Les effets cachés du confinement

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Joachim lopez pour FranceSoir
Publié le 03 novembre 2020 - 18:18
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covid 19
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Tribune : Doute sur la maitrise des chiffres annonces par les autorites

J’ai écouté attentivement le président de la république jeudi 29/10/2020 et les chiffres annoncés m’ont laissé perplexe, alors, je me suis mis à douter sur les chiffres et analyses présentés. Afin de croiser les données et me rassurer, je suis allé voir les courbes de mortalité de l’insee concernant ce début d’année 2020 par rapport à 2018 et 2019. Pourquoi la courbe de mortalité de cette année comparée avec les deux dernières années ? Parce que les formes des courbes de mortalité sont assez proches pour ces dernières années. Par différence on peut avoir la surmortalité et filtrer les personnes qui malheureusement seraient quand même décédées dans la période, même sans le covid.

(vous pouvez visualiser la date et le nombre de cas en promenant la souris sur les courbes à l’adresse suivante : https://www.insee.fr/fr/statistiques/4923977).

Analyse de la courbe

On voit immédiatement lorsqu’on a un peu d’expérience en la matière que la pente de la courbe augmente fortement à partir du 21/03/2020 jusqu’au 01/04/2020, puis au 31/04/2020, elle revient avec une pente à peu près régulière au niveau des autres années.

 on cherche d’abord à comprendre les causes de cette forte variation entre le 15 mars et le 30 avril.

Tous les jours les scientifiques et les autorités nous répètent qu’il faut éviter les contacts et que les contaminés d’aujourd’hui sont les hospitalisés de la semaine prochaine et les morts de la semaine suivante ce qui en première approximation me semble correct, bien sûr à quelques jours près.

A partir de ce postulat, si on regarde attentivement la courbe la logique est correcte.

Est-ce le hasard ? Je ne pense pas.

 

La multiplication des personnes contaminees

La décision de confiner a été prise quelques jours avant le 17/03/2020.  J’étais hospitalisé début avril en plein confinement et obligé de prendre des décisions graves, dans ce cas on a bien plus peur de ne pas revoir ses proches avant la mort que d’attraper le covid.

Ne sachant pas quand tout cela allait finir, dans la panique, beaucoup de personnes ont essayé de « mettre à l’abri » les parents âgés, de rapatrier les enfants seuls notamment les étudiants et ont revus une dernière fois les proches avant le confinement.

 cela a incontestablement augmenté de manière très significative les contacts entre individus donc statistiquement le nombre de personnes contaminées.

 

Les premiers deces

Donc, logique, les premières surmortalités apparaissent sur la courbe à partir du 21/03/2020 soit 5 jours (environ 1 semaine) après le confinement en augmentation régulière jusqu’au 01/04/2020 en fonction de la « résistance physique » des personnes touchées soit 14 jours après le début du confinement (2 semaines). D’abord les personnes qui étaient déjà critiques à cause d’autres maladies et ensuite les personnes qui ont plus résisté à la maladie.

 

Le comportement du virus n’a pas pu provoquer ce pic

Le virus n’a pas décidé d’être plus virulent de manière aussi brutale, uniquement pendant quelques jours seulement, début mars puis revenir à son activité avant confinement. Sachant qu’une fois que la contamination est faite, il faut tenir compte du temps nécessaire pour soigner les malades. En fin de chaîne, il y a malheureusement les personnes qui n’ont pu être soignées. S’il y avait eu d’autres contaminations importantes cela se verrai sur la courbe par des variations significatives correspondant aux autres pics de contamination.

 

La principale cause est liee a la precipitation generee suite a l’annonce du confinement

La cause racine probable de ce pic brutal de surmortalité est dûe au stress de la population lors de l’annonce du confinement qui a entrainé la multiplication des contacts et les contaminations qui vont avec. Lorsque les personnes sont stressées elles ont tendance à relâcher leur vigilance.

 

La deuxieme vague est provoquee en partie par l’annonce des couvre-feux

Si le virus ne mute pas fortement, on pourra faire la même analyse pour ces mois d’octobre et novembre 2020 dès que l’insee mettra à jour sa courbe pour 2020. Au début, le taux de contamination a augmenté légèrement suite aux mouvements de population et contacts liés aux vacances scolaires ensuite on a mis en place les couvre-feux. On obtient une pente de la courbe avant confinement plus douce que lors de la première vague parce qu’un couvre-feu est légèrement moins restrictif donc stressant qu’un confinement et touche moins de personnes.

En rajoutant un confinement par-dessus les couvre-feux qui sont assez proches, au lieu d’un fléchissement à la baisse, il faut s’attendre à une augmentation de la pente de la courbe donc des cas dans les prochains jours. Les nouveaux contaminés à cause du stress du confinement viendront se mélanger et  rendront l’analyse plus compliquée. Néanmoins, il est probable que le ou les pics seront moins importants pour deux raisons : les personnes sont plus habituées à respecter les règles de distanciation et ont vécu une première vague et des couvre-feux.

 

Necessite de maitriser les donnees statistiques

Cette analyse ne remet pas en cause l’efficacité des gestes barrière, des couvre-feux et du confinement. Pour les évaluer nous ne pourrons pas faire l’économie d’une analyse bien plus complète et rigoureuse. Pour cela, il sera nécessaire d’appliquer les règles statistiques en validant les indicateurs et  évaluant l’efficacité des actions mises en place. On ne pourra faire l’économie de vérifier que les indicateurs sont représentatifs et les alertes étalonnées au bon niveau.

L’analyse des problèmes complexes, c’est un métier à part entière qu’aucun algorithme ne pourra remplacer.

Tout ceci pourra être vérifié dès que l’on aura les données consolidées.

 

Joachim Lopez  est Directeur qualité à la retraite ayant exercé dans l’industrie Pétrolière, Nucléaire et de la Défense, ayant une expérience significative de la résolution de problèmes complexes, la mise en place d’indicateurs et l’analyse de résultats. Très intéressé par la recherche scientifique et les techniques de pointe. Très triste de voir que l’on mette en péril l’avenir de nos jeunes par des décisions basées plus sur des croyances ou du mimétisme par rapport aux pays voisins et non sur une analyse rigoureuse des faits.

 

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