Aurelien Rousseau, la désinformation par l’exemple ?


OPINION -
Le 14 janvier dernier sur Sud-Radio, Aurélien Rousseau était ‘l’invité politique de J-J Bourdin’ ; aurait-il fait, durant les 3 minutes consacrées à la vaccination, une démonstration de parler faux ?
J-J Bourdin lui tend la perche : «Les antivax Covid ont-ils contribué à multiplier le nombre de morts ?» Aurelien Rousseau répond « je crois que oui ». Il précise que « le défilé des antivax sur les plateaux pour appeler à la non-vaccination, ça me rend dingue – la vaccination, c’est l’outil le plus basique de la prévention». On se demande bien comment M. Rousseau peut parler de défilé des antivax sur les plateaux, ces derniers étant depuis fin 2020, avant même le début de la vaccination Covid, quasiment exclus des plateaux radio-TV, comme de la presse écrite ‘main stream’. Il semble ignorer que la prévention peut d’abord passer par le renforcement de l’immunité naturelle, via les vitamines, le zinc, etc. Par ailleurs, la vaccination n’a pas de raison d’être considérée comme un outil absolu : si la plupart des vaccins anciens sont relativement peu contestés, il n’en est pas de même des plus récents, aux effets secondaires plus fréquents et à l’efficacité encore discutée (….).
Il poursuit en indiquant qu’aujourd’hui « les services d’urgence crèvent en raison de cas sévères de grippe, car les français sont 40% moins vaccinés » que les grands bretons. Sans doute oublie-t-il, lui l’ancien patron de l’ARS Ile de France (IdF) en charge de facto de la réduction permanente des lits d’hôpitaux, que cette réduction, et les fermetures de services associées, est la première cause de la pénurie dans les urgences, d’où la saturation des services d’urgence évoquée à la télévision chaque année. Sans doute aussi l’ancien patron d’ARS et ex-ministre de la santé (certes moins de 6 mois) ignore-t-il que la vaccination anti-grippe est d’une efficacité des plus aléatoires chaque année, souvent estimée de l’ordre de 35%, voire, selon les revues Cochrane de 2018 et 2019, quasi-nulle en moyenne pluri-annuelle.
Pour M. Rousseau, ceux qui recommandent de ne pas se faire vacciner, car « on va tous mourir » et « il faut éviter de se faire injecter la 5G »……..sont les mêmes qui se plaignent que l’hôpital va mal, « des irresponsables » donc. L’expression de M. Rousseau est à l’emporte-pièce, caricaturale, pas vraiment au niveau attendu d’un conseiller d’Etat, de surcroît ancien ministre de la santé. N’est-ce pas de la ‘misinformation’ pure ?
J-J Bourdin relance, en rappelant que certains responsables ont entretenu la confusion en affirmant que les vaccins empêchaient la transmission. Aurélien Rousseau semble admettre la remarque, mais s’en défend : « on a tous avancé dans le brouillard absolu, à tâtons ». Pas vraiment une excuse. Dans son cas propre, le constat n’étonne guère compte tenu de son absence d’expertise en matière de santé publique lors de son arrivée à l’ARS IdF en 2018. Le brouillard ressenti par l’ancien directeur de l’ARS a aussi pu provenir de ce que, dans la région capitale, la spécialité des maladies infectieuses est dominée par des spécialistes du Sida et de l’hépatite (détailler), des infections non ORL, bien éloignées donc du Covid : étaient-ils les mieux placés pour réagir de façon la plus appropriée au Covid ? En fait, les hôpitaux parisiens ont choisi d’éviter les remèdes recommandés par l’équipe de l’unique IHU français spécialisé en maladies contagieuses, celui de Marseille, préférant se concentrer sur le Remdesivir de Gilead (l’équipe de Bichat), ou les plasmas de convalescents (Karine Lacombe), en pur échec. L’ensemble a pu – comme avancé par Didier Raoult - entraîner les mauvais résultats de l’Ile de France pour le Covid par rapport à Provence-Côte d’Azur. M. Rousseau a ainsi sa part de responsabilité vis-à-vis des franciliens. Sur la vaccination, l’Ile de France, comme la France entière, s’est contentée de se conformer au mot d’ordre occidental du ‘salut par la vaccination’, et de suivre le mouvement initié par les américains et l’union européenne : lancer la généralisation des injections avant la fin des études de phase 3, sur la base d’études courtes et sommaires, bâclées, transformant la population en cobayes. Le brouillard a ainsi bon dos !
Aurélien Rousseau continue, affirmant que la vaccination a quand même permis d’avoir des formes beaucoup moins graves - une affirmation non supportée par des études solides, et qui par ailleurs ne tient pas compte des effets indésirables ; il ajoute que le vaccin avait été testé, sur des centaines de milliers de personnes (beaucoup moins en fait, 80 000 au total pour Pfizer/BionTech et Moderna), et n’est donc pas expérimental ; de fait, les essais de phase 3 des vaccins ARN(m) ont été achevées en octobre 2022 (Moderna) et début mai 2023 (BionTech/Pfizer), donc après que la plupart des vaccinés aient reçu leurs deux doses, voir un ou deux ‘boosters’ complémentaires. La campagne de vaccination gouvernementale a donc eu lieu pour l’essentiel avec des produits expérimentaux. M. Rousseau a parlé faux.
Aurélien Rousseau conclut que le vaccin est « l’outil le plus basique », qui bien sûr entraîne quelques effets secondaires (leur nombre est en fait considérable, puisque par exemple les vaccins Covid ont représenté en 2021 autant de déclarations d’effets indésirables et de décès que la totalité des autres vaccins durant l’ensemble des 30 années précédentes) ; pour lui cependant, le doute n’est pas permis en termes de politique de santé publique. Ignore-t-il l’ensemble des remises en cause des injections Covid dans de multiples pays, les appels à interrompre d’urgence, les études évoquant jusqu’à une quinzaine de millions de décès au plan mondial à la suite du vaccin Covid ? Sait-il que pour toutes les maladies transmissibles, la plupart de la réduction de leur impact résulte de l’amélioration de l’hygiène publique (qualité de l’eau buvable, traitement des eaux usées) durant les décennies précédant la mise sur le marché des vaccins ?
A. Rousseau termine sa prestation en se réjouissant d’avoir, en tant que ministre, généralisé en France la vaccination des adolescents contre les papillovirus HPV, dont il annonce que cela va permettre de prévenir un grand nombre de cancers dans 10 ans. Compte tenu des nombreux effets indésirables de ce vaccin, et des doutes parmi la communauté scientifique quant à son efficacité, prenons en effet RV avec M. Rousseau dans 10 ans !
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