Affaire Benalla : la police a-t-elle gardé des images de vidéosurveillance au-delà du délai légal ?
L'affaire Alexandre Benalla provoque des remous jusqu'a la direction de l’ordre public et de la circulation (DOPC) de la Préfecture de police de Paris. En effet, le contrôleur général Laurent Simonin et le commissaire Maxence Creusat, membres de l'état-major de l'institution, ont été suspendus ce vendredi 20 à titre conservatoire dans le cadre de cette affaire, ainsi qu'un commandant de police chargé de faire la liaison entre la préfecture et l’Elysée.
Comme l'a révélé Europe 1, les trois hommes sont suspectés d'avoir transmis à Alexandre Benalla une vidéo de la scène où il violente un manifestant le 1er mai dernier, captée par des caméras de vidéosurveillance.
Une transmission qui a eu lieu, selon le palais présidentielle, mercredi 18 "dans la soirée", soit peu ou prou au moment où Le Monde révèle que c'est Alexandre Benalla qui apparaît sur les images de violences captées par un témoin.
Si les trois hommes sont évidemment considérés pour l'heure comme innocent de cette infraction, l'existence même de ces images pose question. En effet, comme l'explique la Préfecture de police de Paris dans un document consacré à la vidéosurveillance: "La durée maximale de conservation des images enregistrées est légalement fixée à 30 jours (sauf en cas d'images prises par une caméra à l'épaule, NDLR). En cas d’enquête judiciaire, ce délai peut être prolongé. Le service de l’archivage tient à jour un registre mentionnant la date des enregistrements et la date de leur destruction".
©Préfecture de police de Paris
Les faits reprochés à Alexandre Benalla remontant au 1er mai dernier et comme la justice ne s'est saisie de l'affaire le jeudi 19 au matin, ces images auraient donc dû normalement être effacées au plus tard au 31 mai comme le veut la procédure.
Voir: Affaire Benalla: Macron sous pression, la justice saisie
Un fait troublant quand on sait que le lendemain des violences, les services de l'Elysée ont eu connaissance des actes violents commis par le chargé de mission via le ministère de l'Intérieur, lui-même prévenu par la Préfecture de police.
Reste toutefois la possibilité que ces images aient été gardées dans le cadre d'une enquête judicaire ouverte pour d'autres faits commis le 1er mai sur la place de la Contrescarpe, théâtre, après l'agression d'un manifestant par Alexandre Benalla, d'affrontements violents entre manifestants et force de l'ordre.
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