Attentat de Nice : Hollande invoque une "obligation de dignité et de vérité" dans la parole publique
Le président François Hollande a invoqué ce lundi 18 une "obligation de dignité et de vérité" pour "ceux qui ont une parole publique" lors du troisième Conseil de sécurité et de défense depuis l'attentat de Nice, a rapporté le ministre de l'Intérieur. "On ne peut obtenir la résilience dans un pays si durement frappé que si l'on dit la vérité aux Français et si l'on les prépare dans l'unité à faire face aux épreuves", a affirmé à la presse Bernard Cazeneuve à l'issue de cette réunion, sur le perron de l'Elysée au côté du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian. "Cette exigence de vérité, cette exigence de dignité, ce refus de la polémique est ce que nous devons aux victimes", à leurs familles et à la France, "qui doit être unie et rassemblée", a poursuivi M. Cazeneuve, en réponse aux attaques soutenues dont l'exécutif est l'objet.
L'ancien chef de l'Etat et actuel président des Républicains Nicolas Sarkozy a estimé dimanche que "tout ce qui aurait dû être fait depuis 18 mois ne l'a pas été", ajoutant qu'une "autre politique (était) possible". L'opposition de droite et l'extrême droite reprochent depuis l'attaque du 14 juillet qui a fait 84 morts sur la Promenade des Anglais à Nice, fauchés par un Tunisien au volant d'un camion, de n'avoir pas pris les mesures nécessaires contre le terrorisme depuis les attentats de 2015.
"Je pourrais multiplier la liste des mesures qui ont été prises ces dernières années sur le plan budgétaire, sur le plan des effectifs, sur le plan des moyens, des moyens juridiques, pour faire face à une menace à laquelle la France n'était pas préparée", a répondu le ministre de l'Intérieur. Mais "l'ensemble des moyens que nous mobilisons face à des terroristes qui veulent frapper l'Europe et la France ne garantissent pas le risque zéro", a-t-il poursuivi.
"Le moment viendra où il faudra dire ce qui a été fait depuis plusieurs années pour assurer la sécurité de la France et ce qui a été défait pour mener cette même politique de sécurité", a observé Jean-Yves Le Drian, taclant l'ancienne majorité au pouvoir. La remontée de l'opération Sentinelle à 10.000 hommes, décidée vendredi par François Hollande, "est possible parce que le président de la République a pris les décisions nécessaires quand il le fallait pour arrêter la déflation des effectifs des armées engagées depuis de nombreuses années", a-t-il observé.
Le ministre de la Défense a indiqué que des frappes françaises étaient intervenues samedi et dans la nuit de dimanche à lundi sur l'Irak et la Syrie, dans le cadre des opérations de la coalition menées pour "éradiquer définitivement ce cancer de Daech", l'organisation djihadiste Etat islamique (EI) qui a revendiqué l'attentat de Nice. François Hollande avait annoncé dès vendredi l'intensification des frappes contre les positions de l'EI.
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