Bertrand renonce à briguer la présidence LR et soutient Pécresse
Xavier Bertrand a lancé dimanche un pavé dans la mare des Républicains en annonçant qu'il ne briguerait pas la présidence du parti et en attaquant la ligne de Laurent Wauquiez: accusé de courir "après l'extrême droite", ce dernier a qualifié ces propos de "médiocres aigreurs".
Le président de la région des Hauts-de-France, que certains voyaient partant, a annoncé dans un entretien au Journal du dimanche qu'il ne briguerait pas la présidence du parti à l'automne, privilégiant son "engagement" régional.
Disant ne pas vouloir déclencher "une nouvelle guerre des chefs" mais attaquant M. Wauquiez, à la ligne jugée davantage conservatrice et qui "court après l'extrême droite", M. Bertrand a jugé que la présidente de la région Ile-de-France "Valérie Pécresse serait une très bonne candidate".
Au sein du parti LR, fracturé, "nous continuons à vivre ensemble, mais ça fait bien longtemps qu’on ne s’aime plus. Et on a peut-être plus grand-chose à faire ensemble", a encore lancé l'ex-ministre.
Va-t-il créer son parti? "La question ne se pose pas aujourd’hui", a-t-il répondu, épinglant aussi le président Emmanuel Macron, notamment pour sa tactique de "diviser pour régner" en attirant des personnalités de droite.
A ces déclarations au vitriol, M. Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, a répondu dimanche après-midi dans un tweet. "Amis: ne répondez pas aux invectives et caricatures", a-t-il écrit. "Ne laissons pas les médiocres aigreurs nous détourner du seul objectif qui compte: la reconstruction d'une droite fière de ses valeurs", a-t-il ajouté.
- 'Ne pas flinguer les talents' -
Certains autres élus ont semblé vouloir calmer le jeu.
Le député LR et ancien ministre Eric Woerth a trouvé sur Europe1/CNews/Les Echos "encore" possible pour les membres de son parti de "vivre et travailler ensemble", alertant néanmoins sur le "risque de s'isoler en autant de chapelles que de lignes politiques".
"Avant de s'occuper des hommes ou des femmes qui incarnent la droite républicaine, il faut d'abord s'occuper d'éclaircir ce que nous sommes", a-t-il jugé, observant que sa famille avait "toujours été divisé(e)".
Glissant qu'"on a plein de talents et on ne va pas commencer à les flinguer", M. Woerth a assuré que "personne n'a envie de courir derrière le FN".
"Quand vous prenez une claque, il y a ce type de remise en question des leaders et une crise de leadership", a tempéré la vice-présidente LR de la région Ile-de-France, Florence Portelli, sur Rmc.fr. "Si on part sur une querelle de coqs" entre "des gens qui seraient plus ou moins à droite", cela "ne résoudra pas le travail de fond que nous devons mener et qui prendra du temps", a-t-elle noté, tout en qualifiant Mme Pécresse de "personne de très grande qualité" représentant "une droite qu'(elle) aime bien".
Franck Riester, un des députés du groupe LR-UDI "constructif" vis-à-vis de la majorité macroniste, a, lui, estimé nécessaire de "refonder en profondeur" la droite, "avec des gens différents", sous peine de se retrouver "en 2022 pas plus nombreux que le PS" à l'Assemblée.
Prié de dire s'il se sentait toujours de la même famille politique que M. Wauquiez, M. Riester a considéré que "le coin est de plus en plus fort entre les deux droites, mais il y a des points de convergence", comme la volonté de "restaurer l'autorité de l'Etat".
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.