Mourir de ne pas vivre

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Biomoon (Twitter) pour FranceSoir
Publié le 08 février 2021 - 12:36
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Wallis
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Chatterton
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Tribune : L’instinct de survie est ancré dans nos gènes, aussi sûrement que la mort succède à la vie. Accepter de partir, accepter que ce souffle trop éphémère qu’est la vie s’évanouisse, est un chemin long, un horizon insaisissable, au bout duquel ce précipice est inévitable. Les années s’égrenant, c’est le corps qui dit à l’âme que ce voyage arrive à son terme. Parfois, malheureusement, c’est l’âme qui, trop tôt, trop meurtrie, trop lacrymale, se désincarne, et ne laisse plus que ce corps juvénile sans vie. Lorsque dans une société, c’est la peur de la mort de ceux qui en sont au seuil, qui meurtrit ces âmes en devenir jusqu’à les pousser au précipice, c’est que cette société n’a plus conscience de la valeur de la vie, qu’elle prétend pourtant défendre. En elle, ne germera alors, que des instincts de morts, une armée de morts vivants, un avenir qui s’avorte. Quand vivre pour ne pas mourir aboutit à mourir de ne pas vivre.

 

L’hiver signe souvent le temps de la pénombre pour beaucoup d’êtres vivants. Les plantes à fleur offrent leur squelette à l’appétit des décomposeurs, la marmotte et l’ours s’en vont dormir, même la banquise se revêt d’obscurité. L’hiver signe souvent le temps de la pénombre pour ceux qui ont déjà fait un long chemin. Le cœur refuse de battre plus longtemps, les artères souhaitent se reposer, le cortex ne connecte plus : la plus insignifiante céphalée annonce l’anévrisme, un rhume se fait pneumonie, un réveil se fait infarctus. Même, jusqu’à ce moment fatidique, pourtant prévisible, annoncé, parfois attendu, l’instinct de survie demeure. Les nonantes se veulent centenaires et repoussent l’horizon toujours plus loin. Mais ils savent le précipice imminent. Certains l’ont accepté, l’acceptent paisiblement, quand d’autres, conscients qu’ils ne doubleront pas le siècle, redoutent l’échéance, chérissent une néantophobie, compréhensible. Tous ces souffles s’amenuisant ne verront pas le printemps au hasard d’une virose saisonnière. La virose n’est pas le vrai coupable. D’ailleurs, il n’y a pas de coupable. C’était l’heure de la faucheuse, comme c’est l’heure de Morphée, inlassablement. Morphée se fait éternelle. L’aube ne verra plus les paupières s’entrouvrir. Le printemps ne verra pas ces âmes se faner.

Le Printemps est le temps du renouveau,  c’est la fête des bourgeons, le rendez-vous de l’étamine et du carpelle, le temps des juvéniles qui s’enorgueillissent et fomentent les semences des renouveaux futurs. Le Printemps de la vie, c’est l’âge de l’insouciance, le relais d’une sagesse encadrée à une folie libertaire, la libération d’une tutelle vouée à l’émancipation. Printemps, Prins tans, Primus tempus, le premier temps...  Les premières ivresses, les premiers amours, les premiers affrontements avec ses géniteurs, affrontements nécessaires, émancipateurs, vitaux. Mettez une plante en pleine vigueur, au moment de sa floraison, dans l’obscurité, sous cloche, elle dépérira. Être enfermé dans cette cage, avec le patriarche et la matrone pour seule rencontre, c’est être condamné à la fanaison, c’est transformer cette émancipation structurante, cet affrontement générationnel nécessaire, en un surdosage létal, en un pesticide parfois fatal. Quand de surcroît, le terreau originel est pollué, cette mise sous serre ne peut aboutir qu’à la fonte des plantules. Aucune semence ne germe sur un lit d’angoisse, de stress et de violence, lorsque celle-ci sont inévitable Mais lorsque les racines de la personnalité trouvent aussi à s’ancrer à des horizons plus sains, lorsque la primevère condamnée par un sol mal drainé rencontre amour et fidélité auprès d’un myosotis, lorsqu’un tuteur arboré la protège des brûlures de la nébuleuse familiale, lorsque le Phébus patriarcal n’est plus la seule source de chaleur, alors la couronne même abîmée parviendra à fleurir. Il arrive même que ces bulbes écorchés donnent les couleurs les plus vives et produisent les semences les plus belles. Cette résilience ne peut advenir sans l’espoir d’un ailleurs, sans la promesse d’un échappatoire, dans le cloître d’une ambiance toxique, violente ou destructrice.

De plus en plus d’adolescents se donnent la mort depuis le début de cette épidémie. Nos autorités les ont enjoints à se sacrifier. Ces jeunes pousses prennent cette injonction au pied de la lettre, leur suicide est sacrificiel. A la manière d’archaïques traditions mystiques, les sorciers qui nous gouvernent ont organisé un rituel macabre : l’avenir de nos sociétés a été livrée en offrande à un mysticisme sanitaire.

Car il ne faut pas s’y tromper : cloîtrer un oisillon en devenir, c’est prendre le risque qu’il fracasse son désir de liberté et de grands airs sur les vitraux du temple familial. Quel que soit d’ailleurs l’environnement affectif que constitue ce temple. Ce biotope filial a certes son importance, mais en temps normal, les individus qui le composent ont trouvé un équilibre, parviennent à s’évader au détour d’une activité, d’une amitié ou d’un amour naissant. Même lorsque l’esprit est tourmenté, le corps peut exulter, transpirer, permettre à l’âme de s’apaiser. Mais si, par malheur, le corps est mis séquestré, avec son âme, dans une atmosphère délétère, alors le seul échappatoire est le précipice. Vous, les sorciers de l’ordre sanitaire, gouvernants, médecins, diseurs de propagande médiatique, avez précipité ces jeunes âmes vers la mort . Vous ne pourrez pas vous en exonérer. Vous, qui en avez appelé à l’altruisme de tous pour la survie à court terme d’individus non loin de leur fin de vie naturelle, prétextant la solidarité envers nos aînés, vous, les sachant et autres premiers de cordées,  priorisant la ligne de crête des contaminations au précipice de la désolation, nous vous tiendrons comptable de ce sociocide.

Ce sociocide organisé est un non-sens : nos aînés auraient succombé comme tous les hivers à la rencontre d’une grippe, d’un syncytial et même d’un simple rhume. La jeunesse que vous avez suicidée était une promesse, un espoir, notre avenir à tous. Les décisions que vous avez prises n’ont rien avoir avec un quelconque altruisme, n’a pas le début d’un lien avec une quelconque solidarité. Il est surprenant de se dire que pour une oligarchie qui se considère élitiste, le raisonnement mené est encore plus inintelligible que celui que mènerait n’importe quelle société animale, même la plus primitive.

C’est ainsi que chez les hyménoptères, fourmis, abeilles, les individus les plus âgées, face à une menace, se sacrifient pour protéger la population, particulièrement les plus jeunes. Les travailleurs âgés accomplissent cet acte d’abnégation parce qu’ils ont un potentiel de reproduction plus faible, ce qui signifie qu’il est moins coûteux pour eux de mourir d’un point de vue évolutif. Même les bactéries, lorsqu’elles sont sous la menace d’un virus ou de bactéries concurrentes vont littéralement se suicider pour défendre la colonie : ce sont celles qui sont au front  qui vont « exploser » pour libérer des toxines afin de protéger les autres. Vos injonction consistant à en appeler à la solidarité nationale et à l’altruisme de chacun pour sauver des individus dont l’espérance de vie était de quelques mois, voire de quelques semaines, sont donc de la foutaise, sont un non-sens biologique, philosophique et moral. Ces décisions n’ont rien de scientifique, elles sont politiques, pour ne pas dire mystiques.

Quel est ce mysticisme ? A quels dieux avez-vous offert ces sacrifices ? Car oui, ce sociocide organisé ressemble à s’y méprendre à d’antique rites qui n’avaient comme sens que de consacrer la puissance d’autocraties mystiques qui asservissaient leurs peuples. Chez les Incas et dans d’autres civilisations,  le sacrifice de jeunes âmes pouvaient avoir comme objectif de permettre la traversée vers l’au-delà des dignitaires les plus âgées. Cela fait penser à s’y méprendre aux choix que vous avez fait durant cette pandémie : vous avez offert l’avenir de millions de jeunes âmes aux dieux de la pyramide des âges et de la dictature sanitaire initiée par l’industrie pharmaceutique. La science n’est pas chose politique, ni économique, on ne peut la faire mentir indéfiniment. Le temps dira la vérité. Les données, malgré toutes vos falsifications, toutes vos manipulations livreront leurs vérités.

Ce délire mystique doit cesser. Les peuples doivent se révolter pour sauver notre survie, la seule qui ait du sens, celle de nos jeunes âmes. Nous, les adultes ayant vécu, devons nous battre contre ce mysticisme, quitte à se sacrifier. C’est à cela que devrait correspondre l’altruisme et la solidarité. Nous devons abattre toutes les restrictions de liberté, confinement, couvre-feu, masques, distanciations sociales, pour sauver notre jeunesse. Notre jeunesse doit pouvoir jouir de sa liberté, exulter, se rencontrer, s’aimer, partager leur émotions. Plus rien ne doit les priver de la nourriture vitale que sont le sourire d’autrui, le contact social. Plus de couvre-feu, plus de confinement, plus de distanciation sociale, ni même de masques ne saurait être justifiés au regard des conséquences. Notre jeunesse a un besoin urgent et vital d’embrassades, d’interactions sociales, de fantaisie. Rouvrons les bars, les restaurants, les boîtes de nuit, les musées, les théâtres. Notre démocratie est née du courage d’une minorité éclairée qui décida de ne sortir que par la force des baïonnettes. Comme nous pouvons le constater depuis le début de cette épidémie, nous ne pouvons compter sur la clairvoyance et la bienveillance de nos élites politiques, médiatiques et scientifiques pour retrouver le chemin de cette démocratie, de nos libertés. Notre inertie nous rendra complice de ce sociocide. Nous devons reprendre nos libertés. Nous devons déclarer haut et fort que nous ne rentrerons chez nous que par la force des baïonnettes. Sans cela, pour sauver quelques mois supplémentaires de vie, nous sacrifierons le siècle, l’essence de notre survie à tous, notre jeunesse.

J’ai vu un de ces jeunes se précipiter vers la mort. D’autres sont au bord du précipice. Combien d’entre eux sommes-nous prêts à laisser mourir sans réagir ? Nous sommes comptables de ces promesses avortées. Je vous en conjure, chers concitoyens, réveillons-nous, brisons les chaînes qui nous lient et nous font spectateurs du sacrifice de notre progéniture, de notre avenir à tous. Entre vivre pour ne pas mourir et mourir de ne pas vivre, nous avons un choix à faire, un choix qui engage le devenir de nos enfants.

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