Attentats : Manuel Valls annonce de nouvelles mesures contre le terrorisme
Le message est clair: place à l'action. Devant une Assemblée nationale qui a rendu un hommage poignant aux victimes des frères Kouachi et d'Amedy Coulibaly, Manuel Valls a fait un discours très applaudi par l'ensemble des députés, toutes sensibilités confondues. "Oui, la France est en guerre contre le terrorisme, le djihadisme et l'islamisme radical. Non, la France n'est pas en guerre contre une religion, elle n'est pas en guerre contre les musulmans", a-t-il notamment rappelé.
Ainsi, "des risques très élevés et très sérieux demeurent", s'est-il alarmé. Car si le Premier ministre a salué avec beaucoup d'émotion la mémoire des victimes et a réaffirmé l'importance de l'unité de la nation ("Je ne veux plus que dans notre pays, il y ait des juifs qui puissent avoir peur et je ne veux pas qu'il y ait des musulmans qui puissent avoir honte", a-t-il notamment déclaré), il s'est aussi montré offensif. L'objectif: mener le combat et rester à la manœuvre notamment en ce qui concerne la lutte contre le terrorisme. Il a pour cela annoncé tout un train de nouvelles mesures, tout en soulignant qu'il rejetait toutes "mesures d'exception".
> Isoler les islamistes radicaux en prison
Manuel Valls veut des "quartiers spécifiques" pour isoler les détenus identifiés comme djihadistes des autres et il souhaite que cela soit appliqué "avant fin 2015". Alors qu'une expérimentation en ce sens est en cours à la prison de Fresnes (Val-de-Marne), de nombreux observateurs considèrent comme acquis que c'est derrière les barreaux que certains prédicateurs d'un Islam dévoyé et violent recrutent de nouveaux adeptes.
> Renforcer les moyens des services de renseignement
"Sans renforcement très significatif des moyens humains et matériels, les services de renseignement intérieur pourraient se trouver débordés. On dépasse désormais 1.250 individus pour les seuls filières irako-syriennes", a rappelé le Premier ministre, "nous affecterons donc les moyens nécessaires pour tenir compte de cette nouvelle donne". Aucun chiffre n'a toutefois été avancé, hormis le rappel de la création de 432 emplois à la DGSI, qui était programmé avant les attentats.
> Création d'un fichier spécifique aux condamnés pour terrorisme
Le Premier ministre a appelé de ses vœux la création de ce fichier, précisant qu'il devrait également s'appliquer aux personnes "membres d'un groupe de combat", un peu comme ces Français partis combattre en Syrie dans les rangs de Daech. Les personnes inscrites à ce fichier devront "déclarer leur domicile et se soumettre à des obligations de contrôle", a expliqué Manuel Valls.
Le chef du gouvernement a également appelé de ses vœux, sans plus de détails, la création d'une unité de renseignement au sein de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ). Concernant la surveillance d'Internet et des réseaux sociaux, il a précisé que le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve doit lui remettre des propositions "dans les huit jours". Manuel Valls a enfin rappelé que le dispositif sur les échanges de données des passagers aériens européens (le programme PNR, pour "Passenger Name Record") doit entrer en vigueur au mois de septembre.
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