades lourds dans leur pathologie, nous avons connu le temps où, lorsque l’isolement s’imposait, il nous conduisait à une prescription médicale prise en charge par la sécurité sociale, possibilité qui a disparu au début du siècle. On a changé d’époque !

 

ARGENT, PROFIT, MOTS CLEFS 

La notion spécifique d’accompagnement « médical » s’est développée devant la faillite de cette médecine académique, qui transforme le patient en objet de recherche, et le médecin en robot. La volonté de cette fraction médicale décideuse de se débarrasser rapidement du patient, lorsqu’il n’est plus « utile » aux essais thérapeutiques, en le poussant rapidement vers les soins dits « palliatifs », quand ce n’est pas vers l’euthanasie, a fait le reste. Ce désir d’en finir est parfois finalement souhaité par ce patient qui n’en peut plus d’être refusé dans sa spécificité d’humain et de se sentir « de trop ».  Et, si lui ne demande rien, c’est sa famille qui est poussée à laisser le « médecin » pousser la seringue.

Combien d’effets pervers sont-ils venus compléter le tableau du désastre lié à la casse du système de santé, jusqu’au développement et à la propagande pour la sédation profonde irréversible, institutionnalisée par décret en août 2016 ? Enfin le décret du 26 mars 2020 est venu achever le tableau en interdisant à la fois le transfert en hôpital d’un ainé en Ehpad, son traitement initial devant être limité au doliprane et à l’injection de Rivotril, euthanasie non demandée ni par le patient, ni par la famille

Combien parmi ces dix mille morts auraient-ils pu être sauvés, parfois par un simple traitement antibiotique comme pour les autres pneumopathies virales, et/ou par l’administration précoce d’hydroxychloroquine ? Note 13 

Quand une société veut, de fait, se débarrasser de ses vieux ou de ses malades chroniques (Note 14):en les culpabilisant de coûter trop cher à la sécu, que les hôpitaux sont crasseux  et les personnels suicidaires, et qu’en même temps les dividendes versés aux actionnaires de big pharma n’ont jamais été aussi élevés, c’est que quelque chose est pourri dans le royaume de France et qu’il est urgent de le réparer. La façon inhumaine actuelle dont on traite les vieillards des EHPAD en leur refusant des visites normales ! A 99 ans se voir refuser d’embrasser sa fille ou son petit-fils sous le prétexte fallacieux de la protéger du Covid19, qui peut y croire.

Maltraitance perverse, une pétition vient d’être mise en ligne pour stopper ce théâtre pervers. (Note 15)

 

Il est temps de rebondir, de se redresser, d’exclure les produits de santé du système marchand !

La liberté thérapeutique des médecins accompagnée de leur liberté d’installation, de leur liberté financière et de leur affiliation ou non à une convention, est le préalable à une inversion de la chute dramatique du nombre de médecins installés, et même de nouvelles inscriptions à l’ordre et de la fuite à l’étranger des praticiens formés, comme des chirurgiens expérimentés.

La liberté des médecins doit s’accompagner de la liberté des patients, du choix de leur docteur, de leur kinésithérapeute ou de leur pharmacien, libre à eux de choisir des médecins conventionnés ou non.

Il s’agit d’un gros chantier législatif qui passera par l’abolition des lois Touraine et Bachelot, et des décrets régissant la cancérologie enfermée dans le carcan stérilisant du plan cancer. Il est évident qu’il nécessite un gros courage politique, car il devra inverser une tendance bureaucratique développée depuis près de 40ans (les années 80).

Difficile ou pas, il n’y a plus de choix. Il importera évidemment que cette réforme majeure de l’exercice médical soit associée à la refonte de la recherche et de l’enseignement pour redonner à nos jeunes étudiants animés du désir de soigner une formation à la hauteur de leurs ambitions (Note 16). Ne plus les transformer en robots obéissants, mais donner à leur imagination, à leur sensibilité, à leur créativité, la possibilité de s’exprimer, sans mépriser les acquis de leurs ainés, doit devenir un objectif permanent des futurs responsables des universités. 

Les rendre libres et responsables pour le bien commun

 

Avant « les vacances »

Pensez -vous que le Ségur actuel soit en mesure de mettre en route ces réformes majeures ? En tous cas, on peut se demander comment continuer une négociation avec un ministre, soutenu par un conseil scientifique étroitement lié à Gilead, qui ont mentis en permanence et imposés à la France des mesures inhumaines et inutiles ? Leurs démissions devraient s’imposer rapidement après le dernier épisode chloroquine, cerise sur le gâteau. Le ministre s’est permis une interdiction générale du seul traitement actuellement efficace sur le Covid19, soi-disant sur les dires d’une étude publiée dans le Lancet complètement bâclée biaisée, si ce n’est possiblement inventée. 

Comment l’accepter ? Comment le Président peut-il le laisser en place un jour de plus alors que nous sommes la risée internationale ?
 

« Jean qui rit et Jean qui grogne »

 Cessons d’être des enfants sous le coup du père fouettard pendant les manifestations, et du père de la Nation loin de notre réalité quotidienne, et exigeons sans relâche le retour à un système de santé libre et responsable, sans intervention de technocrates, ni d’économistes, sociologues, anthropologues de tous genres. L’argent ne suffira pas, même s’il était accordé, car il tombera dans un puits sans fonds si la gouvernance reste intacte et toujours prédatrice.

Libres à eux, parfois frustrés de médecine, de nous regarder comme des tribus sauvages en fin fond d’une forêt profonde, mais laissons la médecine aux médecins cliniciens et aux soignants. La curieuse composition du fameux conseil scientifique qui impose semaine après semaine des mesures aberrantes, dictées en partie par leurs conflits d’intérêt majeurs, devrait vous interpeller, tout comme les multiples séminaires de réflexion sur la refonte de la santé animés presque exclusivement par des non-médecins, sauf parfois un médecin de santé publique, qui ne voit pas de malades…
 

Quand votre enfant a 40°, appelez -vous l’anthropologue ou le sociologue, le chercheur ou le médecin de santé publique (note 17) à son chevet ?

Alors, comment acceptons-nous la mainmise de ces gens-là, quand la France a 40° ou que l’on vous fait croire qu’elle va mourir d’un virus bien pratique pour semer la peur ?  

C’est toute la différence entre l’approche marseillaise et celle de notre ministre et de tous ses experts des plateaux de télévision.

 

 

Note 1 : Jérôme Salomon qui égrena chaque soir

Note 2 Pour justifier sa décision, Mme Buzyn s’appuie sur les conclusions du comité d’orientation de la concertation citoyenne sur la vaccination, dont le fonctionnement a été dénoncé comme « une véritable opération de propagande (...) menée pour inciter les Français à se vacciner » par l’ancien secrétaire général de la Conférence nationale de santé Thomas Dietrich. Lors de sa démission fracassante, le 19 février 2016, ce haut fonctionnaire s’était alarmé des conséquences de l’absence de démocratie sur les questions de santé : « De plus en plus de parents renonceront à vacciner leurs enfants, prédisait-il, faute de pouvoir disposer d’une information qui ne soit pas entachée du soupçon de la partialité et du conflit d’intérêts avec les laboratoires pharmaceutiques ».

Note 3 : Thomas Dietrich, « Démocratie en santé. Les illusions perdues » (PDF), contribution au rapport de l’Inspection générale des affaires sociales sur le pilotage de la démocratie en santé au sein du ministère des affaires sociales et de la santé remis le 19 février 2016.

Note 4 : Nous avons développé dans « Soigner ou Obéir » Editions Fauves 2016 en période électorale, le constat vu de l’intérieur du naufrage du système de santé et les propositions pour le relever, à l’intention des politiques et des citoyens. Les suggestions restent valables plus que jamais car la loi de santé Véran- Touraine votée promulguée en 2016 et ses nombreux décrets d’application n’ont fait que détruire un peu plus nos hôpitaux publics et privés et la médecine libérale. Il est temps d’en sortir

Note 5 : www.economiematin.fr/news-ouverture-bloc-operatoire-danger-malades-confinement-coronavirus-delepine ?

Note 6 :https://youtu.be/eay-Txlr-GQ

Hôpitaux & Cliniques : Interdiction d'opérer" Dr N Delépine 16 Mai 2020

Note 7 : http://docteur.nicoledelepine.fr/bureaucratie-mammouth-inca-cancer-liberte-de-soigner-rcp-dermatologie-besancon/

https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-bureaucratie-etouffe-le-systeme-205363

https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/sante-et-argent-magique-le-hold-up-204197

Note 8 : Acronyme pour National Institute for Health and Clinical Excellence, comparable à notre HAS

Note 9 : Pr Marcia Angell physicienne et ex-rédactrice en chef jusqu’à 2004 du réputé New England journal of medicine, licenciée pour avoir refusé la falsification d’essais et de l’avoir dénoncé. Comme le sera son successeur Jérôme Kisserer. (« la main dans le sac : médecine + affaires Ed) Cité et traduit par Pharmacritique 2009

Note 10 : Jérôme Kisserer, «la main dans le sac : médecine + affaires », Ed Cité et traduit par Pharma critique, 2009.

Note 11 : Ma liberté de soigner N. Delepine 2006, éditions Michalon.

Note 12 : Actualisé à de nombreuses reprises. sa version la plus courante est celle diffusée par l’Association Médicale Mondiale, connue sous le nom du Serment de Genève,  et dont certains points fondamentaux  sont menacés par la dernière loi santé dite Touraine publiée au Journal officiel en janvier 2016.Actualisé à de nombreuses reprises. sa version la plus courante est celle diffusée par l’Association Médicale Mondiale, connue sous le nom du Serment de Genève,  et dont certains points fondamentaux  sont menacés par la dernière loi santé dite Touraine publiée au Journal officiel en janvier 2016.

Note 13 : https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/decret-rivotril-compassion-223015

Note 14 :Dans le Japon du 18ème c’étaient au moins les ainés de plus de 60 ans qui décidaient de leur mort en partant dans « La Ballade de Narayama ». Mais le futur risque, si l’on n’y prend pas garde, de ressembler à l’âge de cristal où la limite de la vie utile est 30 ans

Note 15 :https://www.mesopinions.com/petition/droits-homme/ehpad-stop-aux-mesures-drastiques-inadaptees/91110     Pétition

EHPAD : Stop aux mesures drastiques inadaptées, illogiques et cruelles de confinement ! Laissez-nous voir humainement nos anciens !

Note 16 :Lire le livre du PR Even sur la recherche médicale

Note 17 : Ce qu’ils appellent les « scientifiques ». Les malades ont besoin de médecins de terrain et non pas de savants ou pseudo savants qui légifèrent de là-haut, d’une autre planète.

 

 

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