Bicentenaire de Napoléon : l'Histoire revient au galop
Aujourd'hui, nous commémorons le bicentenaire de Napoléon 1er, mort le 5 mai 1821 sur l’île de Sainte-Hélène. Lui qui a tant marqué l'Histoire, honoré par les uns, disgracié par les autres, est un des personnages qui a fait couler le plus d'encre. S'il est aussi l'un des plus clivants, l'important est aujourd'hui "de nourrir la mémoire par le savoir" comme le rappelle justement l'Institut de France. Pour ce faire, les représentants des cinq Académies ont chacun écrit un texte commémoratif, des regards actuels qui constitueront un dossier historique sur l'empereur.
Voir les cinq discours des académiciens pour l'Institut de France
Par ailleurs, Emmanuel Macron ira discourir à 16h30 sous la coupole de l'Institut. Il s'agira pour lui de marcher sur un fil entre la digne célébration et l'humble commémoration afin de rester consensuel. Finalement, il dit vouloir "regarder l'Histoire en face" en n'omettant ni le "meilleur de l'empereur", ni "le pire de l'empire". Certains ne soutiennent pas cette position d'équilibriste :
Macron parlera du « meilleur de l’Empereur » sans oublier « le pire de l’empire ».
— Florian Philippot (@f_philippot) May 4, 2021
Ça va être à vomir.
Macron n’aime pas la France, il la déteste, il ne peut donc qu’être insensible à l’Empereur, sa gloire, la grandeur. #Napoléon https://t.co/IcuPGT9CAi
S'il illustre pour certains la grandeur et l'héritage de la France :
200 ans après sa mort à Sainte Hélène, l'héritage de #Napoleon est immense pour la France : lycées, grands corps d'Etat et code civil entre autres. La commémoration aux Invalides s'imposait pour ce monument de notre Histoire.
— Stéphane Piednoir (@StephPiednoir) May 5, 2021
#Napoleon2021 pic.twitter.com/YK4HONEB6G
D'autres ne portent pas Napoléon dans leur coeur et préfèrent soulever le débat (ici celui de l'esclavage qu'il rétablit en 1802) :
Puisqu'on va nous rabattre les oreilles sur Napoléon aujourd'hui, ma participation à la commémoration sera le récit de la vie d'une "femme debout" contre le rétablissement de l'esclavage : Solitude pic.twitter.com/Yvekxudsf6
— Mathilde Larrere (@LarrereMathilde) May 5, 2021
Quoi qu'il en soit, s'il y a bien une chose dont nous pouvons parler librement, c'est de Marengo. En effet, Le Musée de l'Armée des Invalides a donné carte blanche à 30 artistes contemporains pour décorer le mémorial à l'occasion du bicentenaire de l'empereur. L'une des oeuvres, proposée par Pascal Convert, a largement fait réagir historiens et militaires sur les réseaux ; il s'agit du squelette de Marengo, cheval préféré de Napoléon, suspendu au-dessus du tombeau de son maître :
Invalides :Respectons nos nécropoles militaires !
— Jean-Louis Thiériot (@JL_Thieriot) April 26, 2021
L’idée folle a germé de suspendre un squelette de cheval au dessus du tombeau de Napoléon. Ce n’est pas un musée, ouvert aux « installations artistiques » . C’est un mémorial !
J’ai saisi @florence_parly pour éviter cette folie pic.twitter.com/AXH4S6pex3
Si beaucoup lui reprochent effectivement de ne pas respecter la solennité du mémorial, l'artiste se défend ainsi : "Je travaille pour le sacré, pas pour le sacrilège". En tout cas, l'oeuvre devrait être visible à partir du 7 mai. Après tout, Napoléon le disait lui-même :
"Il faut toujours se réserver le droit de rire le lendemain de ses idées de la veille"
Peut-être cette citation devrait-elle nous permettre de tirer calmement les leçons de notre passé, sans s'écharper autour de débats anachroniques.
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