A Berlaimont, Mélenchon fustige la "ruine organisée" d'Akers France par la Commission européenne
Jean-Luc Mélenchon, député européen du Parti de gauche, a fustigé samedi 16 la "ruine organisée" de l'industrie française par la Commission européenne lors d'un déplacement à Berlaimont (Nord) pour soutenir les salariés des aciéries Akers France, en liquidation.
"Ils ont méthodiquement organisé cette ruine (...) Derrière tout ça, il y a un organisme qui est la Commission européenne, élue par personne, qui décide comment, quoi et où on va produire!", a expliqué le député européen devant quelque 200 salariés d'Akers et d'usines voisines (Vallourec, Sambre et Meuse) également concernées par des suppressions d'emplois. Venu "à la demande de plusieurs salariés", il a été longuement acclamé.
"Il n'y a aucun besoin de produire de l'acier en Chine pour l'amener en France. C'est absurde pour les Français et pour les Chinois, parce que quand ce système aura ruiné les Français, il ruinera ensuite les Chinois: le capital, lui, n'a pas de patrie, pas de maison, pas de paysage, pas de famille, il a juste de l'argent qui tourne et qui circule", s'est exclamé le candidat déclaré de la "France insoumise" pour la présidentielle de 2017.
Le 30 mars, le tribunal de commerce de Thionville (Moselle) a prononcé la liquidation d'Akers France qui emploie 250 personnes dans le nord et l'est de la France.
Lors de la revente, en novembre, de ses activités au groupe Ampco-Pittsburgh, le suédois Akers n'avait pas cédé les usines de Thionville et Berlaimont. Depuis, placées en redressement, elles cherchaient un repreneur. Trois candidats potentiels avaient été retenus le 22 mars par la justice: le directeur du site de Thionville, celui de Berlaimont et l'entreprise Green Elephant.
"C'est tout de même incroyable que des tribunaux de commerce puissent décider ainsi de la vie et la mort de salariés. Au nom de quoi peuvent-ils choisir de fermer une entreprise?", s'est encore demandé M. Mélenchon.
Il a toutefois tenu à féliciter les salariés d'Akers "qui luttent, qui se tiennent debout. Pas que la nuit, aussi le jour", en référence à l'actuel mouvement citoyen Nuit debout.
La semaine dernière, le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand (LR) avait demandé à l'Etat de faire appel de cette décision de justice. Il a également invité des représentants syndicaux d'Akers de Berlaimont et Thionville et des représentants de l'Etat à une table ronde en milieu de semaine prochaine, a indiqué son entourage à l'AFP.
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